Ils ne partagent pas seulement leur prénom ou leur poste, car leurs parcours ne sont pas sans similitudes. Seulement, à la différence de Darius Miles, l’ancien espoir des Clippers à la carrière avortée par une mauvaise éthique de travail, Darius Miller a encore une chance de s’accomplir en NBA.
« Je n’étais pas un bon professionnel mais je l’ignorais »
À 27 ans, le 46e choix de la draft 2012 revient aux Pelicans, trois ans après son premier passage dans la franchise. Que s’est-il passé entre temps ? L’ailier a émigré en Allemagne, à Bamberg, où il a fréquenté le français Fabien Causeur.
La NBA lui avait fermé ses portes, en grande partie à cause de son immaturité.
« Je n’étais pas prêt, je n’étais pas prêt mentalement », admet Darius Miller à NBA.com. « J’ai passé toute ma vie à essayer d’intégrer la NBA. Quand j’y suis parvenu, je me suis demandé : ‘Ok, qu’est-ce que je fais maintenant ?’ J’ignorais simplement ce qu’il fallait pour réussir. Je n’étais pas un très bon professionnel, pas en termes de relationnel avec les coéquipiers, mais au niveau de la gestion et du soin de mon corps. Votre corps est la principale chose qui vous permet d’être un athlète. À ce titre, je n’étais pas un bon professionnel mais je l’ignorais à l’époque. Maintenant, je le sais. »
En Allemagne, l’ancien joueur de Kentucky a fondé une famille et s’est refait une santé. Dans un environnement sérieux comme l’est le club de Bamberg, l’ailier a compris l’importance du travail et de la rigueur. Au lieu de ressasser ses déboires et son occasion manquée en NBA, il a saisi l’opportunité que le club d’Euroleague lui a offerte.
« J’ai dû mûrir énormément, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Cela m’a vraiment aidé », développe-t-il. « J’étais dans un très bon rythme au niveau du shoot, simplement en faisant plus de répétitions, de simulations de tirs de match. Cela m’a aidé dans chaque aspect de mon jeu. Le fait de vieillir m’a aidé à mûrir et gagner en confiance, trouver mon rôle et mon rythme. C’était génial pour moi (…) Avoir des enfants, une femme, vous comprenez que vous êtes responsable d’autres gens aussi. On ne peut plus traîner n’importe où. Vous devez faire en sorte que ça marche. J’ai compris ça en Allemagne. J’ai une famille à nourrir. Cela change votre état d’esprit dès que cela se produit. »
La meilleure condition de sa carrière pour sa deuxième chance en NBA
Son travail fut récompensé par deux titres de champion d’Allemagne et un trophée de MVP des finales. Également vu à son avantage en Euroleague (10.9 points à 52%, 41.1% à 3-points de moyenne en deux saisons), il est peut-être aujourd’hui dans la meilleure forme de sa carrière.
« Je suis en bien meilleure condition. J’ai énormément évolué au niveau de la nutrition », assure-t-il. « Cela va m’aider énormément. J’ai bien plus d’énergie désormais. Au début, je ne travaillais pas beaucoup de moi-même mais je comprends maintenant que c’est important pour maintenir ce que vous avez bâti. »
Désormais signé pour deux ans garantis à la Nouvelle Orléans, le champion NCAA 2012 va retrouver son camarade d’exploits universitaires, Anthony Davis. À 27 ans, il saisit désormais le chemin parcouru et la chance qui lui est donnée. Après avoir touché le fond, Darius Miller n’a plus du tout envie de sombrer.
« Vous devez savoir apprécier, ne pas prendre la moindre minute pour acquise. Vous devez essayer de progresser chaque jour car vous avez vu comment cela se pouvait tourner. J’ai été chanceux d’être dans de très bonnes situations : je suis allé à Kentucky, l’un des meilleurs programmes universitaires. Puis je suis allé en NBA. Je n’avais jamais vraiment expérimenté les mauvaises situations. Cela vous permet sans aucun doute de mieux apprécier les choses. Cela va avec le fait de grandir et voir les choses pour ce qu’elles sont. »