Interview Clint Capela : « C’est presque devenu une routine de gagner maintenant »

Dans sa quatrième année avec les Rockets, Clint Capela réussit sa meilleure saison avec un double double de moyenne : 14 points et 11 rebonds à 65% de réussite aux tirs. Parfait complément de James Harden et Chris Paul qui lui envoient de multiples alley-oops, le Suisse est également devenu le fer de lance de la défense texane grâce à sa mobilité et sa verticalité.

BasketUSA a tendu son micro au pivot pour faire le point sur cette saison exceptionnelle des Rockets, avec leur futur MVP James Harden à la baguette, et évidemment les playoffs qui arrivent… Alors, les Rockets vont-ils faire chuter les Warriors ?

« On est tellement programmé chaque soir »

Clint, vous venez de mettre fin à la série de 13 victoires de suite des Blazers, on imagine que c’est une grosse victoire pour vous.

« C’est une très grosse victoire pour nous, contre une très bonne équipe. On savait que ça allait être dur mais on a su rester concentré jusqu’au bout, défensivement surtout. On a fait du bon travail sur Lillard et McCollum, on a réussi à bien switcher sur eux. Et à la fin, on a réussi à faire la différence. C’est une bonne victoire pour nous. »

Justement, comment faites-vous ces différences en fin de match ? Auteur de deux gros tirs coup sur coup, deux stepbacks, James Harden vous impressionne-t-il toujours autant ?

« Ce n’est même plus incroyable dans le sens où il fait ça tout le temps. C’est devenu la norme pour lui, son standard. J’ai tellement l’habitude de le voir scorer ses shoots qu’au final, je me souviens plus d’autres 3-points, dont ceux de Chris qui étaient aussi très importants. »

Comment arrivez-vous à garder votre sang-froid dans ces fins de matchs tendues ?

« La confiance qu’on a entre nous, que ce soit avec les coachs mais entre nous les joueurs. Quand on arrive à gagner autant de matchs sur une saison, on a cette confiance les uns dans les autres. Et malgré le score, on ne paniquait pas. On est resté ensemble et on savait exactement ce qu’on avait à faire sur le terrain. Chacun connaît son rôle et c’est ce qui nous permet de gagner des matchs comme ça. Même quand c’est difficile, on ne panique pas. »

Vous trônez à la première place dans la conférence Ouest et avec des Warriors touchés par les blessures, vous semblez l’avoir déjà en poche, est-ce une fierté d’avoir réussi une telle saison ?

« Au départ de la saison, notre objectif était de finir premier. Maintenant, il nous reste 11 matchs pour confirmer ça. C’est toujours mieux de commencer les playoffs avec l’avantage du terrain, on ne va pas se le cacher. C’est un avantage qui va être bénéfique pour nous. »

Vous avez connu cette montée en puissance des Rockets, chaque année, depuis votre draft, comment sentez-vous ce groupe à l’approche des playoffs ? Vous sentez-vous aussi fort à la maison qu’à l’extérieur ?

« Franchement, oui. C’est presque devenu une routine de gagner les matchs maintenant. À l’extérieur, à la maison, on est tellement programmé chaque soir. Chacun sait ce qu’il a à faire. On a James et Chris pour les fins de match. Le match précédent, j’ai pu participer davantage offensivement. Ce match-ci, j’étais plus en retrait, plus en défense. C’est le fait aussi d’accepter ton rôle en fonction des matchs. On a tellement de joueurs, tellement de grosses rotations. »

Oui, vous avez un sacré effectif avec Joe Johnson, Gerald Green ou encore Nene sur le banc, des solides vétérans qui au final ne jouent pas tant que ça…

« Exactement. C’est notre force aussi. Ça va nous aider en playoffs ça… »

« Si on pensait trop aux Warriors, nos résultats ne seraient pas aussi bons »

Individuellement, vous avez été plus en retrait contre Portland, comment avez-vous vécu ce match ?

« Ça dépend des matchs. Je crois que j’ai pris trois tirs et j’en ai mis deux. Je n’ai pas eu beaucoup de tirs en attaque. C’est en fonction de la défense adverse. Et je dois dire qu’ils étaient très bien préparés. Nurkic a été très bien dans l’aide entre James et moi. Pour moi, ce n’est pas un souci, mon double double, je l’aurai au prochain match. Bien que je n’étais pas dans mes standards, on a gagné donc c’est positif pour l’équipe. »

Vous réalisez cependant votre meilleure saison en carrière à 14 points et 11 rebonds de moyenne, êtes-vous satisfait de votre production cette année ?

« En tant que joueur, on veut juste progresser. Je regarde surtout la progression. C’est très bien pour moi de faire ces stats mais je vais continuer à travailler. Pour moi, dire que je suis satisfait, ça veut dire que je suis bien là où je suis et je vais me poser. Je ne veux pas dire que je suis satisfait, mais plutôt que je suis sur la bonne voie. Continuer à faire ce que je fais et continuer à être meilleur chaque année. »

Qu’est-ce qui a le plus changé pour vous depuis votre saison rookie ? Quel aspect de votre jeu vous permet d’avoir un tel rendement ?

« Franchement, tout ce qui a changé, c’est la confiance. Au fond, c’est la confiance. Aujourd’hui, on me demande si je savais faire un Euro Step avant. Et je réponds que oui ! Je commence seulement à le faire maintenant parce que j’ai des années d’expérience [en NBA] et c’est quand on se sent plus à l’aise et en confiance qu’on peut tenter plus de trucs. C’est surtout la confiance qui a changé, le fait d’être titulaire m’aide beaucoup par exemple. »

Les playoffs approchent à grandes enjambées, et les Warriors sont toujours l’équipe à battre, pensez-vous avoir néanmoins un avantage psychologique avec cette 1ère place à l’Ouest ?

« On a l’avantage du terrain, et c’est ce qu’on voulait. Mais il faudra jouer tout simplement ! Ce sont évidemment les champions en titre, les trois dernières années ils étaient là. Il faudra aller les chercher. Ce sera dur, c’est clair. Je pense qu’on a le talent pour le faire, mais il faut juste le prouver. »

Est-ce qu’on peut se préparer à cet affrontement face à Golden State ?

« Quand tu as des matchs comme ça à jouer encore, tu te concentres uniquement sur ton prochain adversaire. C’est le plus important. Mais quand le moment d’y penser arrivera, on y pensera. On ne panique pas. On ne pense pas : Warriors, Warriors. Il n’y a pas d’obsession. On se concentre seulement sur nous-mêmes et c’est pour ça qu’on a de bons résultats. On arrive dans chaque ville en sachant ce qu’on a à faire et on passe au suivant. Si on pensait trop aux Warriors, nos résultats ne seraient pas aussi bons. »

C’est ce vécu collectif qui doit vous faire passer le cap, n’est-ce pas ?

« C’est très important. Le fait qu’on ait vécu les playoffs ensemble l’an passé, c’est énorme. Je trouve que ça m’a énormément aidé dans ma confiance en moi, mais aussi dans la confiance avec les coachs et les autres joueurs. »

Propos recueillis à Portland

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

https://www.youtube.com/watch?v=RIusDf1rjO4

https://www.youtube.com/watch?v=0E20HcWHJFg