Avec six victoires d’affilée dont un 5 sur 5 en décembre, cette fin d’année réussit plutôt bien au Heat.
En décembre, Detroit, Cleveland, Atlanta, Milwaukee et Utah ont chuté face à ce Heat ragaillardi, et forcément le match de Cleveland retient particulièrement notre attention.
Sur cette période, LeBron James a tourné à 25,6 pts, 6.2 rbds et 6 pds de moyenne. Plutôt « sympatoche » pour un joueur presque oublié des courses au MVP. En effet, ça l’est, mais surtout ce qui est remarquable, c’est cette nouvelle envie dans le jeu de Miami.
Le duo Wade – James semble enfin avoir trouvé ses marques, sans oublier un Chris Bosh plus régulier et redevenu une force intérieure. C’est comme si le Heat s’était servi du match de Cleveland pour se libérer.
La réunion entre joueurs a fait son effet
Avec une fin de mois de novembre assez lamentable et un bilan de 4 défaites en 6 matchs, South Beach a connu la crise. Erik Spoelstra était placé sur un siège éjectable et tout le monde avait son avis sur la question. De Phil Jackson à Stan Van Gundy, en passant par Tracy McGrady, chacun y allait de son analyse, et Miami était au cœur de la tourmente. Et après trois défaites consécutives (face à Memphis, Indiana et le rival Orlando), la victoire contre Philadelphie n’a pas rassuré et l’ultime déconvenue du mois de novembre contre Dallas a eu fini d’achever un Heat déjà bien affaibli.
C’est souvent face à l’adversité qu’un collectif se crée, et c’est une réunion mise sur pied par Dwyane Wade qui va amorcer le redressement.
Une bonne dose de destin et de psychologie
La suite, nous la connaissons tous. Deux premiers adversaires à leur portée pour se remettre dans le droit chemin (contre Washington et Detroit) et finalement vient au meilleur des moments cette affiche ultra-médiatisée contre Cleveland.
Dans le jargon basketballistique, on appelle cela un match à « balance ». C’est-à-dire que suivant le résultat d’une confrontation, et en rapport avec des facteurs extra-sportifs liés à la chance ou encore à la combativité, à l’énervement, à toutes valeurs émotionnelles dirons-nous, le destin d’une équipe peut basculer. Toute la rancoeur (voire la haine) entourant le fameux Cleveland-Miami a eu le don de souder un collectif autour d’un joueur en l’occurrence James, de responsabiliser un leader affaibli, Wade et de réveiller un certain amour-propre dans le cœur des floridiens.
Un match avec une telle tension peut avoir tellement de répercussions, qu’on a encore du mal à toutes les percevoir quelques semaines plus tard. Ceci dit, pour ceux qui ont assisté au match, il est évident que James a pris confiance au fur et à mesure et on a tous ressenti à un moment ou un autre qu’on avait retrouvé là le MVP en titre. Notamment dans le 3ème quart-temps où les insultes ont commencé à devenir plus personnelles. Le n°6 du Heat a su répondre par le jeu (24 points dans le quart-temps) et s’est servi de cette haine qui l’entourait pour mettre en confiance tous ses coéquipiers. Il était tout simplement intraitable avec les Cavs, comme transporté psychologiquement.
Et maintenant, il se passe quoi ?
Il est souvent difficile de définir ou d’expliquer précisément ce genre de phénomène : on ne peut que le constater. Miami va mieux, et cela coïncide avec ce match face à Cleveland.
Maintenant, il reste à savoir si ce redressement est éphémère ou non. Ce qui est sûr, c’est que Miami roule sur un bon rythme en ce mois de décembre et que LeBron James et Dwyane Wade semblent s’être trouvé une motivation commune. Le groupe suivra ses deux leaders quoi qu’il arrive. Pas uniquement en attaque puisque la défense semble être le salut de cette équipe (moins de 100 points encaissés depuis six matches).
Un certain Mike Miller ne peut voir tout cela que d’un bon œil. Il va revenir au meilleur moment et aura donc échappé à tout la sale période. Son retour sera sans nul doute une force supplémentaire. Ensuite, on pourra répondre à la quesion :
« Est-ce que Miami fonctionne par cycles ou il est devenu le monstre à trois têtes qui balaie tout sur son passage ? »
En fait, la seule certitude concerne Cleveland. Les fans vont transformer leur haine en regrets, comme pour toute rupture violente. Ironiquement, c’est en voulant la descendre plus bas que terre que la planète Cleveland a peut-être véritablement lancé une machine de guerre.
Du coup, une petite émotion resterait-elle dans le coin de leur tête…
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