Le Thunder filait tout droit vers une élimination sans gloire dès le premier tour. Menés de… 25 points sur leur parquet à l’entame du troisième quart-temps, face à un Jazz en total contrôle, les hommes de Billy Donovan ont pourtant réussi l’impensable : revenir dans le match en 8 minutes et terminer le travail dans l’ultime période (107-99). Le héros parmi les héros ? Russell Westbrook (45 points, 15 rebonds et 7 passes), possédé en seconde période. Derrière lui, Paul George (34 pts, 8 rbds) a été le parfait lieutenant alors qu’aucun autre joueur d’OKC n’ passé la barre des 10 points. Leur performance éclipse le meilleur match en carrière de l’inattendu Jae Crowder (27 pts) ou encore les 23 pts de Donovan Mitchell, qui auront une nouvelle occasion de finir la série vendredi, à domicile.
Candidat au titre de défenseur de l’année, Rudy Gobert évoquait cette saison l’importance de rentrer dans la tête de ses adversaires. Ce soir encore, on a le sentiment qu’il navigue dans celle de Russell Westbrook. Il y a des signes qui ne trompent pas. À plusieurs reprises, le meneur d’OKC fait la différence pour aller vers le cercle, mais rate les lay-ups qu’il ne rate jamais. Westbrook est à la peine, tout comme Carmelo Anthony, qui ne parvient pas à faire la différence devant Derrick Favors. Seul Paul George tient son rang en attaque, sur des possessions en isolation.
Utah en contrôle, Crowder ne rate rien
La défense d’Utah fait des ravages, surtout dans le second quart-temps, dévie beaucoup de ballons et rend la tâche tellement difficile à OKC. Et le Jazz commence à faire mal en attaque. Crowder fait une rentrée fracassante d’adresse lointaine (15 points dans le 1er quart-temps !), Joe Ingles l’imite bien dans les corners. À chaque fois, l’action part de Mitchell qui attire trop d’attention sur lui et donne les bons ballons. Et souvent, c’est Melo qui est en retard pour aller chercher le shooteur tout seul. En s’appuyant sur cette adresse et beaucoup plus de lancers obtenus, le Jazz s’envole à la pause (41-56).
La Chesapeake Energy Arena est encore plus calmée avec l’entame de seconde période. Les « 50/50 balls » continuent de tomber dans les mains du Jazz et l’adresse est toujours au rendez-vous : Rubio à 3-points en transition, Mitchell dans le corner et encore Crowder ! À chaque fois, les tirs sont très ouverts… Des huées commencent à se faire entendre dans l’Arena car l’écart grimpe jusqu’à 25 points après un nouveau tir primé de Crowder (46-71). Inimaginable. Amorphe, le Thunder reprend vie grâce à deux tirs à 3-points de Westbrook, très maladroit jusqu’ici.
La bête Westbrook est lâchée
Ces tirs « rebranchent » complétement le meneur, plus du tout hésitant dans ses drives. Le run de 12-2 se transforme en… 20-3. Le Thunder resserre sa défense, les tirs du Jazz roulent sur le cercle et la sortie de Rudy Gobert sanctionné d’une 4e faute imaginaire change tout. En face, Westbrook continue de porter son équipe, bien aidé par un Paul George agressif dans ses drives. Snyder a beau multiplier les temps-morts, son équipe n’y arrive plus et se fait même siffler une violation des 24 secondes. Westbrook enfile deux nouveaux tirs primés et voilà OKC à égalité juste à la fin du 3e quart-temps (78-78) ! Le Thunder vient de passer un inimaginable… 32-7 !
Un match à une possession s’installe mais le momentum a clairement basculé. Possédé, le MVP en titre ne rate quasiment plus rien; et il reçoit le soutien inattendu d’Abrines qui contre Mitchell puis sanctionne dans le corner à 3-points. Utah a mis de côté son jeu de passes de la première période pour ne plus jouer qu’en isolation avec Mitchell. Le rookie fait ce qu’il peut avec ses multiples drives pour maintenir son équipe (102-99). Mais George puis Westbrook continuent de profiter des écrans de Steven Adams (combien de « screen assists » pour lui ?) et terminent le travail avant un match 6, vendredi, qui s’annonce bouillant.