Si vous demandez aux Warriors quelles sont les bases de leur identité, vous pouvez être sur que leur première réponse fera référence à leur défense. Cet aspect précède même l’arrivée de Steve Kerr. Il faut remonter à l’époque Mark Jackson pour trouver les origines de la férocité défensive de Golden State. Ce sont pendant ces trois saisons que Stephen Curry, Klay Thompson, et Draymond Green ont compris qu’ils n’arriveraient jamais à atteindre les sommets de la ligue en transformant leurs rencontres en un concours de tirs géant.
De 2013 à 2017, les Warriors ont toujours fini dans les cinq meilleures défenses NBA. Après avoir reculé à la neuvième place en saison régulière, les hommes de Steve Kerr ont retrouvé leurs bonnes habitudes en playoffs. Lors des cinq derniers matchs de la finale de la conférence Ouest, ils ont maintenu les Rockets sous la barre de 100 points en faisant preuve d’agressivité et de rigueur sur le porteur et dans les aides défensives. Jeudi, dans leur premier duel face aux Cavaliers, leur défense était pourtant méconnaissable et LeBron James en a profité pour battre son record de points en playoffs.
Avant le Game 2, nous sommes donc allés parler à Steve Kerr, Draymond Green et Ron Adams pour prendre le pouls de leur défense et les trois architectes ont partagé le même diagnostic. Leur manque d’intensité et de concentration ont ouvert la porte à un LeBron James qui n’en demandait pas tant.
« Ce n’était pas agréable à regarder, » nous lance Ron Adams, l’assistant coach défensif de Steve Kerr, quand on lui demande son avis sur la première mi-temps du premier match. « S’ajuster à LeBron James, en particulier vu le niveau auquel il joue, est toujours difficile. Dès le début du match, nous n’avons pas été efficace dans nos aides et notre pression sur le porteur de balle n’avait rien d’extraordinaire. Ce sont les deux choses que vous voulez regarder avant de penser à faire des ajustements. »
À l’instar de son assistant, Steve Kerr comprend à quel point il est difficile de s’ajuster à un nouvel adversaire après avoir joué le précédent pendant sept matchs disputés. « C’est typique. Lors du premier match, vous développez un feeling pour l’équipe adverse et par la suite vous devenez de plus en plus à l’aise. »
Trapper LeBron James ? Alléchant mais très dangereux…
Aborder les choses de cette façon face à LeBron James est toutefois dangereux, et l’entraineur était visiblement déçu par le manque d’effort et d’application de son équipe.
« Notre défense n’était pas au niveau. Nous ne l’avons pas assez fait travailler, » concède-t-il. « Nous devons lui mettre plus de pression, nous ne pouvons pas nous relâcher et le laisser tranquillement disséquer notre défense. »
C’est tout particulièrement en début de match que les Warriors ont laissé LeBron James prendre confiance. À huit reprises en première mi-temps, le King a pu finir en lay-up sans le moindre défenseur à ses trousses .
« Force, » explique Draymond Green. « Nous n’avons pas commencé le match avec beaucoup de force en défense et il a pu trouver son rythme. » Comme disait Ron Adams, les Warriors n’ont toutefois pas besoin de changer leur plan de jeu, il leur faut simplement l’exécuter.
« C’était l’enseignement principal de notre séance vidéo, » expliquait même Stephen Curry. « On doit juste réagir plus vite, être plus physique, et essayer de rendre non seulement LeBron mais tout leur équipe beaucoup plus mal à l’aise. »
Compte tenu de la relative faiblesse des autres Cavs, les Warriors pourraient être tentés de trapper LeBron James sur pick & roll pour forcer un autre joueur à prendre une décision. Ron Adams prévient toutefois que cette stratégie alléchante s’avère dangereuse face à un joueur comme LeBron James « qui a encore progressé offensivement par rapport à la saison dernière. »
« Historiquement, seules quelques équipes ont eu du succès en essayant de faire prise à deux sur LeBron. Vous devez comprendre qu’il est très fort pour trouver ses partenaires, » ajoute Ron Adams. « Défensivement, nous devons faire un meilleur boulot que lors du premier match, et je pense que nous le ferons. Mais ça viendra d’un effort collectif car il est impossible à arrêter. »
Propos recueillis à Oakland.