Bien avant de devenir l’un des joueurs les plus prometteurs de NBA, Giannis Antetokounmpo tentait de survivre en vendant, dans les rues d’Athènes, des lunettes de soleil et des babioles aux touristes de passage. Son frère Thanasis et lui n’ont pas oublié ce passé qui semble pourtant aujourd’hui à des années-lumière des parquets du basket professionnel.
« Nous étions dans la rue tous les deux, à vendre un jouet, une montre, et nous montions le prix à 10 dollars », racontait il y a quelques années Thanasis à The Vertical. « Et c’était bien car nous n’allions pas mourir de faim ce jour-là. Nous pouvions rentrer à la maison, nous allions avoir quelque chose à manger et ce serait une bonne journée. »
La scène en dit long sur leur quotidien de l’époque. Leur histoire est d’abord celle de fils d’immigrés arrivés en Grèce après leur départ du Nigeria. Un pays que Giannis Antetokounmpo n’a jamais connu, ni même visité depuis.
« Nous sommes les produits de ces deux cultures », décrit le Buck, récemment de passage avec son frère dans un centre culturel d’Athènes pour évoquer ce passé, « Et nous avons pris ce qu’il y a de mieux dans les deux. »
Ce multiculturalisme n’a pas empêché les années de misère pour cette famille qui avait quitté l’Afrique pour une meilleure vie en Europe. « Faisons quelque chose de nos vies, de sorte que nous n’ayons plus jamais à vendre dans les rues », aurait dit Thanasis à son frère, à l’époque. Le basket a changé leur vie.
Des ambassadeurs de leur pays
Giannis Antetokounmpo a pourtant commencé par le football, que son père pratiquait au Nigeria. Mais très vite, le ballon orange l’a rattrapé. « C’était ma vie », décrit-il. Et puis très vite, un mot s’est imposé chez lui : le travail.
« Tu dois tester tes limites et te dire que tu veux devenir le meilleur joueur de tous les temps et je sais que je peux y arriver. »
Ce message, le joueur des Bucks entend le propager avec son frère, de deux ans son aîné (24 ans), pour toucher la jeunesse grecque et africaine.
« Je veux faire tout mon possible pour les aider à avoir une vie meilleure », livre le signataire d’un contrat à 100 millions de dollars. « Les Américains m’ont donné la chance d’accomplir mon rêve. Si tu travailles dur et crois en ton rêve, tu y arriveras. »
« Il y a tellement de gens qui connaissent des périodes difficiles », poursuit Thanasis, qui joue en Espagne au MoraBanc Andorra, « mais tu dois toujours aller vers la lumière. » Et si cette « lumière » pour la Grèce, un pays en proie à d’énormes difficultés économiques depuis des années, venait aussi des frères Antetokounmpo ? Très populaires chez eux, ils ont aujourd’hui conscience d’être des ambassadeurs du pays. « La Grèce nous aime car nous sommes des bons gars », pense Giannis. « On fait la promotion du pays partout où on va. » Sans plus avoir à vendre des souvenirs dans la rue.