En back-to-back et après un affreux 1/17 à 3-points face à Orlando, comment pouvait réagir James Harden contre Memphis ? La réponse est celle d’un MVP : avec 57 points à 17/33 au tir, dont 6/15 de loin, et 9 rebonds pour rebondir avec la victoire.
Car « The Beard » a cette folle confiance des plus grands scoreurs, capables d’oublier les mauvais matchs et les ratés dans l’instant, en étant toujours certain que le prochain tir va rentrer. Face à Memphis et au pauvre Jevon Carter, pourtant double meilleur défenseur de NCAA, il a offert son récital habituel, à coups de stepback à 3-points et de slaloms dans la raquette.
« Ce qu’il a fait, on prend un peu ça pour acquis », explique Mike D’Antoni, qui remporte là sa 600e victoire en NBA. « C’est du genre : ‘Oh regardez, c’est sympa, non ? 57 points’. Enfin, il fait ça alors qu’il est fatigué et qu’il a joué 43 minutes la veille. C’est plus qu’impressionnant. C’est rare de voir des gens capables de faire des trucs pareils, si ça a déjà été fait. »
Sans Chris Paul, Clint Capela ou encore Eric Gordon, James Harden est obligé de porter les Rockets, en mode scoreur. À la mi-temps, il avait déjà inscrit 36 points… sur les 54 de son équipe. Soit deux tiers du scoring !
Aux échecs, on disait du légendaire Bobby Fischer que tout le monde voyait bien où il voulait aller, mais qu’il était simplement impossible de l’empêcher de le faire. Sur le terrain de basket, ça semble désormais être la même chose pour James Harden. Si on lui laisse un peu d’espace à l’extérieur, il dégaine son « stepback » à 3-points. Si on le colle trop, il trouve la faute. Si on l’oriente mal ou qu’on est en retard sur son dribble, il accélère et attaque le cercle…
Dans la NBA actuelle, il n’y a ainsi pas de recette pour l’arrêter, et le voilà à enregistrer son 17e match consécutif à plus de 30 points. C’est la plus longue série de l’histoire, derrière le seul Wilt Chamberlain. Ça calme.
Toujours flegmatique, James Harden ne voulait toutefois se concentrer que sur la victoire après sa performance.
« Je ne sais pas si c’est un ascenseur émotionnel », répond-il en comparant avec son match de la veille. « Je sais que nous devions gagner le match. Je sais que nous en avons laissé échapper un hier soir et que c’était une autre occasion pour nous de gagner ce soir. Je ne sais pas si c’était un ascenseur émotionnel, mais je sais que c’est une période critique dans le sens où nous avons trois titulaires absents et que les gars doivent prendre le relais. Il n’y a pas d’excuse. »
Quant à sa « performance » de la veille, elle était oubliée depuis longtemps…
« J’ai shooté à 1/17 ? Oups, ça fait beaucoup de 3-points ratés. Wow. Si j’en avais mis six de plus, on gagnait. J’aurais inscrit 60 points. Orlando a eu du bol, donc », souriait-il.