Alors que depuis plusieurs semaines on évoquait un transfert imminent entre Orlando et Washington, un invité surprise et venu jouer les trouble-fête dans le deal et il s’agit de Phoenix! La franchise de l’Arizona a en effet réussi à trouver un accord aussi rapide que spectaculaire avec Otis Smith le GM du Magic pour un blockbuster trade impliquant Jason Richardson, Hedo Turkoglu et Earl Clark d’un côté, contre Vince Carter, Mike Piétrus et Marcin Gortat de l’autre. Tandis que quelques minutes plus tard, Rashard Lewis était (enfin) envoyé à Washington contre Gilbert Arenas.
Au final, Orlando a-t-il amélioré son effectif ? C’est la première partie de notre analyse de ces trades de Noël.
La franchise avait un besoin réel de dynamiter son effectif et de changer les mentalités. Avec un bilan de 16v-10v, ce n’est absolument pas le début de saison qu’Otis Smith espérait. Roi incontesté de la Southeast division depuis 2007, Orlando avait su asseoir sa domination en allant jusqu’aux NBA Finals 2009. A partir de là, le club était non dans une phase de reconstruction, mais plutôt de consolidation, malgré le nombre impressionnant de mouvements ces dernières années (Carter, Bass, Duhon, etc.). Seulement, ce plan a échoué l’année dernière, Orlando se faisant sortir en finale de conférence par des Celtics retrouvés. Le départ de Turkoglu avait sans conteste fait du mal à cette franchise, et finalement encore plus au joueur . Et aujourd’hui comme tout un symbole, l’ailier revient dans la ville qui l’avait propulsé au rang de All Star en puissance.
Le retour de Turkoglu
Alors, forcément, il n’est pas le seul à venir mais il va clairement être le baromètre de ce trade. Si le retour du M.I.P 2008 ne rassure pas totalement tout le monde, en revanche il a le mérite de susciter de l’espoir. A 31 ans, il est encore parfaitement capable de driver une équipe, mais pas n’importe laquelle, son équipe, celle qui lui avait tout donné. Comme tout joueur dans cette situation particulière, il aura la motivation, l’envie et la volonté. Ces notions peuvent totalement le transformer et lui faire oublier ses passages fantomatiques à Toronto et Phoenix. On rappelera que lors de la saison 2007-2008, il tournait à 19,5 pts (à 40% à 3pts), 5,7 rbds et 5 ast par match, un argument non négligeable pour une équipe qui veut de nouveau faire peur.
Jason Richardson réalise sa meilleure saison
Non seulement Turkoglu revient mais il emmène avec lui Jason Richardson, qui tourne cette saison à 19,3 pts/match à 41,9 % à 3pts, (career high), une véritable machine à points donc qui semble être la mieux placée pour dynamiser le secteur offensif du Magic et ce malgré la bonne saison qu’effectuait Carter. Sans oublier le jeune Earl Clark qui reprendra le rôle laissé vacant par le « marteau Polonais », Marcin Gortat. Certes il n’est sans doute pas du même calibre pour le moment, mais il peut aisément développer quelques facettes de son jeu en apprenant aux côtés d’Howard.
Gilbert Arenas tourne la page
Enfin, il y a Gilbert Arenas. Il tourne définitivement la page Washington après un début de saison correct mais qui ne pouvait pas effacer une année noire, marquée par l’épisode des « armes dans le vestiaire ». Arenas a un talent monstre. On le sait tous. Mais il se remet seulement de plusieurs blessures aux genoux et d’une saison quasi blanche. Il n’a pas retrouvé un niveau All-Star mais l’air d’Orlando, et sa réunion avec Jason Richardson ne peuvent que lui faire du bien.
Mais le plus heureux c’est bel et bien Otis Smith, qui a réussi à améliorer son secteur offensif et ainsi démontré que c’était lui le patron de cette équipe. Il a prouvé qu’il n’y avait pas vraiment d’intouchables à part Howard et que Carter et Lewis ne correspondaient pas à l’idée qu’il se faisait d’une équipe visant le titre. Heureux mais sous pression car il a joué, samedi soir, sa dernière carte.
Le point sur les finances
Un autres aspect important, les finances, avec les départs respectifs de 4 joueurs, dont deux qui représentaient les salaires les plus élevés du club, Orlando a réalisé une économie de près de 50 000 000 $ sur les 94 702 018 $ de masse salariale qu’il tenait. Oui mais seulement dans l’échange, il faut bien récupérer des joueurs et les arrivées d’Arenas, Richardson, Turkoglu et Clark représentent 43 873 899 $. La masse salariale du Magic est tout de même retombée en dessous des 90 000 000 $ pour cette saison 2010-2011. Seulement, le contrat faramineux de Gilbert Arenas court sur une année supplémentaire par rapport à l’autre contrat burlesque de l’histoire, celui de Rashard Lewis.
Orlando fait donc des économies à court terme, pour finalement retourner dans ses travers à moyen terme. En conséquence, il s’agit clairement d’une opération visant le titre et ce très rapidement !
Départs
– Rashard Lewis : Sous contrat juqu’en 2012-2013 où il touchera 23 790 000 $
– Vince Carter : Sous contrat jusqu’en 2011-2012 où il touchera 18 000 000 $
– Marcin Gortat : Sous contrat jusqu’en 2013-2014 où il touchera 7 727 280 $
– Mickaël Piétrus : Sous contrat jusqu’en 2011-2012 où il touchera 5 300 000 $
Arrivées
– Gilbert Arenas : Sous contrat jusqu’en 2013-2014 où il touchera 22 346 536 $ en sachant qu’il a une player option qu’il pourra faire jouer en 2012-2013
– Jason Richardson : Dernière année de contrat où il touchera 14,444,445 $
– Hedo Turkoglu : Sous contrat jusqu’en 2013-2014 où il touchera 12 000 000 $
– Earl Clark : Sous contrat rookie jusqu’en 2013-2014 où il touchera 4 184 498 $
La question : qui pour mener le jeu ?
Mais pour revenir un petit plus au terrain et vous sortir un peu la tête des chiffres, il reste une question en suspend, Jameer Nelson gardera-t-il la mène ? Car avec l’arrivée d’Arenas, c’est indéniablement plus que de la concurrence. Stan Van Gundy va-t-il être tenté de faire jouer deux All Star pour son axe extérieur-intérieur ou va-t-il favoriser la continuité avec le duo Nelson-Howard ? Si le processus était clairement de dynamiter l’équipe, alors tout porte à croire qu’Arenas va rentrer dans le 5. Il est aussi intéressant de voir que le nouveau ex n°6 des Wizards n’a jamais pu évoluer avec un intérieur du standing d’Howard dans sa carrière. Peut-être verrons nous une nouvelle facette du joueur, plus meneur que scoreur.
Si Nelson laisse sa place dans le cinq, il sera redoutable en 6ème homme. Pourtant ce scénario n’est pas joué d’avance. Car si on observe Arenas depuis le début de saison, on constate clairement qu’il semble être plus impliqué dans le collectif et l’esprit de groupe et dans ce cas, a-t-il déjà accepté dans sa tête d’être une force de frappe fulgurante en sortie de banc pour le Magic ? Le challenger officiel de Jason Terry pour le poste de 6ème homme de l’année se trouvera-t-il du côté de la Floride ?
L’inconnu : quel pivot remplaçant ?
Sur le papier, tous ces changements impressionnent. Sauf que Orlando ressort affaibli sous les panneaux. Dwight Howard est plus isolé que jamais, et Marcin Gortat ne sera plus là pour le remplacer ou l’épauler. Et lorsqu’on sait que D12 a toujours un souci avec les fautes, on se dit que le Magic a mal joué le coup. Surtout quand on pense à Boston et sa raquette de folie. Comment Orlando pourra s’imposer face aux Celtics avec le seul Howard comme menace intérieure ?
Conclusion
Ce que l’on peut retenir pour le moment côté Magic, c’est le réalisme des opérations. Un gros trade était annoncé depuis plusieurs semaines et il est arrivé. On ne peut que saluer Otis Smith pour son activité quand dans d’autres franchises, le changement se fait encore attendre.
Tout n’est pas rose dans ce trade, entre l’aspect financier sur le long terme, le manque évident de stoppeur défensif désormais et les égos à gérer. Cela dit Orlando a tenté et maintenant l’essentiel est de travailler, car le plus gros n’a toujours pas été fait, faire jouer et gagner cette équipe. Avec de tels arguments à savoir un cocktail plus qu’explosif en attaque et un axe extérieur-intérieur très puissant, Orlando sera désormais attendu au tournant.
Avec le bouillant Stan Van Gundy aux manettes, on peut s’attendre à tout !
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