Ambassadeurs, DJ, maillots… La NBA avait mis les petits plats dans les grands pour lancer sa ligue scolaire en partenariat avec l’UNSS, la FFBB et la mairie de Paris. Et comme chez les grands, les basketteurs en herbe ont eu le droit à une Draft.
Pas de « Green Room » dans le gymnase Jean Jaurès du XIXe arrondissement de Paris, qui faisait office de Barclays Center ce mercredi, mais un tirage au sort destiné à attribuer une franchise à chacun des trente collèges parisiens sélectionnés pour participer à ce mini-championnat déjà implanté dans 32 villes en Europe.
Des établissements « choisis par l’UNSS, avec des collèges de l’Est pour la conférence Est, des collèges de l’Ouest pour la conférence Ouest » précise Benjamin Morel, directeur de la région Europe pour la NBA.
Des jeunes « old school »
Eric Micoud, consultant sur beIn Sports et ambassadeur de l’évènement, lance le tirage au sort avec Drake en musique de fond, en tirant du chapeau… les Nets. Prémonitoire ? La lottery NBA nous le dira en mai prochain. Pour chaque franchise annoncée, un collège est à son tour tiré au sort, avec plus ou moins s’engouement dans ces tribunes où sont parqués plus de 200 enfants. Ainsi, quand vient le tour des Warriors, la salle frémit, puis l’équipe qui tire le gros lot explose de joie – en n’oubliant pas de narguer les camarades à côté, qui se retrouveront quelques minutes plus tard avec la tunique des Grizzlies. Car oui, chacune des équipes mixtes obtient un lot de maillots créés pour l’occasion, à l’effigie de sa franchise.
Les ambassadeurs se succèdent pour animer cette Draft, avec en têtes d’affiche Valériane Ayayi, Marine Johannes et la légende du dunk Kadour Ziani, que les moins des 13 ans ne doivent pas connaître… Et pourtant si, vu la demande d’autographes dont il fera l’objet à l’issue de la cérémonie. Tous n’ont pas une aussi bonne culture basket (mais un penchant pour le rétro) : du côté du collège Collette Besson dans le XXe, la plupart des néo-Celtics ne connaissent qu’un seul joueur, Michael Jordan. Il ne faut pas oublier que, comme le rappelle Benjamin Morel, l’objectif est de « mettre le ballon dans les mains des enfants, leur donner envie d’apprendre les bases du jeu, l’esprit de compétition mais aussi l’esprit d’équipe ».
Les maillots fleurissent dans les tribunes à mesure que les équipes sont annoncées, et tous se retrouvent bientôt pour une grande photo de famille où le speaker Jamil Rouissi, bien connu des amateurs de basket franciliens pour ses animations lors du Quai 54 ou des matchs de la JSF Nanterre, leur fait crier le nom des partenaires à l’unisson.
La @NBAFRANCE, l’@unss et la @ffbasketball ont fait un paquet d’heureux aujourd’hui avec le lancement de la @jrnba League ! pic.twitter.com/Y9Q6r155gN
— Simon Stéphan (@Simon_Stephan_) March 21, 2018
L’opération est réussie pour le représentant de la NBA, « ému de voir son idée s’implanter à Paris et surtout ce que ça représente dans les yeux des enfants ». Kadour Ziani aussi est tout sourire, même en constatant que lui à l’époque, la NBA, il a « dû aller la chercher, aller l’arracher ».
« Je suis jaloux aujourd’hui ! » plaisante-t-il. « Mais pas aigri ! Le rêve est à emporter, l’espoir est à porter de main. Dès le plus jeune âge on peut planter les graines de la NBA, la volonté, l’enchantement, tout est mis à disposition pour eux ». Lui est parfait dans son rôle : « la transmission c’est un passage obligé, c’est ‘giving back’ : redonner ce dont on a profité ».
Vers une compétition internationale ?
Place maintenant à la compétition, du mercredi 2 mai au mercredi 20 juin, avec huit équipes de chaque conférence qui se qualifieront pour des playoffs à l’issue desquels sera déterminé le premier champion de la Ligue Jr. NBA. « Et chaque vainqueur aura sa bague » tient à souligner Benjamin Morel, qui ne ferme pas la porte à des interactions avec les autres ligues européennes. Surtout quand on lui fait remarquer qu’on est proche de 30 villes à l’échelle continentale, comme en NBA.
« On pourrait l’imaginer mais on est à 32 » rappelle-t-il. « Il y a pas mal de possibilités de finale nationale, de qualification » concède le dirigeant, mais « c’est un programme qui nécessitera évidemment d’apporter des sponsors pour aller au niveau national, de travailler avec la fédération, histoire de pouvoir faire plus, plus grand ».
Benjamin Morel peut aussi imaginer une traversée de l’Atlantique pour certains enfants. « C’est quelque chose qu’on fait sur le ‘Challenge Benjamins’ avec la fédération : il y a près de 30 000 participants chaque année, avec deux heureux vainqueurs qui y vont, donc oui pourquoi pas. Pour l’instant c’est un pilote donc on ne peut pas se le permettre mais c’est quelque chose que la NBA serait tout à fait en mesure de faire, et elle serait volontaire pour le faire. »
Reste à savoir si l’implantation de cette ligue scolaire en France est un pas de plus vers l’organisation d’un match NBA sur notre sol, mais Benjamin Morel coupe court. Cet évènement est fait pour donner du plaisir aux enfants parisiens. Vu le nombre de sourires au mètre carré, l’objectif est déjà atteint.
La @jrnba a délivré la draft avec @unss et @ffbasketball pour la ligue des collèges de @UNSSParis qui commencera en mai pour une finale le 20 juin au gymnase Jaures Paris 19e. pic.twitter.com/PnGR6N7wK7
— Fédération Française de BasketBall (@ffbasketball) March 21, 2018