Luis Scola revient sur le parcours atypique de Manu Ginobili

Fraîchement débarqué en Chine après avoir annoncé sa retraite NBA, Luis Scola a pris le temps de revenir sur un pan d’histoire du basket argentin dans un papier rédigé pour The Players’ Tribune.

Forcément, l’ancien Rocket était obligé de parler de Manu Ginobili, avec qui il a récolté de nombreuses médailles en sélection, dont une en or aux JO d’Athènes, et à qui il a décidé de rendre hommage en évoquant son parcours atypique.

« Je pense qu’il est facile de dire que Manu est le plus grand basketteur que notre pays ait produit. Mais voilà la vérité : quand Manu était petit, il était moyen. Il n’était même pas en équipe nationale chez les jeunes » rappelle l’intérieur.

« El Manu » n’a alors pas le physique pour jouer dans la cour de grands et beaucoup de mal à gravir les échelons.

« Plusieurs choses jouaient contre lui à l’époque : il n’était pas grand, il était bien trop maigre, ce n’était pas un prospect » liste Luis Scola. « On parle de la génération dorée du basket argentin, un groupe qui allait gagner la médaille d’or olympique en 2004. Oberto, Nocioni, Pepe Sanchez, Prigioni… Quand on a commencé à jouer ensemble, Manu n’était pas assez bon pour faire partie de l’équipe A. »

Chez lui, pendant que les autres partent en Europe

Les pépites argentines s’envolent alors vers l’Europe et certains des meilleurs championnats nationaux du monde pendant que Manu Ginobili prend son mal en patience chez lui, à Bahia Blanca.

« Il a été coupé quand il avait 15 ans. Pendant que certains d’entre nous commencions nos carrières en Europe, Manu est resté à la maison. Il a joué pour le club d’Andino avant d’être transféré dans sa ville natale, Bahia Blanca. Au début, il ne jouait pas beaucoup, mais quand il est finalement allé sur le terrain, des scouts l’ont remarqué. Un scout italien l’a ramené en deuxième division, à Viola Reggio Calabria. »

Au contact du basket européen, le jeune joueur se dévoile enfin : la légende est en marche.

« À ce moment-là, Manu est revenu en Argentine pour jouer avec la sélection et c’était un joueur différent. Il n’y avait plus à se demander s’il était le joueur le plus mince sur le parquet. À la place, il était devenu le féroce compétiteur que vous connaissez. »