Doc Rivers : « Il fallait faire bouger l’effectif »

Pourquoi ne pas changer une équipe… qui ne gagne pas ? Sur ce point, Chris Paul et Doc Rivers étaient sur la même d’onde : il fallait du changement dans la maison Clippers. Le coach s’était fait à cette idée dès la fin de la saison. Sans forcément imaginer le départ de son meilleur joueur, il savait que l’effectif de l’an passé ne sortirait pas indemne de cette intersaison.

« Oui, il fallait faire bouger l’effectif, je l’ai dit à la fin de la saison », note Doc Rivers dans une longue interview pour The Undefeated. « J’ai dit : ‘Je ne sais pas à quoi on va ressembler, mais on ne sera pas la même équipe.’ Et nous ne le sommes pas. On a gagné beaucoup de matches. Il faut rappeler qu’avec Chris (Paul), Blake (Griffin) et D.J. (DeAndre Jordan), nous avions le 4e meilleur bilan de la ligue sur ces quatre dernières années. »

Mais ce changement s’imposait malgré tout. Car si Los Angeles a enchaîné les saisons régulières à plus de 50 victoires, les choses se sont largement gâtées une fois la post-saison démarrée.

« On a eu de grosses opportunités. Le fiasco à Oklahoma (en 2014) a été un échec brutal. Nous étions sur le point d’aller en finale de conférence. L’année suivante, l’avance de 3-1, une avance énorme, et on s’écroule (face aux Rockets). On a connu des blessures que nous nous sommes infligées nous-mêmes. Mais en tant que bonne, solide équipe de basket, on ne doit avoir honte de rien, excepté de ne pas avoir gagné, le but ultime. »

Interrogé sur sa relation avec son ex-meneur, Doc Rivers sous-entend que les deux hommes n’étaient pas forcément très proches mais que leur relation était suffisamment bonne pour collaborer pendant quatre ans.

« Notre relation était bonne. Nous avons connu plus de bons que de mauvais jours. Les stats de Chris ont été ses meilleures en carrière avec moi [ses deux meilleures saisons ont pourtant été réalisées avec les Hornets]. Est-ce qu’il m’a apprécié tous les jours ? Non. Mais ça fait partie du job de coach qui est de rendre un joueur meilleur et le pousser. Chris l’a bien accepté. »

Pas de commentaires en revanche sur la gestion de son fils Austin, et les rumeurs sur la mésentente que cela a engendrée.

Blake Griffin a accepté les deux scénarios : avec ou sans Chris Paul

Chris Paul parti, de même de J.J. Redick, les Clippers ont dû imaginer une recomposition de l’effectif. L’objectif premier, après avoir récupéré un joli package en provenance de Houston, a été de conserver Blake Griffin. Selon Doc Rivers, ça n’a pas été tant compliqué que ça de le convaincre.

« On lui a montré notre plan, nous étions préparés. On a montré le plan à Blake qui aurait ressemblé à exactement la même chose avec ou sans Chris. Et Blake aimait les deux. C’est pour ça qu’il a resigné, il veut être ici. Blake a démarré avec les Clippers, il veut terminer sa carrière en Clipper. Pour moi, c’est la preuve que notre franchise va dans le bon sens. À quand remonte la dernière fois qu’un joueur a dit vouloir être un Clipper ? »

Un bon moyen de rappeler qu’il y a quelques années encore, avant la draft de l’intérieur justement, cette franchise était la risée de la ligue. Son pouvoir d’attraction a explosé et c’est peut-être ce qui a permis l’arrivée de Danilo Gallinari, dans un trade hyper avantageux pour Los Angeles. Même s’ils ont dû perdre leur 6e homme Jamal Crawford.

« Perdre Chris est dur », juge Doc Rivers. « Mais nous avons beaucoup de bons joueurs qui peuvent jouer de différentes façons. C’est pourquoi Gallo est si important pour nous, parce que notre réflexion était que si nous n’avions plus ce meneur de jeu dominant, nous devions avoir un secteur offensif avec plus de polyvalence. Et nous l’avons accompli. Nous avons une bonne équipe. Nous avons 10 nouveaux joueurs, alors qui sait à quel point nous serons bons ? Visuellement, j’aime à quoi on ressemble. La prochaine étape est d’aller sur le terrain et de voir. »