France – Espagne : la quête de l’exploit • Basket USA

Pour son entrée dans le championnat du monde, l’équipe de France de basket entre dans le vif du sujet dès aujourd’hui puisqu’elle affronte l’Espagne, championne du monde en titre. Sur le papier, le match semble déjà joué. En plus d’avoir remporté le Mondial 2006, les Espagnols sont vice-champions olympique, champions d’Europe et se sont montrés dominateurs durant leur préparation.

Les Français, eux, n’ont pas dépassé le stade des quarts de finale en compétition internationale depuis 2005 et leur préparation a davantage inquiété que rassuré.

« Ce match est vraiment très important pour lancer ce championnat du monde. Une défaite ne va pas nous condamner, mais il faut vraiment qu’on soit dans l’état d’esprit ‘championnat du monde’. Pour nous, ce qu’il faut, c’est faire le meilleur match possible et voir où ça nous mène », prévient Vincent Collet, qui préfère tout de même affronter l’Espagne en ouverture du tournoi.

« De toute façon, il faut les jouer. Et si on doit gagner le dernier match, il vaut mieux que ça ne soit pas contre l’Espagne. Une défaite ne remettrait pas en cause la qualification. »

Les Espagnols, on le sait, se présentent sans Pau Gasol (repos) et Jose Calderon (blessé), mais restent malgré tout les favoris de cette compétition avec les États-Unis. « C’est une équipe dans sa plénitude qui déroule son basket et qui est très sûre de ce qu’elle fait. C’est une équipe très très forte », reconnaît l’entraîneur des Bleus.

De la rigueur en attaque

Les Français devront donc jouer le match parfait s’ils veulent avoir la moindre chance de gêner leur adversaire. Cela commence par avoir une cohérence en attaque qui a fait défaut durant la préparation. « Il faut absolument qu’on soit vigilant et qu’on ait aussi de la rigueur dans l’espace, explique Vincent Collet. Les Espagnols ont une activité défensive qui est énorme et il ne faut pas qu’on la facilite. C’est-à-dire qu’il ne faut pas qu’on gesticule en attaque, mais être positionné de façon rigoureuse. »

« Le meilleur jeu placé au Monde »

En défense, la France devra limiter les courses de son adversaire en l’obligeant à jouer sur jeu placé. Mais même dans ce domaine, les Espagnols savent faire la différence. « Pour moi, ce sont les meilleurs au monde, j’ai bien dit au monde, dans le jeu à deux, assure Collet. Ils ont une lecture de jeu exceptionnelle dans ce registre-là avec des associations où ils trouvent toujours la solution. Donc il est vraiment indispensable qu’on ait une cohésion défensive avec un niveau d’agressivité suffisant. »

Perdre serait logique, gagner serait un exploit

Une agressivité qui avait été totalement absente il y a un an en Pologne lors du quart de finale de l’Eurobasket perdu 86-66 face à ces mêmes Espagnols. « J’espère que les joueurs voudront se rattraper. Il faut vraiment avoir la volonté de ne pas reculer. L’an passé, alors qu’on avait agressé nos six adversaires précédents, on s’était fait agresser contre l’Espagne, se souvient le coach français. Pendant deux jours, on avait un peu gambergé et on les avait joués avec le frein à main et la peur au ventre. Et la peur, ça n’évite pas le danger. »

Le contexte étant différent, Nicolas Batum, Boris Diaw et les autres ne devraient pas être tétanisés cette fois-ci. Une défaite serait en effet tout à fait logique, tandis qu’une victoire relèverait de l’exploit.