Dans sa huitième saison NBA à 28 ans, Nikola Vucevic est au sommet de son art avec le Magic. Le pivot monténégrin d’Orlando tourne en effet à 21 points, 11 rebonds et 4 passes de moyenne, avec un PER de plus de 27 qui le classe dans le Top 10 (6e) des joueurs les plus productifs de la Ligue !
Bien préparé cet été comme à son habitude, il attribue surtout son succès actuel à l’apport de Steve Clifford aux manettes d’Orlando. Avec son adresse de loin et son savoir-faire au poste bas, et donc l’approbation de son entraîneur, « Vooch » enchaîne les cartons avec 4 de ses 8 dernières sorties conclues à 30 points ou plus.
« Un peu à l’intérieur, un peu à l’extérieur »
Nikola, vous tournez à 21 points, 11 rebonds et 4 passes de moyenne, c’est votre meilleure saison en carrière jusqu’à maintenant, comment vous sentez-vous ?
« C’est sûr que sur ces 20 premiers matchs, c’est mon meilleur début de saison. Je me sens très bien, j’ai eu un bon été où je me suis bien préparé. Le nouveau coach et le nouveau système me conviennent très bien. Je me sens très bien dans ce système. Il m’utilise beaucoup dans des positions où je peux faire valoir mes qualités. J’ai bien commencé et je dois continuer à être agressif. Mes coéquipiers me cherchent en attaque, il faut juste que je continue. Mais le plus important, c’est que mes gros matchs aident l’équipe à gagner. Si je faisais des bons matchs et qu’on perdait, ça ne voudrait pas dire grand-chose. »
Avez-vous pimenté votre programme de préparation pour le coup ? Ou c’était le programme habituel ?
« Non, non, comme d’habitude. J’ai juste bien travaillé. Vu que je n’avais pas l’équipe nationale, j’ai pu bien me concentrer sur moi-même. Travailler sur mon corps, mon jeu. Comme chaque été. »
Outre la préparation donc, à quoi attribuez-vous votre succès actuel ? Est-ce la maturité ? L’apport d’un nouveau coach qui vous comprend mieux ?
« Oui, il y a la maturité. J’ai pas mal d’expérience maintenant, je suis dans ma huitième année. Le jeu devient beaucoup plus facile pour moi. Je lis mieux le jeu maintenant, et c’est normal, ça vient avec l’âge. Je pense que le coach a un grand rôle aussi car il m’utilise d’une manière qui me convient bien. Je peux mettre en avant mes qualités en attaque et il s’agit pour moi de continuer à faire ça. »
Quel est le discours de Coach Clifford concernant votre rôle justement ? On a le sentiment qu’il vous octroie plus de liberté pour jouer à l’extérieur…
« Il me donne l’option de faire les deux en fait. Il veut que je sois un peu à l’intérieur et un peu à l’extérieur. Je pense que c’est ça le truc qui m’aide beaucoup en attaque parce que ça met vraiment beaucoup de pression sur mon défenseur. Car il ne sait jamais ce que je vais faire. Il est obligé de toujours être en hésitation. Et ça met de la pression sur l’aide aussi qui ne sait pas ce que je vais faire. Selon les systèmes, je vais rouler vers le cercle [après la pose d’écran] ou aller vers l’extérieur sur un pop. Le coach fait du bon boulot pour me mettre dans de très bonnes conditions et ça m’aide énormément. »
Vous tournez à 4 passes par match, ce qui est votre meilleure marque depuis le début de votre carrière. Comment évaluez-vous votre progression à la passe ces dernières saisons ? On vous sent plus patient que jamais à la création.
« C’est beaucoup grâce à l’expérience. Non pas que je n’avais pas un bon feeling pour la passe plus tôt dans ma carrière, mais on comprend mieux le jeu avec l’âge. On lit mieux le jeu, on sait ce que les défenses adverses ont tendance à faire, on voit les angles et les passes qui sont possibles. J’ai commencé à jouer ce rôle [de facilitateur] la saison passée et je me sens encore plus à l’aise cette saison. C’est quelque chose qui peut nous aider. »
« Cette année, on a une identité de jeu, on sait ce qu’on doit faire »
Vous avez déjà connu des bons débuts de saison avec Orlando mais ça n’a pas suivi derrière. Comment cette équipe va-t-elle pouvoir garder cette dynamique jusqu’au bout ?
« Cette année, on a une identité de jeu. On sait ce qu’on doit faire pour qu’on gagne. On n’est pas encore à ce niveau-là, on a encore beaucoup de travail à faire. Mais on continue d’avancer et on doit continuer à travailler. On a encaissé une défaite difficile [face à Portland] mais on était dans le match jusqu’au bout. Idem il y a quelques jours à Golden State. On montre qu’on commence à jouer d’une bonne manière, d’une manière qui peut tenir sur toute une saison. Il faut juste qu’on gagne en constance, qu’on continue à travailler. Mais l’identité de jeu qu’on construit est définitivement quelque chose qui va nous aider. »
Vous avez été élu Joueur de la Semaine dans la conférence Est, et on parle de vous comme un possible All Star… Vous y pensez ou pas à ce rendez-vous des étoiles ?
« Honnêtement, je n’ai pas très envie d’y penser parce que c’est encore tôt. Il y a encore beaucoup de travail à faire… Euh, c’est juste trop tôt ! Je n’ai pas envie d’y penser. J’ai juste envie de continuer à bien jouer et d’aider l’équipe à gagner. Et si on continue tout ça, peut-être alors que c’est une possibilité à laquelle je penserai. Bien sûr, c’est un rêve d’y être. Ce serait immense pour moi. »
Après votre gros match à Los Angeles, Luke Walton a affirmé que vous étiez largement sous-estimé, est-ce que vous entendez ces louanges des coachs adverses et cette reconnaissance qui arrive vers vous ?
« Cette reconnaissance vient avec les victoires. Avec Orlando, je crois que ça faisait 6 ou 7 ans qu’on n’avait pas battu les Lakers sur la saison. C’est un peu normal. Quand tu ne gagnes pas, les gens ne font pas attention à toi ! Mais là, on commence à gagner plus de matchs et à mieux jouer. C’est normal que ça fasse plus parler. »
Vous avez pris le pli de la Ligue en vous écartant de plus en plus du cercle au fur et à mesure des années, mais dans votre expérience, quelle a été l’année charnière de cette tendance vers le tout 3-points en NBA ?
« J’ai commencé à tirer un peu plus à l’extérieur il y a deux ans. Mais je dirais que c’est vraiment la saison dernière que j’ai franchi le pas à me sentir à l’aise pour tirer de loin. C’est là que j’ai commencé à tirer à 3-points. Pour les grands en NBA, je dirais que c’était la saison passée que ça a vraiment changé aussi. Les grands ont commencé à s’écarter de plus en plus. Mais ça aide vraiment les équipes car ça ouvre tellement d’espaces ! Et c’est dur à défendre. »
Quand vous dites « à l’aise », que cela signifie-t-il ? Quand est-ce qu’un intérieur se sent suffisamment à l’aise pour prendre des 3-points en match ?
« C’était la saison dernière aussi dans mon cas. Et puis cet été, j’ai passé beaucoup de temps à travailler mon tir à 3-points également. Ces deux dernières saisons m’ont permis d’étirer le jeu pour l’équipe. Et le coach m’encourage aussi. Il veut que je prenne ces tirs. Pas n’importe lesquels évidemment mais des tirs à 3-points dans le rythme. Car comme je l’ai dit, c’est quelque chose qui aide beaucoup l’équipe au niveau du spacing. Ça ouvre beaucoup l’intérieur. »
Propos recueillis à Portland
https://www.youtube.com/watch?v=2ntxU-Fs9PU