La victoire renversante des Pistons sur le parquet de Toronto a été à la hauteur de l’empreinte laissée par Dwane Casey au sein de la franchise canadienne, remercié cet été après sept années pendant lesquelles il avait largement contribué à placer les Raptors au sommet à l’Est. Pour son premier retour à la Scotiabank Arena, le nouveau coach de Detroit a reçu l’ovation qu’il méritait, de son ancienne équipe, de ses anciens fans, et de toute une franchise.
Cerise sur le gâteau pour lui, ses protégés lui ont offert un succès inespéré au buzzer qui restera gravé dans sa mémoire.
S’il a laissé exploser sa joie après le panier victorieux de Reggie Bullock, traversant le terrain pour célébrer cette fin de match épique avec ses joueurs, revenus d’un écart de 19 points, Dwane Casey a rapidement repris le contrôle après la rencontre, laissant Blake Griffin et ses coéquipiers lui rendre un nouvel hommage digne de ce nom.
« Je suis content pour les joueurs », a-t-il modestement confié. « On était à -19 et ils n’ont pas lâché. Ils ont continué à se battre, ils n’ont rien cédé ».
Blake Griffin : « Cette victoire signifie beaucoup pour lui »
Pour ce qui est des petites phrases assassines, c’est Blake Griffin, seul joueur à surnager pendant deux quart-temps et demi dominés par Toronto, qui s’est chargé de monter au créneau.
« Il ne le dira jamais, mais à chaque fois que tu reviens dans un endroit où tu as passé autant de temps, où tu as tellement gagné et que les fans t’aiment toujours autant… De gagner le trophée de coach de l’année et de devoir changer de job l’été qui suit, c’est dur. Je crois que cette victoire signifie beaucoup pour lui. Il est fier de la manière avec laquelle on est revenu et de la manière avec laquelle on a répondu », a glissé Blake Griffin qui n’a pas pu s’empêcher de poursuivre ainsi : « Ce n’est pas comme si on découvrait aujourd’hui qu’il est un grand coach. Peut-être que pour les fans de Toronto ou son GM (Masai Ujiri) ça a été une surprise, pas pour nous ».
L’ex-ailier fort des Clippers, transféré à Detroit en février dernier après avoir été, lui aussi, dans la même franchise pendant neuf saisons, est également revenu sur l’ovation du public après la diffusion d’un clip vidéo en son honneur.
« Il était en train de dessiner un système. La vidéo venait de se terminer, tout le monde a commencé à applaudir. Je regardais la vidéo et le plan de jeu. Il était sur le point de se rasseoir et je lui ai dit : Coach, il faut vous lever, vous méritez cet hommage ».
Un système répété à l’entraînement
Dwane Casey a également été récompensé par les heures de travail passées avec son groupe sur ses situations de fins de match. Et lorsque Glenn Robinson III a vu son tir contré à 1.2 seconde de la fin et qu’il ne restait plus de temps-mort, les Pistons savaient exactement quel système exécuter. Il n’a fallu qu’un signe de la main de leur coach, vous connaissez la suite. Après une succession d’écrans, Jose Calderon a trouvé Reggie Bullock près du cercle pour le panier de la victoire.
« Ce sont les seuls moments durant lesquels il hausse le ton à l’entraînement, ces systèmes sur les fins de match », assure Stanley Jonhson. « À chaque fin d’entraînement, on revoit toutes ces situations pendant 10 minutes. On s’entraîne, on répète les choses, mais quand tu as la chance de le mettre en place sur le terrain, c’est la chose la plus gratifiante au monde. On l’a répété des centaines de fois jusqu’à présent et la seule fois où on en a eu besoin, c’était sur ce match et ça s’est déroulé de la façon dont il l’avait imaginé ».
Même son de cloche pour Jon Leuer, qui voit en cette victoire la récompense de tout le travail accompli à l’entraînement.
« Quand tu rentres un game winner contre une aussi bonne équipe que Toronto, ça te renforce dans l’idée que le travail paie. Dwane a conscience de l’importance de ces fins de match. Il est dans le milieu depuis si longtemps qu’il sait qu’il va y avoir des moments comme ce soir, où il n’y a pas besoin d’un temps-mort, tout le monde sait ce qu’il a à faire ».
Au moment de conclure, malgré sa grande humilité, Dwane Casey n’a pas pu s’empêcher de glisser un petit tacle tout en maîtrise à destination de ceux qui n’ont pas cru en lui dans les moments difficiles malgré tout le travail accompli.
« On se fait critiquer pour un tas de raisons. Les gens ont leur propre perception. Celle que j’ai de moi, c’est d’être un communicant, quelqu’un qui travaille dur, qui se bat. Les gens disaient : il ne peut pas faire ci, il ne sait pas prendre de décisions, il n’arrivera pas à faire ça… Ça me fait sourire ».