Interview Jonas Valanciunas : « Il ne suffit pas de parler, il faut prouver sur le terrain »

Après un Euro de belle facture, mais une sortie prématurée pour sa Lituanie, Jonas Valanciunas est de retour au taf. Avec les Raptors, le pivot balte entame déjà sa sixième campagne en NBA.

A 12 points et plus de 9 rebonds la saison passée, Valanciunas a bouclé sa meilleure saison aux rebonds. Aux côtés du duo Kyle Lowry – DeMar DeRozan, le Lituanien doit assumer un rôle grandissant de leader. La suite logique de son évolution…

Jonas, comment sentez-vous ce groupe des Raptors ? Est-ce que le Top 5, voire le Top 3, est envisageable à l’Est ?

« On se sent bien. Il est encore trop tôt pour parler de classement mais on croit en notre groupe. Les gars ont confiance en eux. Pourquoi pas ? »

Vous en êtes déjà à votre sixième saison en NBA…

« Oui, ça passe assez vite. Je me souviens encore bien de ma saison rookie. Et maintenant, je suis un vétéran dans sa sixième saison. Le temps file, c’est clair. »

En quoi cela change-t-il votre approche des matchs ?

« Avec l’expérience, je suis beaucoup plus à l’aise. Je peux maintenant donner des conseils aux jeunes joueurs qui arrivent. Surtout en ce moment en présaison, on a beaucoup de jeunes joueurs. J’essaie de les aider au quotidien. »

Comment devient-on un leader ? Quelle est votre méthode ?

« Il ne suffit pas de parler et d’être un leader par la voix, il faut se montrer sur le terrain. Les jeunes joueurs doivent prouver sur le terrain et pour ça, il faut leur montrer ce qu’il faut faire. Le leur dire n’est pas suffisant. Il faut montrer le bon exemple. »

Comment jugez-vous votre maturité en tant que joueur durant ces cinq premières années NBA ?

« C’est l’expérience qui est le plus important. Les qualités techniques et le basket en lui-même ne vont pas fondamentalement changer. Mais avec l’expérience, l’approche évolue. »

« Je n’ai pas besoin de perdre du poids »

N’est-ce pas difficile d’être un pivot traditionnel comme vous l’êtes dans un jeu qui évolue vers le small ball ? Allez-vous aussi vous mettre à tirer à trois points ? 

« Si je devais le faire, je ne vous le dirais pas… Vous verrez bien ! »

Mais est-ce quelque chose sur lequel vous travaillez ? 

« Bien sûr. Il faut toujours être capable de shooter. En ce moment, il s’agit davantage d’intégrer les joueurs et de faire tourner le collectif. Du coup, il est possible que je ne prenne pas mes tirs mais quand la saison aura commencé, je les prendrai. »

De même, on voit pas mal d’intérieurs (Nurkic, Jefferson) perdre du poids, est-ce une piste que vous suivez également ?

« Non. Je n’ai pas besoin de perdre du poids. Je me sens bien tel que je suis. Bonne chance à eux ! »

Quelle est votre relation avec Arvydas Sabonis ? Comme lui, vous avez été le grand espoir lituanien au poste 5…

« Notre relation est très bonne. Il est le président de notre fédération [en Lituanie]. A part ça, on a une bonne relation. On discute. C’était un grand pivot et il peut donc me donner des conseils. Des conseils que j’ai utilisés durant ma carrière. »

Comme la France, vous êtes sortis rapidement de l’Euro, quel est votre sentiment a posteriori ?

« Personne ne veut sortir du tournoi aussi rapidement. On a encaissé une vilaine défaite face à la Grèce. Ils ont vraiment bien joué sur ce match-là. On ne s’attendait pas du tout à ça. Il est arrivé ce qui est arrivé, il faut regarder de l’avant. »

En sélection, vous avez débarque au volant d’une vieille Audi 90 aux sièges très funky, pouvez-vous nous en dire plus ?

« C’était vraiment pour rigoler. C’est le résultat d’un pari, je devais le faire [rires]. »

Propos recueillis à Portland