Les playoffs n’ont strictement rien à voir avec la saison régulière, les acteurs de la NBA le répètent assez souvent, et quand sonne l’heure de la postseason, chaque détail à son importance. Qui mieux que Kobe Bryant pour en parler ? Le jeune retraité, lancé dans une carrière de producteur, proposera dans les semaines qui viennent sur ESPN un show s’attachant au « Detail ». C’est d’ailleurs le nom du show.
Pas de pronostics au programme pour l’ancien joueur, qui « ne fait pas dans le business de la voyance » a-t-il répété aujourd’hui au cours d’une conférence destinée (en partie) à évoquer ce projet. Mais des analyses de joueurs, de match ups, comme lorsqu’il était encore encore en activité. « Pour donner goût et partager avec la jeune génération ce dont j’ai profité ».
« Si j’étais dirigeant… »
Cet aspect générationnel, Kobe Bryant le voit partout, y compris dans le conflit qui oppose joueurs et arbitres cette saison en NBA. Selon lui, le problème vient des seconds, même s’il est vrai que « leur travail est très, très, très compliqué ».
« On prend le problème par le mauvais bout » assure-t-il. « Les joueurs ont des problèmes avec les arbitres, ok. Mais on doit comprendre le changement de générations chez les arbitres. Chez les joueurs, il y a des jeunes qui aiment se montrer, d’autres qui sont old school. Chez les arbitres, il y a des jeunes qui arrivent, certains veulent faire le taf, d’autres non, comme partout. C’est plutôt un problème de préparation. »
Tant qu’à faire, la NBA pourrait aussi se pencher sur le plus gros problème actuel, selon Kobe Bryant : les contacts.
« Si j’étais dirigeant de la NBA, je permettrais plus de contacts. J’ai le sentiment que le basket européen est plus physique que la NBA aujourd’hui. La NBA doit être physique. Pas comme les Pistons à l’époque, mais il ne faut pas siffler les petits contacts. C’est ridicule. Ça me rend fou, ce serait la première chose que je changerais. C’est mieux d’avoir plus de physique, c’est plus compétitif. Un gars fait un post-up, l’autre pose sa main et il y a faute ? Ça doit changer. »
Aucune envie de revenir sur les parquets
Si le retraité a des choses à dire sur l’état de la ligue, il n’y reviendrait pour rien au monde : « C’est là que nous sommes différents avec Mike (Jordan) » explique-t-il, rappelant à l’envi qu’il s’éclate dans sa nouvelle vie. « Je peux regarder des matchs, et je ne me dis pas ‘Mince, j’aimerais y être’ (…) Heureusement que je n’ai pas de problèmes à regarder les playoffs. Je deviendrais fou ! »
C’est avec un oeil d’analyste avisé – rôle qu’il ne veut en aucun cas revêtir à la télé comme le font les Charles Barkley ou Shaquille O’Neal – que le Black Mamba observe aujourd’hui le basket, pour pouvoir construire ses récits. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un avis sur certains joueurs, comme les jeunes Jayson Tatum et Ben Simmons, sur lesquels il a été interrogé.
Fan de Jayson Tatum
L’ancien Laker ne tarit pas d’éloge sur le premier, la pépite de l’ennemi Boston, qui « possède un bon jeu à mi-distance, sait poster, finir au cercle ou shooter de loin ». Le tout avec une bonne défense : « Il semble être prêt à jouer physique des deux côtés du terrain. Comme Jaylen Brown d’ailleurs ». Une jeune génération dorée dont fait également partie Ben Simmons, potentiel meilleur rookie de l’année malgré une année blanche chez les pros… qui a beaucoup compté d’après Kobe Bryant.
« Je pense que Ben joue avec le bon tempo, que le temps qu’il a eu lui a permis de ralentir le rythme » décrit-il ainsi. « Sa taille est un avantage et il sait l’utiliser. Il doit développer son shoot évidemment mais Jason Kidd n’était pas un bon shooteur quand il est arrivé en NBA, et il est devenu un des meilleurs de l’histoire. Même sans ça, il est capable de dominer et il a emmené la ville de Philly là où elle n’avait plus été depuis longtemps. »
Et ça, ce n’est pas rien pour le natif de Philadelphie, qui a maintenant hâte de voir comment les Sixers vont conclure cette belle année sur le plan sportif en Pennsylvanie, avec le titre des Eagles en NFL, celui de Villanova en NCAA, et un Oscar pour le producteur heureux qu’il est aujourd’hui.