Vincent Collet : « Être agressif, ce n’est pas encore dans l’ADN de cette équipe »

Ce devait être un Euro de transition. Finalement, ce fut un Euro raté. Poussive lors des phases de groupe, nerveuse et fébrile défensivement, l’équipe de France prend la porte dès les huitièmes de finale, poussée dehors par l’Allemagne.

« La meilleure entame de match de notre tournoi »

Pourtant, Boris Diaw notait d’abord la réaction tricolore dans un bon début de match.

« Ce sur quoi on se concentrait avant le début du match, c’était de revenir dans un meilleur état d’esprit, avec plus d’agressivité pour donner plus mentalement et physiquement par rapport aux deux derniers matchs de poules qui n’avaient pas été top du tout », détaille le capitaine. « Je pense qu’on a réussi à le faire, en tout cas sur une partie du match. On a remis une bonne circulation de balle, de bons passages défensifs et on a réussi à arrêter l’Allemagne. Malheureusement, on s’est essoufflé. »

Même constat pour le sélectionneur.

« La réaction était là. Elle a été démontrée par l’entame de match qui est la meilleure de notre tournoi. On avait, semble-t-il, compris comment on devait faire. On était à la fois plus patient, plus constructeur dans le jeu offensif et surtout plus concerné par le fait de faire des stops. »

« Aucune équipe en Europe ne peut faire sans socle défensif »

Boris Diaw, qui ne voulait pas s’étendre sur une éventuelle retraite internationale, a tout de même admis que ce n’était « pas une belle année pour l’équipe de France » alors que Vincent Collet expliquait que cette nouvelle version de l’équipe de France avait été piégée par son talon d’Achille : l’agressivité défensive…

« Ce qui est essentiel, c’est qu’on n’a pas assez défendu sur cet Euro. Au niveau international, dans les matchs couperets, on ne va pas voir beaucoup de matchs à plus de 80 points, en tout cas les deux équipes à plus de 80 points. Ce que vous reprochez à Nando [De Colo] ce soir, c’est de ne pas avoir marqué ses paniers [6 points à 3/11 au tir], mais on a mis 81 points. Reprenez les matchs des années précédentes : quand on marquait 81 points, on gagnait. »

Le coach regrette ainsi que les Bleus aient dû être dos au mur pour remettre une vraie pression à l’Allemagne.

« Quand je vois l’agressivité qu’on déploie quand on est en perdition, à -9 à deux minutes de la fin, il faut le faire avant. Il ne faut pas attendre d’être dans le dur pour être agressif. Malheureusement, ce n’est pas encore dans l’ADN de cette équipe et c’est quelque chose qu’on doit reconstruire. Il y a une époque où on avait des difficultés d’attaque importantes en équipe de France mais on existait par la défense. À un moment donné, on a progressé en attaque en gardant notre socle défensif. Mais aucune équipe en Europe ne peut faire sans socle défensif. »

Propos recueillis à Istanbul