Désormais commentateur des rencontres des Hawks, Dominique Wilkins est aussi vice-président de sa franchise de coeur, et il reste un observateur privilégié de la NBA. Pour Basket USA, il revient sur la saison d’Atlanta, sans oublier de donner son avis sur les favoris de la conférence Est et de se livrer sur son successeur potentiel en matière de dunks !
Quel regard portez-vous sur la saison des Hawks jusqu’à présent ?
C’est une saison compliquée, mais je pense qu’elle est nécessaire. Nous avons laissé partir beaucoup de joueurs à l’intersaison et on a recruté beaucoup de jeunes. Nous sommes dans un processus de transition qui, je pense, va nous amener à avoir de meilleurs jours que ceux que l’on vit en ce moment. J’ai confiance au staff et en la direction de la franchise dans ce qu’ils font, et on va y arriver. Atlanta est une énorme ville de basket, et on a de quoi faire une superbe équipe et retrouver les meilleures franchises de la ligue. Il faut un peu de temps, mais ça va venir.
« Dennis Schröder montre qu’il peut être un leader »
Vous vous attendiez à ce que la franchise passe par cette phase aussi rapidement ?
Je ne sais pas vraiment, mais tout ce que je sais, c’est que j’ai confiance dans le projet de la direction et du coaching staff. Mike Budenholzer et son staff ont déjà prouvé qu’on pouvait compter sur eux en ayant déjà amené l’équipe à des belles campagnes en playoffs tout en proposant un jeu attrayant. Il y a une bonne base de travail et je sais que l’on a beaucoup de compétences à tous les niveaux, donc on va y arriver.
Que pensez-vous des jeunes pousses de l’équipe, de plus en plus responsabilisées par le staff ?
Ils gagnent en expérience très rapidement, et c’est une très bonne chose. Des gars comme John Collins, DeAndre Bembry et Taurean Prince ont vraiment beaucoup progressé et ils jouent de manière libérée. On leur fait confiance et c’est génial car ils répondent présent. Même Dennis (Schröder), qui n’a qu’un an de plus qu’eux, fait du très bon travail et montre qu’il peut être un leader dans cette équipe. J’aime la manière dont ces jeunes jouent, et ils progressent vite. Il ne faut pas oublier aussi l’impact de Tyler Cavanaugh, qui fait un super travail de l’ombre. Il sait jouer pour le collectif et il faut aussi ce genre de joueur pour le bien d’un collectif. Il joue avec son cœur et il donne tout sur le terrain, c’est un super exemple d’abnégation.
Dennis Schröder a pris une nouvelle dimension depuis la saison dernière…
Oui, c’est certain, mais cette année, il est le seul à avoir les clés du camion si je puis dire. Dennis a cette capacité à assumer un rôle central dans une équipe et à ne pas subir la pression de manière négative, ce qui est la marque des grands joueurs. Il est très fort dans le jeu, mais il impacte aussi son équipe par son flegme et son calme en toutes circonstances. C’est un leader, il n’y a rien à dire de plus sur cela. Il a déjà beaucoup d’expérience et je pense qu’il a encore une superbe marge de progression. C’est l’un des piliers de l’avenir de Hawks.
« Frank Ntilikina revient aux bases du meneur de jeu : défendre et organiser le jeu »
En parlant de meneur européen, Dennis Schröder a vécu un beau duel cette semaine avec le rookie des Knicks, le français Frank Ntilikina…
Je l’avais déjà vu jouer et il continue à me faire forte impression. Ce gamin a quelque chose, c’est certain. Il a vraiment beaucoup d’impact en défense, et son QI basket est très élevé, ce qui va l’aider pour la suite de sa carrière. C’est un profil peu commun en NBA, car on a privilégié les meneurs athlétiques et scoreurs, mais Frank revient un peu aux bases du jeu d’un meneur : défendre et organiser le jeu en priorité. Ça a l’air d’être une personne qui a la tête sur les épaules et il a beaucoup gêné Dennis lors de cette rencontre. Je pense qu’il aura une longue et belle carrière, il a tous les éléments en main pour y arriver.
Témoin privilégié des équipes de la conférence Est, que pensez-vous de la première partie de saison de ce côté du pays jusqu’à présent ?
La saison est passionnante jusqu’à présent à l’Est, c’est certain. Les Celtics et les Cavaliers ont déjà montré par leurs séries de victoires qu’il fallait compter sur eux, et cette lutte entre ces deux équipes, voire avec les Raptors, est très intéressante à suivre. J’aime aussi beaucoup ce que font les Bucks et les Sixers, qui proposent un jeu alléchant et spectaculaire. Je ne peux que cautionner ce genre de philosophie. Giannis Antetokounmpo fait une saison de MVP, et j’adore voir ce gosse jouer. Les Knicks montrent de belles choses, et ce serait top de les revoir en playoffs avec Porzingis qui s’affirme comme le nouveau patron de la franchise.
« Cleveland a peut-être le meilleur roster de son histoire »
Les Celtics peuvent-ils briser l’hégémonie des Cavaliers à l’Est ?
Ils en ont les armes, mais les Cavaliers sont très forts et possèdent peut-être le meilleur roster de leur histoire. Quand tu as un cinq majeur aussi fort et des gars comme D-Wade en sortie de banc, tu es armé pour aller à la guerre (rires). LeBron effectue une saison gigantesque et les Cavaliers, malgré un retard au démarrage, sont revenus très fort, donc je les classe encore comme les favoris à l’Est. Après on ne sait jamais, les Celtics ont aussi beaucoup de talents, mais je vois encore Cleveland favori pour aller en finales NBA.
Vous qui observez la NBA de près dans votre quotidien, qui serait selon vous votre possible successeur au niveau des dunkeurs. Une sorte de nouveau Dominique Wilkins ?
Le dunkeur le plus proche de mon style, c’est sûrement Jaylen Brown. Il a un style féroce, athlétique et très « violent » qui me rappelle mon jeu. Après il n’y a eu qu’un Do Wilkins, mais j’aime beaucoup ce que fait Brown. Il a du talent et de la dynamite dans les jambes. J’aimais tout donner sur mes dunks et y mettre le plus de puissance possible, et je pense que Jaylen a aussi cette mentalité de tout casser quand il monte au cercle. Il devrait être au Slam Dunk Contest selon moi !
Propos recueillis à New York