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Interview Elie Okobo : « La Draft ? J’y pense tous les jours »

Même si sa cote n’est pas aussi élevée que celle de Frank Ntilikina il y a un an, Elie Okobo (1m88, 20 ans) représente aujourd’hui la meilleure chance française dans la prochaine Draft. Alors qu’il ne sait toujours pas s’il disputera les playoffs, le jeune international revient sur sa formation à Pau-Orthez et ses envies de NBA.

Ce samedi, ce sera probablement l’un de vos derniers matches du côté de Pau avant un probable départ outre-Atlantique. Ressentez-vous une pression particulière par rapport à cet événement ? 

C’est un match particulier, un derby, et il y a aura une certaine pression et de l’attente. Eux jouent le maintien en Jeep Elite, nous une qualification en playoffs. Chacun a ses objectifs, chacun a envie de gagner. C’est un match important pour les deux équipes. D’un point de vue personnel, j’espère que ce ne sera pas mon dernier match à Pau, car cela voudrait dire que nous sommes éliminés. Je vais aussi retrouver Claude Bergeaud, un coach qui a compté pour moi et une personne que j’apprécie énormément.

En effet, c’est Claude Bergeaud, à son retour à Pau, qui vous a permis de vous entrainer avec le groupe professionnel dès l’âge 16 ans ? 

J’étais jeune, je venais d’arriver des JSA Bordeaux, et c’est lui qui m’a lancé sur les entrainements. Une personne géniale, un coach remarquable, il prend soin de ses joueurs et ça c’est le plus important.

Ce soir, quand vous allez entendre votre nom au Palais Des Sports, pour l’une des dernières fois sous le maillot béarnais, à quoi allez-vous pensez ?

Déjà à gagner. J’ai envie d’offrir aux fans une autre saison avec des playoffs au bout. Et leur dire au revoir plus tard dans la saison. J’aurais une pensée pour mon entourage qui m’a toujours aidé. Puis, je vais penser à mes années ici. J’ai passé quatre ans extraordinaires, et je me suis construit en tant que joueur, mais aussi en tant que jeune homme. La ville de Pau est superbe, les fans sont très gentils et parfaits. J’ai passé des moments inoubliables aux côtés de grands joueurs, d’un staff toujours présent, c’est des années énormes, j’ai tellement progressé, et sans toutes les personnes que j’ai eu la chance de croiser à Pau, je ne serais jamais arrivé là où je suis aujourd’hui, c’est une certitude.

« Je pense avoir fait mon temps à Pau, j’ai envie de viser plus haut »

Pourtant votre histoire avec l’Elan Béarnais a eu du mal à débuter. Vous avez été refusé deux fois aux détections avant d’intégrer le club en derrière année cadet France.  

Les premiers tests n’ont pas été concluants, et c’est comme ça. Je n’ai jamais eu cet esprit de revanche, car je savais qu’un jour il ferait appel à moi. Donc j’ai travaillé de mon côté et je suis là où j’en suis maintenant. Cela n’a pas été simple, mais je n’ai jamais douté et perdu confiance en moi. Il y aura toujours des difficultés dans la vie, il faut savoir y faire face afin d’arriver à les surpasser. Aujourd’hui Pau, ne regrette pas son choix et moi non plus.   

Il y a 4 ans, vous expliquez vouloir devenir l’avenir de l’Elan Béarnais. L’objectif a été plus qu’atteint…  

Ma détermination et mon envie d’être le meilleur m’ont aidé à être là où je suis. Je suis un travailleur, je sais que rien ne se fera si je ne travaille pas. C’est comme ça, j’ai encore une marge de progression, mais pour cela je dois continuer à travailler. Je suis arrivé très jeune et depuis 4 ans je fais en sorte d’apprendre et de m’améliorer tous les jours. Je pense avoir fait mon temps à Pau, j’ai envie de viser plus haut, sans oublier mes 4 ans ici, car c’est ici que tout a commencé.   

Il y a un an personne ne vous voyait aussi haut, et beaucoup ont douté de votre réussite au très haut niveau. Quel a été l’élément déclencheur ?  

J’ai toujours pensé à jouer au basket. Depuis tout petit, je veux vivre de cette passion je veux vivre du basket. Après il fallait que je travaille car rien ne me serait donné facilement, c’est comme dans la vie. Mais j’ai toujours eu l’objectif devenir Pro et de jouer en Jeep Elite. J’ai vu ma progression sur chaque année, donc un jour je me suis dit, écoute tu es en train de faire les choses correctement , continue ainsi et tu vas réaliser tes objectifs et surtout tes rêves.   

Champion de France Espoirs Pro A il y a 2 ans, c’est aussi là que le nom d’Elie Okobo a commencé à sortir en France

Oui, c’est vrai qu’avec la signature de mon 1er contrat pro, cette année en Espoirs restera comme l’une des plus belles dans le Béarn. Même si on n’a pas gagné le Trophée du Futur, on a été champion de France, et surtout on se sentait invincibles. Il n’y a rien de mieux dans le sport que de se sentir intouchable. C’est aussi une année importante pour moi, les gens ont commencé à parler de moi, j’ai connu mon premier clasico face à Limoges, mon premier temps de jeu en playoff. J’étais au quotidien avec les pros, c’est une année énorme et je ne l’oublierai jamais.   

Vous avez énormément confiance en vous, et ça semble être votre moteur

Oui, j’aime trop ce sport pour ne pas me donner à fond. Je veux montrer à chaque fois que je rentre sur un parquet que je veux être le meilleur. C’est dur parfois, mais c’est mon état d’esprit. Quand j’étais Espoirs, je voulais être meilleur que le Pro qui était en face de moi, et quand j’étais cadet je voulais être meilleur que l’Espoir en face de moi. On m’a parfois reproché d’être trop impatient, mais pourquoi attendre alors que je sais que je peux jouer et aider mon équipe à gagner. C’est cette confiance et cet amour le basket qui me feront grandir, c’est une certitude.

« On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est impossible »

Cette confiance en soi peut aussi être vue comme de l’arrogance. Comment répondre aux personnes qui ne vous connaissent pas et qui disent que Elie Okobo est prétentieux ?   

C’est comme ça, j’ai déjà eu ces retours. Notamment quand je célèbre certains paniers. Mais je suis comme ça, j’ai besoin de ça. Je célèbre aussi mes coéquipiers quand ils font des actions de classe c’est le basket, c’est le show. C’est ma vie, je vis pour le basket, je donne tout ce que j’ai au quotidien pour vivre de ma passion. Je prends du plaisir à célébrer et j’ai surtout besoin de continuer à croire en moi. On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est une certitude. Mais je suis pas prétentieux ni hautain, j’aime juste mon sport et j’aime les moments que je suis en train de vivre. Regardez LeBron James, c’est le meilleur joueur du monde, l’un des tous meilleurs de l’histoire et il y a des gens qui le critiquent. Attention, je ne me compare pas à LeBron et je ne ferai jamais sans doute tout ce qu’il a fait dans le basket, mais c’est pour montrer que l’on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est impossible. Même les plus grands sont critiqués, Il y aura toujours des gens pour te critiquer. A moi, de rester concentré et surtout de rester qui je suis. C’est ça le plus important.  

On dit souvent qu’un jeune mal entouré peut vriller et s’écarter de ses principaux objectifs. De votre côté on sent que votre entourage vous a toujours guidé dans la bonne direction ? 

Quand on est dans un centre de formation, on est au lycée, on peut vite dériver, c’est des sacrifices à faire. J’ai toujours préféré jouer à la balle qu’aller en boite de nuit par exemple. Il y a mon père qui m’a influencé sur le basket et qui m’a toujours soutenu et conseillé. Il y a aussi ma mère, mes frères et mon parrain qui m’ont aidé à garder les pieds sur terre. Toute ma famille est derrière moi, mon entourage m’a aidé et m’a toujours poussé à vivre mes rêves et à réaliser mes objectifs. Et moi en même temps je me suis donné à fond pour leur montrer que je pouvais réussir.  

Vous êtes aujourd’hui le leader de la génération 1997. Pourtant vous n’avez réalisé que seulement deux compétitions internationales. 

Oui, je n’ai pas été sélectionné en U17 et U18. C’est comme ça, personne ne me connaissait, je ne connaissais personne, je n’avais aucune idée de qui étaient les leaders de cette génération, je découvrais ce monde-là. Alors oui j’ai eu mal au cœur quand j’ai vu que je ne partais pas à Dubaï au Championnat du Monde. Mais, j’ai pris mon mal en patience, j’ai continué à travailler à Pau, puis en U20 je suis arrivé en Finlande. Mon premier championnat d’Europe a été compliqué sur un plan collectif, on se maintient de justesse. Individuellement je me suis affirmé et je me suis fait connaitre. L’an dernier en Crète, c’était le contraire. Collectivement, on a ramené une médaille, une première pour notre génération. Un sentiment de fierté. Par contre moi j’ai eu du mal… 

A tête reposée, pensez-vous toujours que votre Euro U20 en Crète n’a pas été bon ?  

Je ne vais pas dire mauvais, mais je pense moyen. J’aurais pu faire beaucoup mieux, je n’ai pas été régulier. On m’attendait dans le leadership, mais je n’ai pas répondu présent. Il y a cette seconde période face à la Serbie (25 points), mais ça reste un coup de chaud. Derrière j’ai souffert face à Israël et l’Espagne. J’aurais aimé être plus dominateur. J’ai craqué mentalement, et depuis je bosse avec un coach mental, pour plus facilement gérer mes émotions.  

« L’Equipe de France, c’est l’élite »

Aviez-vous la pression l’an dernier en Crête ?   

Je ne sais pas, inconsciemment peut-être, et je n’ai pas su répondre présent c’est tout. J’allais sur le terrain pour représenter la France, pour tout donner pour mon pays. Mais des fois, cela ne se passe pas comme prévu. J’ai souffert en Crête, mais j’ai appris, et c’est le plus important. J’ai commencé à jouer meneur de jeu. Et quand on voit ce que je réalise à ce poste, ça montre toute la progression.  

Vous parlez de pression, avez-vous peur quand vous rentrez sur le parquet ?  

Non je n’ai pas peur, mais j’ai de l’appréhension, c’est normal je suis encore jeune (rires). Quand je vais jouer face à de grosses équipes, je ne sais pas comment ça va se passer. J’ai 20 ans, je drive une équipe de ProA et je sais que Pau attend beaucoup de moi, donc oui je ressens une certaine crainte. Mais dès que le match commence, alors je redeviens serein et sûr moi. Une bonne passe, un panier, mes coéquipiers qui m’encouragent et qui me motivent à tout donner et je suis dans mon élément. Puis le basket, reste ma passion, je suis sur un terrain avant tout pour prendre du plaisir, pour oser. Et si ça passe, alors je suis le plus heureux.   

Cette saison à Pau vous a aussi fait découvrir l’Équipe de France. Deux stages et trois sélections plus tard, que retenez-vous de cette expérience ?  

L’équipe de France c’est l’élite du basket. Alors en novembre, j’y arrive, je découvre, j’avais une pression énorme. Les hôtels, le confort, les équipements, tout est nouveau. Je n’avais jamais ressenti cela de toute ma vie. Et toute la semaine ça s’est senti. J’ai pas été bon à l’entrainement, pas bon du tout même, donc j’ai pas joué. En février, je suis arrivé plus déterminé, revanchard aussi. Mais j’avais plus confiance en moi par rapport à mes derniers matchs à Pau. Je me suis donné à fond, je ne me considérais plus comme le petit jeune, mais comme un joueur à part entière. Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai pu réaliser de belles choses sous le maillot bleu.  

Quand on a goûté à l’Equipe de France on ne veut plus s’en passer… Vous n’aurez que 26 ans en 2024 lors des JO à Paris ?  

Oui j’y pense pas trop encore, c’est dans 6 ans. Je ne sais pas où je serais à ce moment-là. Mais faire les JO dans son pays, c’est énorme. J’espère être à mon plus haut niveau et donc dans les 12 pour aller chercher une médaille à domicile.   

« Avec la Draft, tu es obligé de te faire des films ou d’en rêver la nuit »

Et si je vous dis 21 juin 2018 ?  

La Draft NBA (rires).  

Cette date est ancrée en vous ?  

J’y pense tous les jours, c’est normal. C’est mon objectif, je ne sais pas comment ça va se passer donc un peu de stress. Mais j’ai aussi ma saison à Pau à terminer. Je veux aller en Playoffs, rendre fier les fans et ma famille. Et quitter Pau avec le devoir accompli. Mais je ne peux pas oublier la Draft non plus. Ça reste un jour hyper important, je me fais des scénarios. Est-ce que mon nom sera appelé, si oui à quelle position ? Par quelle équipe. Tu es obligé de te faire des films ou d’en rêver la nuit.   

Quand on a 20 ans, que l’on sait que si on est drafté on permet à son club formateur d’empocher une bonne somme d’argent, on doit ressentir une certaine pression non ?  

Franchement non. Je ne pense pas à ça. Je pense plus à mon objectif personnel, et si j’arrive à être pris alors, l’Elan va bénéficier de tout ça. Mais je ne pense pas à la somme d’argent, malheureusement cela ne me concerne pas, même si je ferai tout mon possible pour rendre heureux l’Elan Béarnais. Ils m’ont donné les clefs de l’équipe, je pense leur avoir rendu la pareille, malgré la période difficile en décembre/janvier.   

Regardez-vous les Mocks Drafts, les commentaires à votre sujet ou les noms des franchises qui viennent vous voir au Palais ?   

J’y suis attentif bien sûr. C’est toujours important de savoir. Après je sais que le plus important reste le jour J. Les avis sont importants, même les critiques. Beaucoup de gens doutent de ma position sur le terrain, mais je me considère comme un meneur de jeu, et mes matchs le confirment. Après tu ne feras jamais l’unanimité, c’est comme les critiques sur ta façon d’être, c’est comme ça. Mais je suis qui je suis, le joueur que je suis, mes défauts et mes qualités. Faut faire avec et passer au-dessus. Et surtout ne pas douter.  

Le 22 juin, Elie Okobo sera peut-être un joueur NBA, donc un nouveau statut…  

Je rêve de NBA depuis tout petit. Tout va être plus grand, je le sais mais je ne m’en rends pas compte. Si mon objectif se réalise alors je serais le plus heureux. J’aurais une pensée pour tous les gens qui auront cru en moi, tous les gens qui m’auront aidé être un joueur NBA. Mais il faut toujours savoir d’où tu viens et moi je sais d’où je viens. Après c’est sûr qu’être un joueur NBA est un statut à part, mais ma famille et mes proches sauront me rappeler à l’ordre si je vrille. Garder la tête sur les épaules est un gage de réussite, et cela restera toujours l’une de mes principales convictions là où je serai.

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