Finalement, le 4-0 des Celtics au premier tour face aux Pacers n’était qu’un coup de balai en trompe-l’oeil. Idem pour cette belle victoire dans le Game 1 à Milwaukee. Depuis, on a retrouvé les Celtics de la saison régulière. C’est-à-dire une équipe qui manque de gnaque et de cohésion, et même de hiérarchie avec un Kyrie Irving qui peine à jouer les chefs de meute.
Aujourd’hui, il est beaucoup trop tard pour changer de stratégie, d’autant que les solutions sont finalement très simples à trouver, et elles se résument en un mot : l’effort.
Le manque de détermination
C’est Marcus Morris qui résume le mieux la mauvaise passe des Celtics, battus pour la troisième fois d’affilée. « La différence, c’est qu’on joue juste au basket. On suit le plan de jeu, la balle circule, je suis désolé de dire ça mais notre attaque dicte notre défense. On manque des tirs, et on ne se replie pas. J’ai le sentiment qu’on est très soft. »
Un vrai contraste avec la saison dernière où les Celtics avaient poussé les Cavaliers à un Game 7 en jouant dur et en montrant de vraies qualités de solidarité et d’agressivité. Au complet cette saison, Boston est dans la suffisance, persuadé que le salut viendra de l’amoncellement de talents offensifs.
Avec ses mots, Brad Stevens ne le dit pas autrement. « Il ne fait aucun doute qu’il faut tout donner » a-t-il répondu mardi. « Je pense que c’est comme ça que Milwaukee joue, possession après possession, à chaque minute du match… C’est ce qui a fait la différence, surtout lors des deux derniers matches. »
Pour le coach, les Celtics n’ont pas un problème d’adresse ou de circulation de balle. Il faut juste être dans l’intensité en permanence. « On doit jouer avec plus de détermination à chaque possession, et ça nous donnera une chance. C’est vraiment une bonne équipe, et je ne veux pas le minimiser. Mais dans le même temps, on doit mieux maitriser ce qui ne dépend que de nous, et il y a un certain nombre de choses qu’on peut mieux faire, et il y a un certain nombre de choses qu’on va essayer de faire qui sont de petits ajustements, mais rien d’important. »
La gestion des remplaçants
Sans Kyrie Irving, ni Gordon Hayward, les Celtics formaient un groupe homogène la saison passée en playoffs, et les points étaient bien répartis. Dans le Game 4, le banc n’a apporté que 7 points avec seulement quatre points combinés pour Gordon Hayward et Terry Rozier… Dans le Game 3, c’était à peine mieux avec 16 points. Brad Stevens a réduit sa rotation mais son banc n’apporte pas grand-chose, et c’est à l’inverse les remplaçants des Bucks qui font la différence.
« Je ne fais pas du bon boulot avec ce groupe » lâche Brad Stevens, qui en prend donc la responsabilité. « Je dois faire en sorte de les mettre dans des situations où ils peuvent tirer le meilleur de ce qu’ils savent faire, et de créer pour les autres. Je dois faire du meilleur boulot dans ce domaine. »
Le coach de Boston estime d’ailleurs que Terry Rozier et Gordon Hayward ont bien joué, et dans des conditions difficiles.
« Évidemment, lorsque vous jouez de courtes séquences comme Terry, c’est déjà un défi en soi. Il faut influencer le jeu de toutes les manières possibles. Quant à Gordon, j’ai trouvé, comme beaucoup de nos gars, qu’il avait bien joué en première mi-temps et plus généralement pendant les 30 premières minutes du match : pénétrations, fixations, faire la bonne passe… Il n’a tout simplement pas mis ses tirs, et il n’en a pas vraiment eu beaucoup l’occasion. C’est donc une combinaison de plusieurs choses, mais je dois faire en sorte que nous restions organisés avec les deux groupes, mais plus particulièrement avec le second. »
La défense sur Giannis Antetokounmpo
Pris au piège de la toile tissée par les Celtics, Giannis Antetokounmpo s’est vite adapté, et malgré de solides défenseurs comme Jaylen Brown, Al Horford et désormais Marcus Smart, Boston se retrouve à nouveau sans solution face à la mobilité et la puissance de l’ailier grec. La stratégie du premier match ne fonctionne plus, et Brad Stevens sait pourquoi.
« Il n’a pas attaqué autant par le milieu » souligne le coach de Boston. « Il est allé davantage sur le côté, et quand on est isolé sur le côté, c’est là qu’il peut vraiment bosser au poste. Il a amené nos arrières à cet endroit plusieurs fois. C’est le genre de choses où l’on doit mieux se comporter quand ça arrive, et on a besoin de le faire ensemble. »
La dureté mentale
Les Celtics sont plus expérimentés que les Bucks, et pourtant, les coéquipiers de Giannis Antetokounmpo dégagent une plus grande assurance et une plus grande force mentale. Malgré la fessée du Game 1, Milwaukee n’a pas tout changé. Mike Budenholzer l’a répété toute l’année : tant que ses joueurs font les efforts et restent dans les systèmes de jeu, il n’a rien à leur reprocher. À Boston, l’équipe vole en éclats après une grosse série adverse et Brad Stevens rappelle qu’un match, c’est long…
« On cherche toujours les petites étincelles sur lesquelles s’appuyer, mais au final, ce sont des longs matchs. Ça demande beaucoup pour gagner un match. Ils ont besoin de nous battre une fois de plus, et on a besoin d’aborder chaque possession avec ce sentiment que si on perd, c’est fini » espère le coach de Boston. « Je pense que c’est ce genre de challenge qui en dit long sur les gens, et ça ne signifie pas qu’on va toujours avoir du succès… Mais il faut se donner à fond, et avoir en tête qu’on est dos au mur et que chaque possession est d’une importance ultime. Ça demande beaucoup de force mentale. Ça demande de la dureté mentale. On ne voulait pas être dans cette position, mais nous y sommes… On va relever ce défi, et faire le maximum pour nous donner une chance de rejouer vendredi. »