Free agency : les plus gros flops de la saison

Alors que va s’ouvrir ce samedi 1er juillet la foire aux free agents, Basket USA en profite pour faire le point sur les gros ratés contractuels. Certaines franchises, Blazers et Lakers en tête, ont signé des joueurs à des prix mirobolants et attendent toujours le retour sur investissement. Blessures, erreur de casting… Les cas de joueurs évoqués ci-dessous n’ont pour l’heure pas justifié leurs émoluments. Et pour la plupart, c’était presque « attendu ».

Il est bon de rappeler que tous ont été signés lors de la dernière intersaison, et donc dans le contexte de la nouvelle convention collective qui enclenche une hausse quasi généralisée des salaires. Autrement dit, le curseur du rapport qualité/prix va continuer d’évoluer avec la prochaine intersaison.

Chandler Parsons

28 ans
Salaire 2016/2017 : 22 116 750 dollars 
Stats 2016/2017 : 6.2 pts, 2.5 rbds, 1.6 pd
Memphis Grizzlies

Il y a quelques jours encore, le staff des Grizzlies assurait que Chandler Parsons n’était plus très loin de retrouver 100% de sa condition physique. Cela ressemble fort à un refrain déjà fredonné du côté du Tennessee. Tout au long de l’année, Memphis n’a cessé de prôner la patience avec sa recrue estivale vedette, régulièrement blessée au(x) genou(x). L’ailier qui devait monter en puissance jusqu’aux playoffs n’a finalement pas joué la moindre minute en post-saison après sa nouvelle opération, au ménisque. Résultat : cette saison, il n’a pu prendre part qu’à 34 matches, durant lesquels il est apparu maladroit (34%) et même emprunté sur le terrain.

Pas vraiment convaincant lors de son passage aux Mavs, durant deux saisons, Chandler Parsons doit redresser la barre dans une équipe où il ferait tant de bien offensivement. Il devra le faire avec un statut qu’on se plaît à lui rappeler sur Twitter, celui d’être l’un des pires rapports qualité/prix de la ligue aujourd’hui.

L’an prochain, il touchera plus de 23 millions de dollars. C’est un peu moins que son coéquipier Mike Conley mais… plus que Marc Gasol.

Allen Crabbe

25 ans
Salaire 2016/2017 : 18 500 000 dollars 
Stats 2016/2017 : 10.7 pts, 2.9 rbds, 1.2 pd
Portland Trail Blazers

Brooklyn avait surpris tout son monde l’été dernier en proposant 75 millions de dollars sur 4 ans à l’arrière des Blazers. Une offre que la franchise de l’Oregon avait finalement décidé d’égaler. Le joueur avait certes montré de belles choses en sortant du banc de Portland durant l’exercice 2015-2016, mais de là à rattraper les salaires de Paul George ou Kawhi Leonard…

Dans tous les cas, en voyant son salaire multiplié… par 18, le staff était en droit d’attendre un peu plus de Crabbe cette saison. Sauf que l’arrière a produit sensiblement les mêmes chiffres que l’année précédente, s’offrant quelques coups d’éclat ici ou là, et ne pesant pas du tout dans la série de playoffs face aux Warriors. Ça fait un peu tâche pour le deuxième joueur le mieux payé de l’équipe derrière Damian Lillard.

Luol Deng

32 ans
Salaire 2016/2017 : 18 000 000 dollars 
Stats 2016/2017 : 7.6 pts, 5.3 rbds
Los Angeles Lakers

À première vue, recruter un joueur expérimenté pour peser sur un effectif rempli de jeunes pousses n’avait rien d’idiot. Encore fallait-il regarder le prix à payer ! Là où les Wizards avaient proposé 52 millions sur trois ans, les Lakers ont renchéri avec 20 millions de dollars de plus pour arracher Luol Deng ! Ce dernier, sur le déclin statistique depuis plusieurs années, ne s’attendait sans doute pas à pareille fête.

Titulaire dans la première partie de saison, l’Anglais a montré que ses belles années à Chicago semblaient bien derrière lui. Au point qu’à deux mois de la fin de la saison, Luke Walton a décidé purement et simplement de le mettre sur la touche. Et cette fois-ci, sans qu’aucune histoire de blessure ne rentre en jeu. Voilà comment plomber son cap financier avec un joueur surpayé en une leçon. La seconde leçon arrive plus loin.

Joakim Noah (32 ans – salaire 2016/2017 : 17 000 000 dollars – stats 2016/2017 : 5 pts, 8,8 rbds, 2,2 pds – New York Knicks)

Comme pour Chandler Parsons, le facteur blessure a été très important dans la saison ratée du Français. Comme pour le Grizzly, il a concentré les critiques, de la presse new-yorkaise notamment qui l’a surnommé « L’Homme qui valait 72 millions », ou plus récemment Kenyon Martin, selon qui Joakim Noah ne valait pas plus que le salaire minimum. Et comme si cela ne suffisait pas, il a même été suspendu 20 matches pour violation du programme anti-dopage !

Arrivé des Bulls pour relancer sa carrière aux Knicks, Joakim Noah a eu du mal à trouver sa place dans le système de Jeff Hornacek. Il subit, comme d’autres pivots de la ligue, la loi d’un jeu de plus en plus tourné vers le « small ball ». À voir maintenant comment il peut rebondir, à New York ou ailleurs, en sachant que l’impératif pour lui est désormais de retrouver la santé. Sur les deux dernières saisons, il n’a joué que 75 matches…

Bismack Biyombo

24 ans
Salaire 2016/2017 : 17 000 000 dollars 
Stats 2016/2017 : 6 pts, 7 rbds, 1 ct
Orlando Magic

Le Congolais souffrirait-il du syndrome réservé au joueur qui réalise un bon passage dans la ligue, signe un gros contrat dans la foulée, puis s’endort un peu sur son pactole ? Ce pivot défensif s’était essentiellement illustré l’année dernière lors de la campagne de playoffs des Raptors. Quelques semaines plus tard, Orlando jetait son dévolu sur cette révélation tout en signant Serge Ibaka. Sachant que le Magic comptait déjà dans ses rangs Nikola Vucevic, on allait droit vers l’embouteillage.

Ça n’a pas raté puisque Serge Ibaka, qui arrivait en fin de contrat, a dû plier bagage. Malgré ce départ et des changements de cinq fréquents, Bismack Biyombo n’a pas été en mesure de confirmer le potentiel aperçu durant ses derniers playoffs. L’année prochaine, le pivot devrait à nouveau être le joueur le mieux payé du Magic avec Evan Fournier…

Evan Turner

28 ans
Salaire 2016/2017 :  16 393 443 dollars 
Stats 2016/2017 : 9 pts, 3.8 rbds, 3.2 pds
Portland Trail Blazers

Il est un peu le frère jumeau contractuel d’Allen Crabbe. Après deux belles saisons (playoffs compris) à Boston, bien que pas vraiment à la hauteur des promesses placées en un deuxième choix de draft (2010), Evan Turner a lui aussi touché le jackpot avec Portland. Également censé dynamiser le faible banc des Blazers, ce couteau-suisse a apporté son écot avec plus ou moins de réussite. Mais clairement pas à la hauteur de sa condition salariale.

Avec ces deux joueurs surpayés, et un paquet d’autres « cas » litigieux dans l’effectif, Portland comptait la seconde masse salariale la plus conséquente de la ligue (120 millions !) derrière les Cavs. Mais sportivement, les Blazers étaient pourtant bien loin des Cavs, et encore plus des Warriors.

Timofey Mozgov

30 ans
Salaire 2016/2017 : 16 000 000 dollars 
Stats 2016/2017 : 7.4 pts, 4.9 rbds
Los Angeles Lakers

Et voici la deuxième leçon de cap explosé sponsorisée par les Lakers ! Avec Luol Deng, Timofey Mozgov était l’autre grosse recrue estivale des Lakers. Pas vraiment à son avantage non plus, le Russe a connu le même destin que Deng en terminant la saison sur le banc. Symbole du camouflet absolu pour les Lakers…

Mais ces derniers ont fini par trouver une sortie de secours en envoyant le pivot aux Nets, avec D’Angelo Russell, contre Brook Lopez dont le contrat est lui aussi conséquent (22 millions) mais expire dans un an. Ce move leur permettra de disposer d’une bonne marge financière l’an prochain. On leur souhaite d’être plus heureux dans leurs choix de free agents…