Pour chaque grande équipe, il existe un moment décisif, qui s’affirme ensuite comme un tournant. Il peut prendre plusieurs formes : un match, une blessure, une coupure de presse.
Les Warriors 2016-2017 ne sont pas devenus la machine offensive la plus huilée de la ligue le jour où Kevin Durant a signé son contrat, ni même durant le camp d’entraînement de l’équipe. C’est le soir de Noël, lors de la défaite contre les Cavaliers à Cleveland, que le tournant intervient, par le biais de Stephen Curry.
« Stephen était en retrait au début de la saison jusqu’à ce qu’il réalise que nous n’avions pas besoin d’un tel Curry », explique Draymond Green en conférence de presse. « Nous avions besoin d’un joueur agressif, et Stephen l’est devenu après le match de Noël. Ensuite, nous sommes devenus quasiment imbattables. »
Avant ce revers face aux champions 2016, le double MVP tournait en effet à 24.1 points de moyenne et 17 shoots tentés par match. Ensuite, il finira la saison avec 26.1 points par match et 19 shoots de moyenne. Autre élément qui prouve sa métamorphose : 8 de ses 10 meilleures performances au scoring sont réalisées en 2017.
Avec un Stephen Curry revenu dans son rôle, l’équilibre de l’attaque s’est finalement mis en place.
« Honnêtement, après ce match de Noël, j’ai compris que l’intelligence de jeu de cette équipe était tellement grande que si j’étais agressif, alors tout allait découler de ça », se souvient le meneur.
Résultat : au lieu de rester avec le pied sur le frein pour permettre à Kevin Durant de trouver plus facilement sa place, Stephen Curry a repris la sienne et le reste s’est mis en marche tout seul. Car si l’ancien Thunder apporte son jeu en isolation et son adresse, c’est bel et bien le double MVP qui est le centre de gravité de l’attaque des Warriors.
« La question était : qui allait prendre moins de tirs entre Curry, Thompson ou Durant ? », rappelle Draymond Green. « Personne. La balle allait se repartir entre les scoreurs. Nous avions besoin que ces trois-là marquent. Et ils l’ont fait. »