Que les anciens critiquent le niveau de compétition de la NBA actuelle est devenu un refrain connu qui oscille entre critique pertinente et aigreur, voire mauvaise foi.
Le All-Star Game non plus n’échappe pas aux critiques, surtout quand on observe que depuis quatre saisons, le match des étoiles écrase son record de points : 318 en 2014, 321 en 2015, 369 en 2016 et 374 cette saison à New Orleans…
L’absence de défense commence même à agacer les joueurs actuels. Reggie Miller, quintuple All-Star, regrette la direction prise par cet événement si spécial, véritable vitrine de la ligue.
« Je comprends que c’est un match amical amélioré », a réagi l’ancienne gâchette des Pacers au Dan Patrick Show. « Ce match signifie quelque chose, les fans veulent voir du spectacle mais il y a un moment où il doit y avoir de la compétition entre les meilleurs joueurs du monde. Et là, c’était une blague, c’était comique. Seulement, en quatrième quart-temps, en général, les joueurs se disent que c’est le moment d’y aller. Et là, ce n’est pas arrivé et ce fut décevant. Et c’est ainsi depuis trois ans. »
Il est clair que Reggie Miller peut se sentir un peu décalé par rapport aux matches qu’il a disputés entre 1990 et 2000. Il suffit de lire les scores cumulés des deux équipes pendant les cinq All-Star Games de Reggie Miller pour observer la différence avec ceux depuis 2014 : 243, 251, 247, 249, 263 points.
« On va continuer comme ça ? À un moment, les joueurs doivent faire quelque chose. Tout le monde veut que le commissionner fasse quelque chose. Clairement, ça ne ressemble pas à mes matches car à l’époque il y avait de la compétition. Ce n’est pas forcément une compétition entre Est et Ouest, c’est surtout face au joueur à son poste, pour jouer face à un autre fort joueur. J’aime voir les dunks et les passes, le spectacle mais je veux simplement que les joueurs jouent sérieusement pendant huit minutes. Huit minutes. »
Inutile donc à ses yeux d’imaginer une nouvelle règle comme donner l’avantage du terrain en Finals à l’équipe qui représentera la conférence victorieuse.
« Et si on mettait de la fierté sur le terrain », avance-t-il. « Jouons pour la fierté, comme sur le terrain de l’école. Mon équipe contre ton équipe. »