Anthony Davis, le monstre silencieux de régularité

Anthony Davis aurait pu chiper à Russell Westbrook notre titre honorifique de MVP de la nuit. L’intérieur a encore fait forte impression dans le nouveau succès de référence pour ses Pelicans face aux Spurs.

Là où son compère de raquette DeMarcus Cousins (24 points et 15 rebonds) a encore connu quelques maladresses (6 balles perdues et 8/20 aux tirs), « AD » s’est transformé en M. Propre de NOLA. Meilleur marqueur et… passeur de son équipe avec Rajon Rondo, Davis a terminé avec l’une des évaluations les plus élevées de la nuit avec 38 : 29 points (11/17), 11 rebonds et 4 passes.

« La défense nous a permis de dérouler notre attaque et on a fait un super boulot, estimait Davis après la victoire. Lorsqu’on fait ça, on est une équipe dure à battre. On n’aime pas vraiment poser le jeu à chaque action. Si on peut obtenir un stop en défense, on préfère plutôt pousser le tempo pour obtenir un panier facile en transition. »

En plus de la victoire, Davis est rentré un peu plus dans l’histoire de sa franchise. En dépassant Chris Paul, il est devenu le 2e meilleur scoreur de sa franchise à 7 938 points. CP3 en avait scoré deux de moins durant 425 matches joués avec NOLA. Davis n’a lui eu besoin que de 352 rencontres pour le dépasser.

« Le faire à 24 ans et même pas six saisons entières, c’est super. Mais on veut ramener des titres ici, et faire bien plus. Alors pour moi, c’est juste l’un des nombreux objectifs que je vise. »

Moins de déchets chez Davis que Cousins

Avant de penser au titre, Davis, qui devrait bientôt dépasser David West (8 690 points) au classement des meilleurs scoreurs de l’histoire des Pels, doit déjà penser playoffs. Avec la deuxième victoire de rang de cette nuit, NOLA est confortablement installée à la 6e place à l’Ouest (10-8). Ce bilan, Alvin Gentry le doit beaucoup à sa paire d’intérieurs. Chaque soir, à eux deux, c’est plus de 50 points et près de 25 rebonds ! Soit bien le monstre à deux têtes imaginé au moment de l’arrivée de Cousins.

Ce dernier a quelque peu éclipsé Davis depuis le début de la saison. Meilleur marqueur et rebondeur de son équipe, Cousins est encore celui qui fait le plus parler de lui. Que ce soit pour son retour à Sacramento, pour des coudes qui trainent ou tout simplement pour ce qui ressemble à son meilleur début d’exercice en carrière.

Ce serait bien vite oublier que Davis fait lui aussi dans le très, très fort. Sixième scoreur de la ligue (25,9), juste derrière son partenaire, 8e rebondeur (11,2) mais aussi 4e au PER, « Unibrow », à l’instar de cette nuit, joue surtout avec beaucoup moins de déchets que l’ancien King. Beaucoup moins porté sur le tir à 3-points, il shoote à plus de 56% aux tirs, c’est 10 points de plus que Cousins. Et surtout son meilleur pourcentage en carrière, que ce soit à 2 ou à 3 d’ailleurs. Aussi, là où Cousins perd plus de 5 ballons par match (!), Davis, moins mobilisé pour la création, en perd moitié moins.

Bref, en gardant cette régularité monstre, tout en recevant le soutien clé des seconds couteaux, Davis l’aura peut-être, « l’équipe unique » qu’il a décrit.

PER : Acronyme de « Player Efficiency Rating », une version plus évoluée de l’habituelle évaluation. Inventée par John Hollinger, ancien journaliste d’ESPN, cette formule mathématique complexe prend bien sûr en compte les points positifs (points, rebonds, contres…) et les points négatifs (pertes de balle, tir manqués, fautes…) mais elle les ajuste en fonction du temps de jeu et du rythme des matchs. Objectif : établir le rendement réel d’un joueur lorsqu’il est sur le terrain.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.