Quand on regarde le cinq de départ des Clippers, on a du mal à croire que cette équipe a accroché les playoffs, et que cette nuit, elle a réussi l’exploit de s’imposer à Oakland après avoir compté jusqu’à 31 points de retard.
Aucun All-Star dans le cinq majeur de Doc Rivers, mais deux rookies (Landry Shamet et Shai Gilgeous-Alexander), un pivot bradé par les Lakers (Ivica Zubac), un ailier italien souvent blessé (Danilo Gallinari), et enfin un meneur spécialiste des tâches défensives : Pat Beverley.
On connaît des équipes déjà en vacances qui ont globalement un meilleur cinq de départ, et même un meilleur effectif…
Le besoin d’être nerveux
Mais Doc Rivers a réussi à créer un groupe et un état d’esprit avec cet effectif anti-Lob City, et ce n’est un hasard si l’action du match est signé des débutants, Shai Gilgeous-Alexander et Landry Shamet. Le premier fixe Andre Iguodala et la défense pour mieux servir son coéquipier seul à 45°. L’ancien Sixer ne tremble pas et il inscrit le panier de la soirée.
« Il n’y avait aucune nervosité, pas à ce moment du match » expliquera-t-il au LA Times. « Quand on est nerveux en début de match, c’est une manière de montrer qu’on est prêt. Si on n’est pas préoccupé, on devrait être un peu nerveux. C’est comme ça que je vois les choses. C’est comme ça que je fonctionne. Et c’est comme ça que je donne le meilleur de moi. Mais une fois qu’on est dans le flot du match, on ne pense plus et on joue. »
La fixation de Shai Gilgeous-Alexander
Sur le banc, Doc Rivers a apprécié. Depuis le début de l’année, le coach ne cesse de responsabiliser ses jeunes, et quand Patrick Beverley est sorti pour six fautes, il a confié les rênes à ses deux rookies pour épauler un Lou Williams en fusion.
« Ce shoot était énorme. La meilleure partie du match, c’est pour moi le fait que Shai ait été bloqué avec le ballon, et qu’il a créé quelque chose. Puis Lou a eu confiance en Sham, et Sham a mis ce 3-points. Ce sont deux rookies, et sur deux des trois dernières possessions, ils étaient impliqués. »
Pour Landry Shamet, une bonne partie du mérite en revient à Shai Gilgeous-Alexander, ce grand meneur de jeu au style chaloupé, mais en contrôle. Sa passe symbolise son jeu. On le pense en déséquilibre mais il sait où son coéquipier.
« Shai a réalisé une action incroyable : il pénètre, se retrouve face aux mains d’Iguodala et il me fait la passe » raconte LAndry Shamet. « J’avais la partie facile. J’avais juste à shooter. Je suis là pour ça. Mes shoots ne rentraient pas en début de match, mais je vais continuer à les prendre. »
Après son 1 sur 6 aux tirs pour son baptême du feu samedi, Landry Shamet a donc bien réagi, et il n’est pas prêt d’oublier ce shoot pris au même endroit que Kyrie Irving en 2016 dans le Game 7. Pour le meneur All-Star, c’était pour décrocher le titre.
Pour le Clipper, c’était pour la victoire dans un Game 2, et c’est désormais le shoot le plus important de sa jeune carrière.