Il a suffi de deux matches pour remettre Mickaël Gelabale au centre de l’équipe de France. Seize points et six rebonds samedi contre l’Espagne puis dix-huit points et cinq rebonds dimanche face au Liban.
Le tout avec une adresse époustouflante : 6/10 aux tirs dont 2/4 à trois-points samedi puis 7/9 aux tirs dont 4/4 à trois-points dimanche.
« Mickaël a dû mettre de la glace sur son poignet là, parce qu’il a trop chaud », plaisantait d’ailleurs Yannick Bokolo après la rencontre d’hier soir.
Gelabale lui-même a du mal à comprendre ce qui lui arrive.
« Pour le moment, j’essaie de me concentrer quand je suis derrière la ligne et ça marche. C’est un feeling que moi-même je ne peux pas trop expliquer parce que ça n’a pas trop l’habitude de m’arriver. Par exemple cette année à Cholet, mon registre c’était plus de poster un peu que de tirer à trois-points. Donc là je me retrouve dans un autre style de jeu et ça me convient. Sûrement que c’est grâce au maillot bleu. Avec l’équipe de France, j’ai toujours fait de bonnes performances. »
Ce maillot bleu, le récent champion de France avec Cholet ne l’avait plus porté depuis le dernier championnat du monde au Japon. Quatre années d’interruption durant lesquelles il a connu de nombreux pépins physiques. Alors aujourd’hui, il savoure.
« Ça fait plaisir de revenir à ce niveau-là après quatre ans d’absence. C’est vrai que ça m’a manqué. Les moments de galère, ça ne s’oublie pas. J’essaie de les mettre dans un coin de ma tête et de ne pas y penser, mais ça revient toujours. Aujourd’hui, je ne peux pas dire si je suis à 100 %, même si je fais deux bons matches. J’espère juste que ça va continuer. »
Et il n’est pas le seul. Sa défense, sa présence au rebond, son dévouement pour le bien du collectif, ses pénétrations et son adresse sont autant d’éléments déterminants dans la réussite des Bleus. Pourtant, le début de la préparation n’avait pas été parfait. Mickaël Gelabale tâtonnait et avait du mal à trouver ses marques.
« Pendant la préparation, j’essayais un peu de comprendre le jeu de Vincent. C’est la première fois que je joue pour lui et c’est vraiment un coach différent qui amène d’autres systèmes et d’autres formes de jeu. Il fallait absolument que je m’intègre à son style », explique-t-il.
À en juger par ses récentes performances, la phase d’apprentissage semble terminer et le néo-Villeurbannais est plus que ravi.
« Ça fait plaisir de voir que j’arrive à mettre des tirs. Mon registre à Cholet, ce n’était pas ça et là, je viens en équipe de France et j’arrive à m’épanouir sur un autre registre donc c’est bien. »
Son entraîneur Vincent Collet a lui aussi le sourire.
« Ça me fait très plaisir. Je savais qu’il pouvait être performant dans le registre défensif, dans le post-up. Mais si en plus il a cette main-là… »
Le coach français est à l’évidence admiratif, mais tient tout de même à relativiser.
« C’est bien s’il peut faire ça de temps en temps, mais je ne pense pas qu’il aura toujours la même adresse. »
En attendant de voir si sa main reste chaude, Mickaël Gelabale savoure ce moment et n’oublie jamais ses coéquipiers.
« C’est grâce à eux aussi. Ils m’aident bien. Quand je suis ouvert, ils me passent la balle, donc ma réussite, ils y sont pour beaucoup, au moins autant que moi. On joue collectif et c’est vachement bien pour nous. »
Difficile de ne pas être d’accord après les deux victoires de l’équipe de France. Et ce ne sont sûrement pas les Espagnols ou les Libanais qui diront le contraire.