Sans rancoeur, Taj Gibson cède sa place à Dario Saric dans le cinq majeur

Alors que les Wolves étaient sur une série de quatre défaites consécutives, Ryan Saunders devait changer quelque chose. Mais la solution qu’il avait trouvée, remplacer Taj Gibson par Dario Saric dans le cinq majeur, lui posait un cas de conscience.

Car si le duo Saric – Towns fonctionne particulièrement bien, avec un Net Rating de +6.4 (le meilleur duo de l’équipe, à plus de 400 minutes de jeu ensemble), c’est-à-dire que Minnesota marque 6.4 points de plus que l’adversaire sur 100 possessions lorsqu’ils sont associés, le remplaçant de Tom Thibodeau devait sacrifier un vétéran irréprochable et apprécié de tous.

« Je savais que s’il y avait quelqu’un qui pouvait gérer cette conversation avec professionnalisme, c’était Taj », explique le coach. « Mais bon, je suis aussi réaliste, et je sais qu’il faut beaucoup d’effort pour que quelqu’un fasse passer l’équipe en premier, alors je ne savais pas, c’était la première fois que j’avais cette conversation avec un gars. Et je suis content que ça se soit passé avec quelqu’un comme Taj. »

Car en bon soldat, Taj Gibson est aussi conscient de la situation. Homme de Tom Thibodeau, free agent en fin de saison, il n’est peut-être plus dans les plans du club à moyen et long terme. Contrairement à Dario Saric.

« J’imagine qu’il s’attendait à une conversation bizarre »

« J’ai été dans cette situation tellement de fois. Je peux être remplaçant ou titulaire. Ça n’a pas d’importance pour moi », assure le vétéran. « On en a rigolé. Quand il m’a parlé, j’imagine qu’il s’attendait à une conversation bizarre mais je lui ai dit que ça n’avait rien de grave, et on a ri. Il m’a dit qu’il m’appréciait beaucoup et je lui ai répondu que j’étais là pour l’équipe et pour gagner, que je pouvais être remplaçant. Que ce n’était pas important. »

Un discours qui a soulagé Ryan Saunders, bien conscient qu’un tel message ne passe pas toujours aussi bien.

« C’est facile de dire que l’important, ce n’est pas celui qui commence, mais celui qui finit », évoque ainsi le coach, au sujet du cliché habituel du joueur qui perd sa place de titulaire. « Ça a l’air génial à dire, mais certains gars en NBA, et il n’y a rien de mal à cela, se soucient du fait de débuter les matchs. »

Ce n’est pas le cas de Taj Gibon, plus celui de Dario Saric. Habitué au cinq majeur en Europe, et durant la majorité de son temps à Philadelphie, le Croate avait du mal à accepter ce rôle de remplaçant, et à trouver son rythme.

Après ses 19 points et 8 rebonds dans la victoire face aux Clippers, ses premiers mots étaient donc pour Taj Gibson.

« Un grand merci à Taj. C’est quelqu’un qui a passé tant d’années dans la ligue. Il a joué pour beaucoup de bonnes équipes, il a joué des tas de gros matchs, de matchs importants. Ce n’était pas facile pour Coach Ryan. Ce n’était pas facile pour moi. »