Parmi les prospects les plus intéressants de la Draft 2019 en début de saison, Cameron Reddish a un peu perdu de sa superbe au cours de la saison, à tel point qu’il figure aujourd’hui entre la 5e et la 10e place des Mock Drafts.
Réservé par nature
Même si son exercice avec Duke a été correct, Cam Reddish (19 ans, 2m03) paie au prix fort l’explosion de ses coéquipiers RJ Barrett et surtout Zion Williamson. Pour le bien de l’équipe, mais aussi par son caractère, il s’est donc retrouvé en retrait.
« Je suis un peu réservé, c’est ma personnalité qui est comme ça. Les gens pourraient prendre ça pour de la paresse ou voir quelqu’un de trop décontracté, mais ce n’est pas ce que je suis. Je suis juste naturellement un gars réservé et calme », avait-il expliqué au Draft Combine pour justifier son comportement durant la saison.
La force de pénétration d’un Zion Williamson et la palette offensive complète d’un RJ Barrett l’ont relégué au rang de sniper (7.4 tentatives à 3-points par match à 33% de réussite), un crève-cœur au vu de son potentiel et de sa polyvalence. « J’ai plutôt été un shooteur cette année alors que je ne me catalogue pas ainsi », poursuit-il, ajoutant qu’il peut « tout faire » sur un terrain.
Beaucoup de franchises sont sur les rangs, comme les Knicks, les Hawks et les Cavs. Mais tous se posent la même question : Cam Reddish peut-il franchir un cap en NBA et se surpasser dans un milieu ultra-concurrentiel ?
« J’ai l’impression que mon jeu est davantage orienté pour la NBA que pour l’université », explique-t-il. « La NBA s’adapte de plus en plus à cette façon de jouer (miser sur le tir extérieur), c’est probablement pour ça que j’ai de la valeur en ce moment ».
Lucidité ou manque d’ambition ?
Avoir pu évoluer avec deux monstres comme R.J. Barrett et Zion Williamson lui a en revanche donné un aperçu de ce qu’il pourrait retrouver en NBA, dans une équipe où les responsabilités seront partagées et où il faudra aussi trouver sa place au sein d’une hiérarchie déjà établie.
« La NBA est pleine de joueurs d’élite, donc ça a été un bon entraînement pour la suite de pouvoir partager le parquet avec eux. Il semble évident que tu ne vas pas arriver en NBA et être le « go-to-guy » tout de suite. J’aimerais beaucoup l’être, mais ce n’est pas une situation qui se produit souvent », conclut-il.
Lorsque Zion Williamson s’est blessé en fin de saison régulière, le n°2 de Duke aurait pu en profiter pour se montrer davantage. Mais ses productions ont été inégales, passant 27 et 23 points contre North Carolina pour deux défaites à la clé, à des matchs clairement manqués à 2/11 contre Syracuse et 2/9 contre Wake Forest.
Si les garanties sportives sont globalement présentes, c’est davantage le mental qui interroge. Cam Reddish pourra à nouveau voir sa place évoluer en fonction des résultats des workouts qui précéderont la Draft 2019. Les franchises les plus intéressées auront alors l’occasion de le voir d’un peu plus près avant de se positionner.
Ses stats 2019 : 13.5 points à 35.6% aux tirs, 3.7 rebonds, 1.9 passe décisive et 1.6 interception en 29.7 minutes.