Les Grizzlies imposent de nouveau leur patte

Après quinze matchs de saison régulière, on peut l’affirmer : les Grizzlies, c’est du sérieux. La victoire contre les Wolves, totalement étouffés alors qu’ils étaient en pleine forme, en est le dernier exemple ainsi que l’illustration parfaite.

Les ingrédients qui ont fait la force des Grizzlies depuis plusieurs années sont de retour, et les voilà dans le wagon de tête !

« Notre défense nous offre la régularité dont a besoin », assure Marc Gasol. « C’est notre meilleure chance de gagner contre n’importe qui. La saison passée restera un accroc dans notre système, mais depuis 10-12 ans, cette équipe est fière d’être physique. »

Un animal vorace et difficile à dompter

Cette saison, les Grizzlies provoquent 18 ballons perdus de moyenne. Personne ne fait mieux. Et ils en profitent à merveille avec 21.9 points marqués dans la foulée – deuxième marque de la ligue derrière Oklahoma City. Toujours avec leur rythme singulier, le plus lent de la ligue.

« Ils ont imposé un impact physique contre lequel on n’a pas répondu aussi bien qu’on aurait dû ou pu le faire », constate Tom Thibodeau pour ESPN, qui s’y connaît dans ce domaine. « Ils ont joué lentement », poursuit Robert Covington. « On ne peut pas les laisser dicter leur rythme, on doit accélérer, jouer les transitions, utiliser nos qualités athlétiques. On n’a pas réussi à le faire. »

C’est alors déjà trop tard. Après la pause, en troisième quart-temps, les Wolves sont restés bloqués à 19 petites unités.

« On est concentré sur nos troisièmes quart-temps », commente J.B. Bickerstaff. « En début de saison, on avait des difficultés à ce moment des rencontres. On a parlé avec les joueurs et ils se sont préparés eux-mêmes. Maintenant, on est bien meilleur. »

Les Grizzlies avaient effectivement perdu le troisième acte contre les Pacers, les Kings, les Suns ou les Warriors dans les dix premiers matches de la saison. Encore récemment, toujours contre Sacramento ou encore Denver, mais face aux Bucks, aux Sixers et aux Wolves, ils ont corrigé le tir.

La fidélité à Bickerstaff récompensée

Si le coach assure que ce sont les joueurs qui se sont pris en main, il faut également souligner son travail ainsi que celui des dirigeants. Ces derniers l’ont conservé malgré la saison ratée en 2017-2018 et son statut d’intérimaire.

Ils auraient pu s’en séparer cet été pour partir sur un nouveau cycle. Une confiance a été transmise, il faut désormais la rendre.

« On met sa carrière en danger », rappelle le coach au Star Tribune. « Peu d’endroits vont offrir cette chance malgré les nombreuses défaites. Me laisser cette opportunité, ça en dit beaucoup sur eux et sur leur vision de mon travail, qu’ils ont apprécié malgré les circonstances. »

Ses premières victoires sont donc une bouffée d’oxygène pour la suite. Elles offrent du temps, un luxe pour un coach NBA.

« On peut mettre un plan en œuvre », conclut l’entraîneur. « Et ce n’est pas du court terme, c’est une vision à deux ou trois ans. On peut se concentrer sur des décisions globales et pas uniquement sur le match de la journée ou l’entraînement du lendemain. On peut rester ferme sur nos positions. »