Jeune retraité des parquets, Matt Barnes reste un homme très occupé. En plus de plusieurs entreprises, il est très impliqué dans plusieurs dossiers chauds, dont le meurtre de Stephon Clark à Sacramento et la sensibilisation autour de la marijuana.
Ayant plusieurs fois affirmé qu’il utilisait la marijuana comme plante médicinale, Barnes fait désormais partie d’un groupe d’anciens joueurs NBA, dont Cuttino Mobley, Kenyon Martin et surtout Al Harrington qui défendent les vertus de la weed pour les sportifs de haut niveau.
« On a besoin de quelque chose pour redescendre »
Selon Barnes, il vaut mieux fumer un joint pour se relaxer plutôt que de tomber dans les affres de l’addiction aux pilules anti-douleur, ou pire encore céder à la tentation de l’alcool.
« J’en ai vu beaucoup. Et pas seulement dans notre sport, au football aussi », explique Barnes dans le Full 48 Podcast. « La saison est longue car il faut compter l’été pour se préparer, le camp d’entraînement, la présaison, les matchs, les entraînements, les playoffs, les finales… Ça fait beaucoup à force. Et ce n’est pas naturel pour le corps d’avoir à subir tout ça et il faudra donc des anti-inflammatoires, des anti-douleurs, des produits pour relaxer les muscles. Peu importe la situation, il faudra forcément aider le corps à tenir le choc ou pour le préparer au mieux. Ces pilules te permettent effectivement d’être en position de réussir sur le moment mais sur le long terme, ça fait souffrir tes reins et ton corps en général. Je me souviens de Brett Favre qui a dû aller en cure de désintoxication car il était devenu accroc à la Vycodine… »
De même, dans la galaxie NBA des années 90, Alonzo Mourning a dû se faire opérer des reins après avoir certainement consommé trop de ses pilules. Les contrôles anti-dopage de la NBA ont radicalement changé en 2005 et la conséquence immédiate a été que « plus de la moitié de la NBA » fait désormais partie du « programme anti-dopage »… car ce dernier inclut de fait la marijuana.
« C’est difficile. En l’occurrence, pour moi, quand on jouait à domicile, j’arrivais enfin à me relaxer et revenir à la normale à 3h du matin. Mais quand on a un match le lendemain, ou un avion à prendre, disons pour New York, on sort de la salle vers minuit et on arrive à New York à 3h du matin. Ensuite, on prend le bus pour l’hôtel et en général, on va trouver à manger et donc on ne va pas se coucher avec 4 ou 5h du matin. On a notre rendez-vous à midi ensuite. Le processus qui nous permet de jouer dur est super rigoureux. On a besoin de quelque chose pour redescendre après les matchs, que ce soit un verre de vin, une pilule pour dormir, ou un joint dans mon cas. »
« Peu importe le vice que tu choisis, il faut le faire de manière responsable »
Dans cette grosse majorité de joueurs qui s’est déjà fait taper sur les doigts, 97% selon Barnes sont pris par la patrouille pour la fumette. En l’occurrence, le premier avertissement est sans frais, le 2e vient avec 25 000 dollars d’amende et le 3e vous jette dans l’arène publique avec 5 matchs de suspension et les gros titres des médias… Barnes précise au passage que les joueurs ont aussi droit à une carte « sortie de prison » s’ils s’avouent coupables avant même le test.
« Peu importe le vice que tu choisis, l’alcool, les pilules ou la marijuana, il faut le faire de manière responsable. Car tu représentes non seulement toi-même mais aussi ton équipe et ta franchise. Et tu es payé chèrement pour être performant. Je sais pour le coup que j’ai souvent ressenti les effets négatifs de l’alcool, notamment à Miami. Il faut lutter contre ça et au bout du 1er quart, ça passe… Mais pour la marijuana, je n’ai jamais ressenti d’effets néfastes. Soit parce que c’est vraiment indiqué pour mon cas ou soit parce que j’étais tellement heureux des bénéfices que je n’ai jamais ressenti les effets négatifs. »
Alors que la marijuana commence à se démocratiser petit à petit aux Etats-Unis, où elle est désormais légale dans 9 états et à Washington D.C., Matt Barnes veut continuer à faire de la prévention pour les nouvelles générations de joueurs.