Rudy y va gaiement avec les Spurs

Outre une meilleure utilisation de LaMarcus Aldridge, la greffe de Rudy Gay aux Spurs était l’un des plus gros enjeux de la saison des Texans. Après un bon quart de saison passé, on peut l’écrire : jusqu’ici, cette greffe se passe bien. À l’instar d’un Pau Gasol un an plus tôt, l’ancien Grizzly, Raptor puis King semble parfaitement se faire au système Spur. Le bon fit, comme disent nos confrères outre-atlantique.

À San Antonio, on le sait, la circulation de balle est reine, même si on voit de plus en plus d’isolations pour LaMarcus Aldridge cette saison. D’aucuns se demandaient donc comment les Texans allaient digérer la venue d’un gros scoreur comme Rudy Gay, plus habitué à marquer en un-contre-un. Qui plus est, un joueur pas réputé pour être un grand créateur.

À ces sceptiques, Rudy Gay répond sur le terrain en se montrant particulièrement sobre et efficace dans le jeu. La preuve, son pourcentage d’adresse n’a jamais été aussi élevé en carrière. On l’a aussi vu plusieurs fois cette saison être à l’origine de runs pour faire basculer les rencontres en faveur des Spurs. En plus d’alimenter la marque, il est actif aux rebonds et en défense. Et semble tout simplement s’épanouir dans ce système.

« Chez nous, pour y arriver, on doit trouver le joueur ouvert et lui passer d’un bon tir à un très bon. Et nous l’avons bien fait sur les deux derniers matches (30 passes décisives face aux Pistons puis contre le Heat). Chacun joue pour l’autre, c’est l’une des choses géniales dans notre système et ça se traduit par des victoires. C’est en partie pour cette raison que je suis venu ici. »

À 31 ans, il a saisi cette occasion unique de jouer avec l’une des grosses écuries de cette ligue. Lui, qui n’a joué qu’une campagne de playoffs avec Memphis, est bien parti pour connaître une longue post-saison. Mais pour se mettre dans cette situation, il a su aussi faire des sacrifices. Financiers d’abord puisqu’il n’a signé « que » pour 17 millions de dollars sur deux ans, alors qu’il en touchait en moyenne une quinzaine par an ces dernières saisons.

« Bien sûr que c’est cool de démarrer, mais c’est mieux de gagner »

Autre sacrifice : accepter de ne plus être l’option numéro 1 en attaque, et même de sortir du banc. Un beau défi pour ce joueur qui a toujours été titulaire dans sa carrière (hormis à ses débuts en tant que rookie).

« Pour être honnête, j’aime simplement jouer au basket », relativise-t-il. « Bien sûr que c’est cool de démarrer, mais c’est mieux de gagner. »

D’autant que Rudy Gay finit souvent les rencontres avec les Spurs. Depuis quatre matches, il a même récupéré le poste de titulaire avec la blessure du surprenant Kyle Anderson. Quatre matches durant lesquels son rendement a grimpé à près 15 points de moyenne (53%), 8.5 rebonds et 3 passes. L’avantage pour Gregg Popovich est que sa recrue peut évoluer à plusieurs positions. Titulaire sur le poste 3 en ce moment, il joue beaucoup 4 également derrière Gasol et Aldridge.

Au point que parfois, son coach s’emmêle les pinceaux.

« Je suis sûr qu’il a des moments de totale confusion comme moi j’en ai », note le coach. « Je regarde le terrain et me dis ‘Est-il un 4 ou un 3 ?’ et j’appelle le mauvais système. Même chose de l’autre côté du terrain mais il y arrive. Il n’a pas besoin que je le coache pour marquer, il fait ça bien. »

Rudy Gay assure ainsi jouer à l’instinct : « Je suis sur le terrain avec des gars qui ont beaucoup d’expérience avec cette attaque. Ils me dirigent durant le match alors il faut les féliciter eux, pas moi. » Son coéquipier Tony Parker loue lui aussi ses capacités offensives, tout en soulignant son bon jeu de passe en sortie de pick-and-roll. Bref, tous les voyants semblent être au vert dans sa nouvelle équipe.

« Le truc avec cette équipe, c’est que nous avons beaucoup de joueurs interchangeables. C’est bien d’en faire partie plutôt que de se dire : ‘Je suis heureux d’être titulaire’. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.