Comment la défense des Warriors s’est soudainement réveillée…

Tout est parti de Blake Griffin. Auteur d’un début de saison tonitruante, la star des Clippers, que nombreux considéraient comme un candidat au titre de MVP après les deux premières semaines de la saison régulière, a été malgré lui l’étincelle qui a permis aux Warriors de retrouver leur intensité défensive. Avant cette confrontation, Golden State jouait des coudes avec Phoenix, Atlanta et Cleveland pour savoir qui pouvait être la pire défense de la ligue.

Certes, nous étions qu’au mois d’octobre, après un training camp raccourci et tronqué par un voyage en Chine, mais malgré toute leur marge de manœuvre, les Warriors commençaient à prendre de mauvaises habitudes. Manque de rigueur et d’effort, oubli du plan de jeu, erreurs de positionnement, la liste est longue. Si le problème était collectif, ce sont les contre-performances de Draymond Green qui ont fini par tirer la sonnette d’alarme.

Draymond Green à la peine

Le meilleur défenseur de la saison dernière n’était que l’ombre de lui-même, constamment battu en un-contre-un et en retard sur les rotations. Après une défaite honteuse à domicile contre Detroit, il était même statistiquement le pire défenseur de Golden State à l’exception de Kevon Looney. Et puis arriva ce duel face aux Clippers au Staples Center.

Draymond Green, toujours ultra motivé face à Blake Griffin, était de retour. Souvent décrit, à juste titre, comme l’âme des champions en titre, son activité avait déteint sur ses coéquipiers. À San Antonio lors du match suivant, à l’exception d’une entame complètement ratée, les Warriors ont limité les Spurs à 59 points à 35% de réussite aux tirs sur les trois derniers quart temps, contrôlant même leur péché mignon, le rebond offensif adverse.

Une série de victoires avec plus de 20 points d’écart

Denver, Miami, et Minnesota ont eu droit au même traitement de faveur. Tout comme Draymond Green, la défense des champions en titre avait enfin commencé sa saison.

« Leur défense sur leurs cinq derniers matchs est de retour au niveau où on l’attendait, » avouait Tom Thibodeau après la défaite des Wolves à l’Oracle Arena mercredi. « C’est la raison pour laquelle ils ont eu autant de succès ces dernières années. »

Car si leur attaque carbure à un rythme historique depuis le début de la saison, c’est leur défense qui leur a permis de passer à la vitesse supérieure. Lors de leur actuelle série de victoires, toutes face à des équipes qui visent les playoffs et toutes de plus de 15 points, les Warriors, avec une évaluation défensive de 93 points, possèdent la meilleure défense de la NBA.

« Je suis vraiment satisfait par nos progrès en défense, » acquiesçait Steve Kerr mercredi. « C’est notre cinquième match de suite où notre effort défensif est vraiment bon. C’est un bon signe. »

Un constat confirmé par Stephen Curry et Draymond Green. Si le meneur souligne la meilleure concentration de son équipe, l’homme à tout faire des Warriors préfère lui signaler l’envie retrouvée de relever le défi défensif.

« Défensivement, nous avons réussi à enchainer plusieurs possessions à haute intensité et avec un niveau de concentration plus élevé qu’en début de saison. Ça nous a permis de mieux contrôler le tempo des matchs, » expliquait Stephen Curry. « On commence enfin à poser nos fondations, » analysait Draymond Green après le dernier match. « On prend plus de fierté à ne pas être battu en un-contre-un. On est plus concentré et enfin prêt à relever le défi. »

Swaggy P. devient Swaggy D.

En l’absence de Kevin Durant face à Minnesota, et de son apport défensif, Draymond Green a été omniprésent mais a aussi pu compter sur ses coéquipiers. Si Klay Thompson, Andre Iguodala, et Shaun Livingston sont des habitués du genre, Omri Casspi et même Nick Young sont en train de prendre la mesure des schémas défensifs de leur nouvelle équipe.

L’Israélien a fini la rencontre avec trois contres, alors que Swaggy P, brièvement rebaptisé « Swaggy D » après la rencontre, a enregistré quatre interceptions, son nouveau record en carrière.

« Sa défense a été remarquable, » concédait Steve Kerr. « Il est vraiment sur la balle. Sa défense en un-contre-un est sa force mais il faut qu’il continue à travailler sur sa défense loin du ballon. »

À l’instar de Nick Young, la défense des Warriors est toutefois loin d’être parfaite. Malgré leurs récents progrès, leurs point faibles se situent en début et en fin de chaque possession défensive. Ils se classent en effet 23e au pourcentage de ballons perdus et bon dernier au pourcentage de rebonds offensifs laissés à leurs adversaires (30%).

C’est peut être bien ce qui est le plus effrayant. À l’heure actuelle, Golden State gagne ses matchs avec un écart moyen de 12.6 points, soit la même marque que lors de la saison dernière. S’ils parviennent à limiter le nombre de possessions supplémentaires qu’ils donnent à leurs adversaires, le reste de la saison risque de se transformer en carnage.

Propos recueillis à Oakland