« Trade deadline » : gros plan sur les 10 plus belles affaires de l’histoire

L’échange de DeMarcus Cousins vers les Pelicans n’a pas fini de faire parler. Est-ce un coup génial de la part de La Nouvelle-Orléans, qui a profité de la cacophonie au sein des Kings pour mettre la main sur un « franchise player » à moindre coût ? Ou un choix tout de même risqué pour un joueur à problèmes et qui risque de s’envoler au plus vite ?

Il faudra attendre un peu pour porter un jugement définitif sur la portée de ce transfert mais Basket USA se penche sur les 30 dernières années, pour déterminer les dix meilleures pioches réalisées à l’approche de la « trade deadline ».

1. Rasheed Wallace vers les Pistons (2004)

Date : 19 février 2004
Detroit : Rasheed Wallace, Mike James
Boston : Chucky Atkins, Lindsey Hunter et un choix de Draft (Tony Allen)
Atlanta : Chris Mills, Zeljko Rebraca, Bob Sura et un choix de Draft (Josh Smith)

Échangé par les Blazers vers les Hawks le 9 février, Rasheed Wallace ne pose finalement ses valises que pour un match en Géorgie. Joe Dumars vient ainsi le récupérer pour compléter son équipe, qui reste sur une finale de conférence et qui possède déjà un noyau dur très compétitif. L’addition du fantasque mais ultra talentueux « Sheed » va alors propulser Detroit dans une nouvelle dimension, l’équipe de Larry Brown remportant le titre NBA dans la foulée.

Aux côtés de Ben Wallace, Chauncey Billups, Rip Hamilton et Tayshaun Prince, l’ancien enfant terrible de Portland va faire de Detroit une vraie machine de guerre qui s’appuie sur une défense de fer. Tout proche du doublé en 2005, les Pistons atteindront encore trois fois de suite la finale de conférence avant que l’usure ne les éloigne des sommets.

2. Pau Gasol vers les Lakers (2008)

Date : 1er février 2008
LA Lakers : Pau Gasol et un choix de Draft (Devin Ebanks)
Memphis : Kwame Brown, Javaris Crittenton, Marc Gasol, Aaron McKie et deux choix de Draft (Donte Greene et Greivis Vasquez)

Si l’éclosion de Marc Gasol a finalement tempéré les critiques, l’arrivée de Pau Gasol à Los Angeles fut accueilli avec des cris de stupeur dans toute la NBA. Il faut dire qu’à court terme, l’échange ressemblait à un braquage.

Arrivé en Californie au sein d’une équipe qui marchait déjà bien, grâce notamment à l’émergence d’Andrew Bynum, l’Espagnol va se couler dans le moule et devenir le fidèle lieutenant de Kobe Bryant. Avec Lamar Odom et Andrew Bynum, il formera un trio intérieur complet qui va permettre aux Lakers d’atteindre la finale dans les mois qui suivent. Celle-ci sera perdue face aux Celtics mais les deux suivantes, face à Orlando et à nouveau Boston, seront remportées.

3. Kevin Johnson vers les Suns (1988)

Date : 25 février 1988
Phoenix : Kevin Johnson, Tyrone Corbin, Mark West et trois choix de Draft (Dan Majerle, Dean Garrett et Greg Grant)
Cleveland : Larry Nance, Mike Sanders et un choix de Draft (Randolph Keys)

Drafté en 7e position par les Cavaliers, Kevin Johnson est un rookie prometteur dans l’Ohio. Le problème, c’est qu’il se retrouve derrière Mark Price, à qui la franchise fait entièrement confiance.

Quelques mois après l’avoir choisi, Cleveland décide donc de l’envoyer à Phoenix contre Larry Nance. Pour les Suns, c’est un formidable cadeau, Kevin Johnson s’affirmant comme l’un des meilleurs meneurs de la ligue et l’équipe devenant une vraie place forte à l’Ouest. Et avec l’arrivée de Charles Barkley, ils iront même bousculer les Bulls en Finales 1993.

4. Mark Jackson vers les Pacers (1997)

Date : 20 février 1997
Indiana : Mark Jackson, LaSalle Thompson
Denver : Vincent Askew, Eddie Johnson et deux choix de Draft (Jason Lawson et Tremaine Fowlkes)

L’histoire de Mark Jackson et des Pacers est un peu étrange. Récupéré en 1994 par Indiana, le meneur est titulaire et fait tourner la boutique, atteignant notamment les finales de conférence en 1995 face au Magic, poussé à un Game 7.

L’année d’après, la troupe de Larry Brown est sorti dès le premier tour et les Pacers décident d’envoyer leur meneur à Denver pour mettre la main sur Jalen Rose. Le résultat sera un désastre. Travis Best propulsé titulaire, Indiana enchaîne les défaites et, quelques mois, plus tard, la franchise décide de faire revenir de toute urgence son meneur.

Ça tombe bien, les Nuggets veulent se libérer de quelques contrats et Mark Jackson peut revenir à la maison. La suite, ce sera une équipe des Pacers qui retrouve de l’allant dès la saison suivante, cette fois sous les ordres de Larry Bird, pour deux finales de conférence et des Finales 2000 perdus face aux Lakers.

5. Tim Hardaway vers le Heat (1996)

Date : 22 février 1996
Miami : Tim Hardaway, Chris Gatling
Golden State : Bimbo Coles, Kevin Willis

Tim Hardaway est l’exemple parfait de l’échange réalisé au bon moment. Après des années à jouer pour Don Nelson, le meneur découvre un autre système avec Rick Adelman et les deux hommes ne s’entendent pas. Le coach pense que son joueur monopolise trop le ballon et l’utilise comme sixième homme, ce dernier se vexe et traite l’entraîneur de « menteur ».

Après quelques mois de plus en plus tendus, un échange devient inévitable et les Warriors décident de se débarrasser du joueur, en envoyant également Chris Gatling en Floride. La contrepartie est en effet très limitée, Kevin Willis se retrouvant vite coupé alors que Bimbo Coles n’explosera jamais. De son côté, Tim Hardaway aura un impact direct à Miami pour emmener le Heat en finale de conférence dès l’année suivante, aux côtés notamment d’Alonzo Mourning.

6. Isaiah Thomas vers les Celtics (2015)

Date : 19 février 2015
Boston : Isaiah Thomas, Gigi Datome, Jonas Jerebko
Detroit : Tayshaun Prince
Phoenix : Marcus Thornton et un choix de Draft (Skal Labissiere)

Ce trade est peut-être trop récent pour en tirer toutes les conséquences mais Isaiah Thomas est un candidat au titre de MVP cette saison et vu la contrepartie lâchée par les Celtics pour le récupérer, c’est clairement une super affaire.

À Phoenix, l’expérience à trois meneurs souhaitée par le GM Ryan McDonough est un échec complet. Goran Dragic et Isaiah Thomas se plaignent de leur temps de jeu et de leur utilisation, le partage du ballon avec Eric Bledsoe ne satisfaisant personne. Du coup, le Slovène prend la direction de Miami et, le même jour, le 60e choix de Draft part pour Boston.

Un coup de maître de Danny Ainge, qui récupère celui qui est actuellement le deuxième meilleur marqueur de la ligue en se séparant simplement d’un Tayshaun Prince sur le déclin, de Marcus Thornton et d’un choix de Draft que Phoenix devra coupler avec d’autres picks pour récupérer Marquese Chriss.

7. Jeff Hornacek vers le Jazz (1994)

Date : 24 février 1994
Utah : Jeff Hornacek, Sean Green et un choix de Draft (Junior Burrough)
Philadelphie : Jeff Malone et un choix de Draft (B.J. Tyler)

Après des premières années à Phoenix où il s’était imposé comme un arrière de premier plan, Jeff Hornacek avait pris la direction de Philadelphie en échange de Charles Barkley. All-Star à l’Ouest, il avait été replacé à la mène par les Sixers. Le résultat fut assez désastreux et un an et demi plus tard, l’équipe de Pennsylvanie cherchait déjà à le transférer.

Utah saute alors sur l’occasion pour le récupérer en échange de Jeff Malone, un solide arrière dans un autre style. Avec ses qualités de shooteur, Jeff Hornacek fera lui merveille aux côtés de John Stockton et Karl Malone pour atteindre deux fois les Finales, en 1997 et 1998.

8. Dikembe Mutombo vers les Sixers (2001)

Date : 22 février 2001
Philadelphie : Dikembe Mutombo, Roshown McLeod
Atlanta : Toni Kukoc, Nazr Mohammed, Theo Ratliff, Pepe Sanchez

L’exemple parfait du pari à court terme (presque) réussi. Après deux défaites en demi-finale de conférence, les Sixers ont besoin d’un protecteur du cercle pour amener Allen Iverson encore plus haut. Lors de la deadline, ils arrivent ainsi à mettre en place un échange qui leur permet de récupérer Dikembe Mutomob, triple meilleur défenseur de l’année.

Avec lui et d’une armée de cols bleus pour aider « The Answer », Philadelphie se hissera jusqu’en finale, avant de tomber face à des Lakers quasiment intouchables. Et Dikembe Mutombo ne fera pas de vieux os en Pennsylvanie.

9. Ron Artest vers les Pacers (2002)

Date : 19 janvier 2002
Indiana : Ron Artest, Ron Mercer, Brad Miller, Kevin Ollie
Chicago : Travis Best, Norm Richardson, Jalen Rose et un choix de Draft (Lonny Baxter)

La gestion de l’après-Michael Jordan a été pendant très longtemps chaotique. En 2002, le club tente ainsi d’apporter un peu d’expérience à un effectif très jeune et se sépare de Ron Artest, auteur de deux premières saisons pourtant correctes.

Dans l’Indiana, il va par contre se révéler. Défenseur extérieur le plus craint de NBA et de plus en plus à l’aise offensivement, il aide les Pacers à redevenir un très sérieux candidat au titre. Avec Jermaine O’Neal ou le vétéran Reggie Miller, il porte d’ailleurs son équipe au sommet de l’Est durant la saison régulière, en 2004. Mais l’arrivée de Rasheed Wallace a bousculé les cartes et, battus par les Pistons en finale de conférence, l’équipe va ensuite exploser.

En novembre 2004, tout explose en effet lors de la célèbre bagarre d’Auburn Hills…

10. Baron Davis vers les Cavaliers (2011)

Date : 24 février 2011
Cleveland : Baron Davis et un choix de Draft (Kyrie Irving)
LA Clippers : Jamario Moon, Mo Williams

Cette bonne affaire-là est un peu particulière car Baron Davis n’a pas marqué l’histoire des Cavaliers. Coupé quelques mois après son arrivée dans l’Ohio, le meneur rebondira à New York avant que son genou ne lâche.

Le bon plan pour Cleveland, c’est plutôt le choix de Draft qui accompagne l’ancien Clipper. Indésirable à Los Angeles, où Donald Sterling l’insultait pendant les matchs, Baron Davis est prié de faire ses valises. Le problème, c’est qu’il a un gros contrat et que personne ne se bouscule pour le récupérer. Les Cavaliers acceptent finalement de monter un échange contre Mo Williams, dont ils ne veulent plus, et Jamario Moon. Ils veulent aussi le premier choix de Draft des Clippers.

Ces derniers acceptent et s’ils finissent avec le 8e pire bilan de la ligue, le GM Neil Olshey explique qu’il préfère faire confiance à un meneur All-Star plutôt qu’à « un autre gamin de 19 ans avec un an d’expérience à l’université ».

Ce gamin, ce sera Kyrie Irving. Car avec 19.9% de chances d’obtenir le premier choix de la Draft avec leur pick et 2.8% avec celui des Clippers, c’est pourtant bien avec ce dernier que Cleveland remporte la loterie et peut mettre la main sur « Uncle Drew » en juin. De quoi s’en mordre encore les doigts du côté de Los Angeles…