Il y a un peu plus d’une semaine, nous vous parlions des similarités entre la défense des Celtics et des Warriors. Dans un excellent article, Ben Falk est d’ailleurs revenu sur les principes fondamentaux qui font de Boston la meilleure défense de ce début de saison, très loin devant les autres équipes (97.1 points encaissés sur 100 possessions).
Pour lui, les hommes de Brad Stevens suivent ainsi deux règles fondamentales dont nous avions déjà parlées :
– des changements défensifs pour tout le monde, sauf pour les pivots classiques (comme Aron Baynes)
– une densification de la raquette pour gêner les pénétrations
Il en ajoute une troisième :
– une orientation du ballon sur les côtés ou sur la main faible de l’adversaire
Globalement, nous avons déjà évoqué ces principes, par exemple sur l’article sur Al Horford. Ben Falk rajoute néanmoins des illustrations et des notions supplémentaires, en particulier sur la façon dont Boston gêne les pénétrations adverses.
Venir gêner l’attaquant adverse sur son dribble
Sur cette action face aux Knicks, on voit l’importance des extérieurs, et notamment de Jaylen Brown, sur le plan défensif.
Kristaps Porzingis reçoit en effet le ballon derrière la ligne à 3-points et attaque immédiatement Al Horford en dribble. Jaylen Brown réagit en venant simplement se montrer face au Letton, gênant ainsi sa course vers le cercle. Le joueur de New York arrête instinctivement son dribble et commence son double pas beaucoup plus tôt qu’il ne l’avait sans doute prévu. Cela permet à Al Horford de pouvoir gêner son tir, qui s’écrase finalement contre l’arête du panier.
Cette technique de « shift », qui consiste à mettre la pression sur le joueur qui part vers le cercle tout en permettant au défenseur de revenir sur le shooteur extérieur, densifie la raquette pour des opposants gênés ou surpris.
Retarder les changements défensifs pour gêner les pénétrations
Une autre stratégie illustrée par Ben Falk, c’est celle des « late switchs ». En NBA, on est désormais habitué aux « switchs » défensifs, ou des défenseurs s’échangent leurs attaquants en course d’action pour ne pas offrir d’avantages ou de décalages. En général, ils ont lieu au moment des écrans, voire un peu avant ou un peu après.
Avec les « late switchs », Boston utilise des changements retardés qui ont plusieurs objectifs.
Sur la première action face à San Antonio, on peut ainsi voir Danny Green récupérer un main-à-main de la part de LaMarcus Aldridge avant de pénétrer. Al Horford change et le suit, mais Jaylen Brown l’accompagne également, alors que Kyrie Irving vient « shifter » pour complètement bloquer l’attaque de la raquette. À un moment, il y a ainsi trois joueurs sur l’arrière, avant que Jaylen Brown ne fasse volte-face pour revenir sur LaMarcus Aldridge et changer à retardement.
Ce « late switch » a ainsi permis aux Celtics de s’assurer que la pénétration était bloquée, tout en forçant finalement les Spurs à jouer un un-contre-un en fin de possession. Le résultat, c’est un 3-points contesté (et raté) de LaMarcus Aldridge.
Grâce aux « switchs », les défenses forcent les équipes adverses à faire la différence individuellement puisque les attaquants se retrouvent perpétuellement avec un défenseur face à eux. Quant aux « shift » et autres « late switchs », ils ont pour but de gêner au maximum les adversaires qui parviennent quand même à créer une brèche sur leur premier pas et à percer le premier rideau défensif. En venant gêner le dribble, en densifiant la raquette ou en retardant les changements, les Celtics veulent forcer leurs opposants à ressortir le ballon vers de shooteurs qu’ils peuvent venir gêner, même avec un peu de retard.