Le rookie Bruce Brown a muselé James Harden

Si on lit froidement la feuille statistique de James Harden, auteur de 33 points et 8 passes, on voit mal l’impact défensif de son adversaire, Bruce Brown.

Pourtant, le rookie des Pistons est en partie responsable de la maladresse du MVP 2018 (9/27 au shoot, 7 ballons perdus) et ce dernier a pleinement profité de ses passages sur le banc pour marquer des paniers. Car face à lui, il a souffert.

« Il n’a peur de personne, il a une mentalité de chien », explique Reggie Jackson. « C’est une tête dur, talentueuse. On a clairement besoin de lui. Il a forcé Harden à travailler tout le match, provoquant des shoots compliqués et des ballons perdus. Ça nous a donné confiance. On assurait ses arrières en défense et il a fait le boulot. »

Pas mal pour un joueur qui disputait son neuvième match en carrière et n’avait pas foulé les parquets depuis le 9 novembre.

« Il n’a pas joué depuis un sacré bon moment, mais il est prêt quand on l’appelle », constate Dwane Casey. « C’était l’occasion de le mettre sur le parquet, de lui offrir une chance en défense contre un des meilleurs attaquants de la ligue. On avait besoin d’une présence défensive avant tout et il a fait un superbe travail. Dans ma carrière, j’ai tenté plusieurs joueurs sur Harden, comme dans un combat de 15 rounds, car c’est quasiment impossible de défendre sur lui. »

En 25 minutes, celui qui a été choisi au second tour de la Draft (42e) a compilé 7 points et 3 interceptions avec un +/- de +18 ! Surtout, il a inversé la tendance. La première manche entre les deux équipes, il y a deux jours, avait vu James Harden se régaler (43 points) d’une défense peu agressive. Là, il a eu un chien de garde qui lui a mordu les chevilles.

« J’ai suivi le plan de jeu, je connaissais ses préférences, au cas où j’allais rentrer », raconte Bruce Brown. « Harden vous endort. On ne sait jamais s’il va shooter ou pénétrer. J’ai essayé de l’orienter sur main droite et de ne pas faire faute sur ses tirs à 3-pts. J’ai fait, je pense, un bon boulot. »

Bruce Brown a notamment volé un ballon important à James Harden, à 38 secondes de la fin du dernier quart-temps. Sa défense étouffante fut, en plus, très propre avec seulement deux fautes.

« Il a été discipliné, a gardé ses mains en retrait », analyse le coach des Pistons. « On a été sanctionné plusieurs fois pour avoir mis la main dans le pot de confiture, en touchant les bras. Les Rockets sont très bons là dedans, mais il a évité cela. »