LeBron James va-t-il se rapprocher du cercle chez les Lakers ?

Si Luke Walton réfléchit déjà à la manière dont il va gérer le temps de jeu de LeBron James, le plus important demeure la gestion technique du quadruple MVP.

Kevin Love l’a récemment affirmé, le King n’est pas qu’un joueur, c’est « une planète » qui attire tout autour de lui.

« Aux Lakers, il n’a pas autant de shooteurs, donc comment ça va prendre ? »

La saison passée, à Cleveland, le nouvel ailier des Lakers avait constamment ou presque la balle en main. Là, il débarque dans une équipe où Lonzo Ball est déjà là, et où Rajon Rondo a également posé ses valises. Il va donc évoluer avec des meneurs passeurs, ce qu’il n’a jamais fait auparavant.

« LeBron va devoir se réinventer », affirme Ray Allen. « Quand j’ai joué avec lui, il avait beaucoup de monde autour de lui, donc il n’avait pas à tout faire. À Cleveland, c’était un peu différent. Il avait besoin de plus de shooteurs. Là, aux Lakers, il n’a pas autant de shooteurs, donc comment ça va prendre ? Lance Stephenson et Rajon Rondo ont chacun besoin du ballon dans leurs mains. »

Mais comme il n’y a qu’un ballon pour cinq joueurs, Allen s’interroge sur la répartition des rôles.

« LeBron va-t-il déléguer les responsabilités ? Va-t-il devenir davantage un shooteur ? Est-ce que ce sont les autres joueurs qui vont devenir des shooteurs ? »

LeBron James forcément moins « possessif » lorsque Kyrie Irving était là

Au moment de sa signature avec les Lakers, Rajon Rondo apportait déjà une réponse.

« On a un effectif où il y a cinq joueurs qui peuvent tenir la balle en même temps », estimait l’ancien meneur de Boston il y a quelques semaines. « Il y a cinq joueurs qui peuvent inventer, organiser une attaque les uns pour les autres, à la différence d’un joueur qui prend systématiquement la balle. Ce sera très polyvalent et ce sera compliqué pour l’adversaire d’analyser nos systèmes, donc d’arrêter un joueur en particulier. »

En clair, LeBron James ne devrait pas autant porter la balle qu’à Cleveland. Un petit passage dans les statistiques permet de mieux comprendre l’impact du triple champion. La saison passée, il touchait, en moyenne, 87.1 fois le ballon par rencontre, pour 4.6 secondes de moyenne par possession.

La différence de quantité – les secondes par possession n’évoluent que très peu – avec les années où il partageait la création avec Kyrie Irving est réelle. En 2015, le King touchait 81.9 ballons par rencontre, 78.1 en 2016 et 88.1 en 2017.

Une évolution similaire à Michael Jordan et Kobe Bryant

Avec Rajon Rondo, Lance Stephenson ou Lonzo Ball, les Lakers ont donc une formation qui peut soulager LeBron James de la création. En playoffs, notamment contre Boston, dans une série acharnée et physique, l’ailier fut parfois à bout de souffle.

Prendre la balle, contrôler le tempo de l’attaque, dribbler, pénétrer, shooter sur chaque possession, tout ce cocktail, à haut niveau et face à une défense aussi tranchante que celle des Celtics, fatigue à grosse dose. Magic Johnson a donc préféré penser son effectif pour diluer les responsabilités et ne pas les reposer sur les épaules du quadruple MVP.

ESPN annonçait même que LeBron James allait profiter de ce nouveau chapitre de sa carrière pour clairement faire évoluer son jeu. Il va avoir 34 ans, et doit se ménager. Ainsi, il compterait imiter Michael Jordan et Kobe Bryant en se rapprochant du panier, avec un jeu poste bas plus important qu’avant.

Mais chassez le naturel…

En fin de carrière, comme Michael Jordan dans le second triplé des Bulls, Kobe Bryant évoluait beaucoup dos au cercle. Exemple : l’arrière des Lakers cumulait 5.5 situations de post-up par match lors de la saison 2014-2015. À 36 ans. LeBron James, la saison passée, a terminé avec 4.4 post-up par match. Mieux qu’en 2014-2015 où il n’était qu’à 3.6 par rencontre.

En étudiant du jeu – Kobe Bryant avait déjà souligné cette idée dans sa série « Detail » – LeBron James sait qu’il lui sera moins exigeant physiquement de jouer dos au cercle et qu’il pourra y rester agressif. Et, pour ne rien gâcher, il a le physique et le sens de la passe pour dominer dans ce secteur du jeu. À l’époque de Miami, il le faisait avec une remarquable efficacité.

Néanmoins, toujours selon ESPN, Lebron James aurait avoué à Magic Johnson que les vieilles habitudes seront difficiles à effacer. Surtout après une saison où, sans Kyrie Irving à ses côtés, il a tout contrôlé, du début à la fin. Le « King » est intelligent et trouvera sans doute des réponses. Il en va de l’équilibre de l’équipe des Lakers et d’une efficacité pleine de l’ailier, le vrai baromètre des Lakers. On le sait depuis presque dix ans : quand LeBron James va, tout va.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.