Alors qu’une (la?) des saisons les plus attendues vient à peine de débuter, un nuage noir plane sur l’horizon de la NBA.
En effet, un lock-out (grève des joueurs comme en 1998/99) est fort probable pour la saison 2011-2012, date à laquelle un nouveau CBA (Collective Bargaining Agreement) entrera en vigueur, si les joueurs n’acceptent pas les baisses de salaires que la NBA prévoit.
Les deux parties étant solidement campés sur leurs positions, le blocage risque de durer longtemps, et nous reviendrons dessus tout au long de l’année.
Aujourd’hui, ce qui nous intéresse, c’est l’impact d’un lockout sur la draft 2011, car si celui-ci se confirme, les effets sur la draft seront dévastateurs.
Un effet qui s’est déjà fait ressentir
Les underclassmen sont les joueurs qui se présentent à la draft avant d’avoir effectué 4 ans en NCAA, plus clairement, ce sont les Freshmen, les Sophomores, ou les Juniors. La draft 2010 a vu le plus grand nombre d’underclassmen se présenter depuis sa création (50).
Cette année, les 22 premiers joueurs sélectionnés étaient des underclassmen. Un des facteurs majeurs de ce chiffre important, a été la décision de la NCAA de ramener la date limite de retrait de la draft à début mai, alors qu’elle était auparavant à mi-juin. Cela a considérablement raccourci le temps pour les joueurs de se décider, de peser le pour et le contre. Mais surtout, pourquoi risquer de rester un an de plus en NCAA alors qu’il n’y aura peut-être pas de saison NBA 2011-12 ?
Certains agents ont joué sur ce point sensible, et des joueurs qui auraient bénéficié d’un an supplémentaire à la fac pour affiner leurs talents, et qui étaient plutôt partant pour cette option , ont dû se poser la question à un moment s’il valait mieux prendre le risque de sortir de l’université en tant que produit inachevé, plutôt que de prendre la pari de rester un an de plus et de devoir attendre 2 ans pour toucher un chèque de la part d’une équipe NBA. On voit donc que la crainte d’un lockout en 2011 a déjà produit son effet lors de la draft 2010, on pense notamment à des joueurs comme Eric Bledsoe, Daniel Orton (même si ces deux joueurs voulaient aussi profiter de l’effet John Wall), Devin Ebanks, voire Samardo Samuels, dont la suprenante décision de quitter Louisville pourrait être liée à cette crainte d’un lock-out.
Quel impact en 2011 ?
La conséquence la plus évidente d’un lock-out serait la désertion de la draft 2011 par ses joyaux. On pense notamment à Harrison Barnes, Brandon Knight, Kyrie Irving et bien d’autres. D’autant que ceux-là semblent plus enclin à rester un an supplémentaire que ne l’auraient été un John Wall ou un Demarcus Cousins par exemple. Dans les deux cas ces joueurs joueront au très haut niveau, alors pourquoi ne pas rester en NCAA pour essayer de gagner un titre, plutôt que de tenter un pari hasardeux. De plus cela serait formidable pour la NCAA.
Pnsez à l’effectif potentiel de Duke ou de Kentucky en 2012 : Kyrie Irving, Austin Rivers, Seth Curry, et les frères Plumlee dans un cas, Brandon Knight, Enes Kanter, Terrence Jones, Anthony Davis, Michael Gilchrist, et Marquis Teague dans le second. Le spectacle serait garanti et la saison promettrait d’être passionante avec des équipes ultra talentueuses.
D’un autre côté, cette idée pourrait être utilisée dans le sens inverse par certains agents : c’est une année ou les meilleurs ne se présentent pas, c’est l’occasion pour des joueurs moyens d’être pris bien plus haut qu’ils ne l’auraient espéré.
Ce qui est va être intéressant, est de voir comment des joueurs tel que Derrick Williams gèrent la situation. L’ailier d’Arizona est plein de potentiel (ailier, 2m03, 15.7 pts, 7 rbds par match) mais manque d’un poste clairement définit pour la NBA. Il pourrait voir le lock-out comme une chance d’être sélectionné par un GM qui misera sur ses qualités athlétiques. D’un autre côté, il pourrait aussi rester à Arizona pour tenter de gagner quelque chose.
Les seniors grands gagnants
En fin de compte, si tous les underclassmen reculent devant le lock-out, il ne restera plus guère que ceux qui sont automatiquement inscrits à la draft : les seniors.
Même s’ils ne joueront peut-être pas pendant un an, ils n’ont rien à perdre! On pourrait bien assister à une draft dominée par les seniors, ce qui ne s’est pas vu depuis des décennies. C’est cette dernière conséquence qui effraye actuellement les propriétaires de franchises.
« Nous sommes très inquiets, » a récemment déclaré un GM à ESPN. « Les underclassmen forment le cœur de la draft, et nos scouts entendent que beaucoup d’entre eux ne se présenteront pas si il y a un lockout l’an prochain. Pourquoi aller à la draft si c’est pour ne pas jouer et ne pas être payé? Autant retourner à la fac. »
En effet, même si Nolan Smith, Kyle Singler et Kenneth Farried sont de bons joueurs, aucun n’est une star NBA en devenir, et la perspective de sélectionner l’un de ces joueurs avec un lottery pick fait rire jaune tous les GMs.
Dans cette optique le récent trade de Jerryd Bayless aux Hornets contre un lottery pick en 2011 apparaît comme un véritable steal.
L’idée d’un lock-out fait peur à tout le monde, et cela pourrait conduire à une draft 2011 très faible, et à l’inverse, on assisterait à une très grosse draft 2012. Cependant tout cela est encore loin, et le lock-out ne durerait toute une saison que dans le pire des cas.
S’il s’avère qu’il ne dure qu’un mois ou deux, certains prospects pourraient bien ne pas prendre le risque de retourner à l’université pour un an de plus.