Rares sont les trades où les deux parties sortent satisfaites à 100%. Sur celui de Blake Griffin, qui a envoyé le dunkeur fou de Los Angeles à Detroit en compagnie de Willie Reed et Brice Johnson contre Avery Bradley, Boban Marjanovic et Tobias Harris en janvier dernier, Clippers et Pistons ont eu ce qu’ils voulaient. Les Californiens sont désormais au sommet de la conférence Ouest tandis que les pensionnaires de la Little Caesars Arena mènent la fronde derrière le Top 3 à l’Est, déterminés à décrocher dès cette saison une victoire en playoffs, ce qui n’est plus arrivé depuis dix ans…
À Detroit, la greffe avec Blake Griffin (et son gros contrat) comportait tout de même quelques risques. Mais l’intérieur montre qu’il a toujours les qualités pour être un franchise player et que son corps, souvent perturbé par les blessures, le laisse enfin tranquille. Surtout, il est « heureux » d’être un joueur des Pistons.
« Il était temps de prendre un nouveau départ »
La nouvelle a pourtant dû être indigeste alors qu’il venait de signer un contrat de 170 millions sur cinq ans huit mois plus tôt, signe d’une grande confiance soudainement mise de côté. Il a aussi fallu s’éloigner de son fils, Ford, de précieux amis au sein de l’organisation, et repartir vers l’inconnu en pleine saison (et quitter accessoirement la Californie, direction le Michigan).
Malgré tout ça, Blake Griffin ne regrette pas et pour cause, à bientôt 30 ans, il joue le basket le plus juste de sa carrière.
« Oui, je suis heureux que ce soit arrivé », a-t-il déclaré. « Je ne dis pas que certaines personnes ne me manquent pas. J’ai connu des fans géniaux et je me sentais très proche d’eux. Il y a des gens qui vous manquent là-bas, mais il était temps de prendre un nouveau départ ».
Le résultat se voit sur le terrain alors que Blake Griffin tourne à 24.8 points, 9.9 rebonds et 5.1 passes décisives par match depuis le début de saison. Dans le vestiaire, il prend également un certain plaisir à être une voix davantage écoutée. Comme le rappelle Reggie Bullock, Detroit « avait besoin de cet élément majeur » pour repartir sur un nouveau cycle.
Travailler dur pour s’éloigner des blessures
En misant sur la star des Clippers, le front office de Detroit a quand même pris un risque au vu du bilan médical de l’intéressé, dont le corps a déjà été mis à rude épreuve entre ses genoux, son quadriceps déchiré et sa blessure à l’orteil qui lui ont valu deux grosses déceptions lors des playoffs 2016 et 2017. « Le véritable test pour moi a été de ne pas me décourager après ça », indique-t-il alors qu’il faisait tout pour rester en bonne santé.
« Je me souviens m’être dit que j’avais fait mon maximum : régime, rouleau tous les soirs, travailler avec mes propres entraîneurs, travailler avec les entraîneurs de l’équipe, dormir dans une chambre hyperbare. J’ai un bac à glace chez moi. Et… ce genre de choses arrivent quand même. J’aurais facilement pu tout envoyer balader et tout arrêter. Mais ça ne me ressemble pas. Je suis alors resté fidèle à ma routine cet été et j’ai travaillé dur pour être prêt avant d’aller au camp ».
Avec le tir à 3-points sur lequel il a énormément progressé ces dernières saisons, son physique reste une de ses armes de prédilections et résiste à l’enchaînement des matchs après un mois et dix jours de compétition. Son éthique de travail est restée intacte malgré les coups durs. Cette volonté a aussi rassuré Dwane Casey dès la présaison.
« Quand j’ai pris mes fonctions, je savais que Blake avait tous les talents du monde. La seule chose qui l’avait fait chuter, c’était ses blessures. Une fois que je l’ai vu s’entraîner, à quel point il travaillait dur, ce qu’il faisait au début de l’été, je ne me suis plus posé de questions », a confié l’entraîneur en chef des Pistons.
En attendant le 12 janvier, date de ses retrouvailles avec les Clippers, Blake Griffin va s’atteler à tenir son rôle et à mener les Pistons le plus haut possible.