Interview Sekou Doumbouya : « Serrer la main d’Adam Silver, c’est le moment que j’attends le plus »

Tout sourire lors de ce « Media Day » qui précède la Draft 2019, Sekou Doumbouya est serein à 24 heures du grand soir. Vivant son expérience à fond, le Français parle de son état d’esprit, de la NBA qui va lui ouvrir ses portes sans oublier de revenir sur sa saison au CSP Limoges.

À 24 heures de la Draft, est-ce qu’il y a une petite boule au ventre à l’idée d’arriver à ce grand soir ?

Non, pas vraiment de boule au ventre (sourire). Je suis bien, je suis content d’être là et j’en profite au maximum.

Est-ce que les choses se passent comme prévu jusqu’à présent ? On est à New York, il y a une attention médiatique énorme….

Je m’attendais à ça, je ne suis pas impressionné… C’est normal, on va dire, c’est normal. On sait que cette Draft va être beaucoup regardée, donc c’est normal qu’il y ait autant de monde.

On peut dire que c’est un scénario de rêve pour l’instant, tous les workouts se sont bien passés, avec des équipes qui vous intéressaient…

Tout s’est très bien passé effectivement. Parfait moment pour moi quoi ! Tout roule, les workouts, les entretiens avec les coaches, les dirigeants, tout s’est très bien passé.

Est-ce qu’il y en a qui sont un peu sortis du lot ?

Franchement tous mes workouts se sont bien passés. Tout a été bien, les échanges avec les coaches, il n’y en a pas un qui s’est démarqué de l’autre, ils étaient tous contents de ce que j’ai fait.

Vous avez démarré en Pro B à 15 ans, un championnat très physique… Quel avantage pensez-vous avoir par rapport aux joueurs qui sortent de NCAA ?

Déjà au niveau du jeu. Au niveau de la maturité du jeu, au niveau physique aussi. Il y a des joueurs qui sont physiques aussi en NCAA, mais ils n’ont pas joué avec des gars qui sont des pères de famille, des joueurs qui savent ce qu’ils ont à faire. Oui, je pense que c’est un gros plus pour moi, niveau basket. Après bien sûr on verra, on verra ce que la Summer League va donner.

« Très fier d’être le premier Guinéen drafté »

Qu’est-ce que vous retenez de votre saison à Limoges ?

Ma saison à Limoges m’a apporté beaucoup de confiance et c’est pour cela que je suis ici aujourd’hui. Ça m’a aussi permis de m’ouvrir personnellement au niveau du travail, au niveau du travail individuel, ce qui est très important, dans mon éthique de travail, que je n’avais pas forcément la saison d’avant à Poitiers. J’avais commencé à Poitiers mais je n’avais pas encore pu explorer à fond. Cette saison à Limoges m’a vraiment beaucoup aidé.

Qu’est-ce qui a joué : le fait que le CSP Limoges soit un club un peu plus historique, que vous soyez un peu plus âgé ?

Déjà, oui club historique, niveau au dessus, ça m’a poussé à travailler plus, et aussi personnellement, je voulais juste devenir meilleur, c’est tout.

Sentiez-vous l’échéance de la Draft arriver également ?

Oui, je la sentais arriver oui. Comme je le dis depuis le début, je suis pas stressé… Je sais que ça va arriver, tu vois ? Je suis juste content.

Vous avez commencé à vous imaginer en NBA à partir de quel moment ?

Après ma première année à Poitiers, j’ai commencé à me projeter sur la NBA. Déjà tout le monde parle de toi, tu fais de bonnes choses sur le terrain, tu sais que tu vas être drafté donc tu penses plus trop à la NBA, tu penses plus à bosser et à être meilleur… Si tu commences à penser à ce qu’il va se passer après, tu peux perdre un peu pied, tu oublies l’essentiel et ce n’est pas ce que j’ai fait.

Vous êtes né en Guinée et vous êtes arrivé en France à l’âge de 9 ans. Qu’est-ce que cela représente pour vous et pour une partie de votre famille qui est encore au pays ?

Une grande fierté, une très très grande fierté pour l’Afrique, pour moi, pour mon pays de naissance. Premier joueur de Guinée à être drafté. Je suis content, très fier de mes origines. Je suis fier de représenter mon pays de naissance.

Une partie de votre famille est là, votre mère par exemple. Est-ce important pour elle de lui montrer que vous êtes arrivé en NBA ?

Je ne pense pas que ce soit le plus important pour moi, et je pense que pour elle ce n’est pas le plus important.

Qu’est-ce qui est donc le plus important ?

Le plus important pour elle, c’est que j’ai grandi en tant qu’homme. Que j’ai grandi en tant qu’homme, que j’ai des responsabilités et que je les assume. Pour moi, c’est ça le plus important.

Comme on est à New York, est-ce que Frank Ntilikina vous a donné des conseils sur comment gérer la « Green Room », les costumes… ?

Non même pas, chacun sa personnalité… Chacun sa façon de s’habiller, chacun sa façon de voir les choses, on est tous un peu différents par rapport à cela.

Quel est le moment que vous attendez le plus demain soir ?

Monter sur l’estrade, serrer la main d’Adam Silver, le commissionner de la NBA, c’est le moment que j’attends le plus.

Propos recueillis à New York

Crédit photo : France 3 Limousin