Arrivé en NBA sur la pointe des pieds, Clint Capela est désormais, dans sa troisième saison seulement, un des joueurs cadres d’une équipe des Rockets qui joue les trouble-fête à l’Ouest. Titulaire indiscutable au poste de pivot à Houston, l’intérieur suisse réalise tout simplement sa meilleure saison en carrière dans le dispositif texan remodelé par Mike D’Antoni.
Hier soir à Portland, avec le magnifique jersey noir de Clutch City, il a même à nouveau cassé la baraque en battant son propre record en carrière. De plus en plus sollicité offensivement, Capela fait valoir ses immenses qualités athlétiques et son impeccable sens du placement pour devenir, avec James Harden, un des duos les plus redoutables de la Grande Ligue. Après son meilleur match en NBA, le grand Clint était forcément tout sourire.
Clint, vous venez de placer 21 points, 9 rebonds et 2 contres face à Portland, tout simplement votre meilleur match en carrière, comment vous sentez-vous ?
« Je me sens bien. Physiquement, ça va de mieux en mieux au fur et à mesure des matchs. A force de jouer trente minutes par match, ça devient une routine, mon corps s’habitue. Et je le ressens. Après les matchs, j’arrive encore à avoir de l’énergie. »
De 2 points, 3 rebonds en tant que rookie, à 12 points, 9 rebonds et 2 contres cette année, vous avez une courbe de progression assez impressionnante, jusqu’où allez-vous grimper ?
« Je ne sais pas. Honnêtement, ce n’est pas ce trop ce que je regarde. C’est toujours bien de savoir qu’on progresse. Je travaille encore sur mes points forts et je les exploite durant les matchs. Après, avec le temps de jeu qui suit, je peux montrer mes qualités de plus en plus. »
Quand avez-vous appris que vous seriez le titulaire à part entière au pivot ?
« C’était en présaison. Le coach m’a dit que je serai le titulaire indiscutable. C’est clair que ça fait plaisir. Et ce sont des opportunités que j’utilise pour confirmer les bons choix du coach. J’essaie vraiment d’être le plus constant possible et d’enchaîner les bonnes performances en match. »
Du coup, avez-vous pu vous préparer pour ce nouveau rôle, beaucoup plus exigeant ?
« Je me suis préparé normalement. C’est plutôt au fur et à mesure de la saison que ça s’est fait. L’enchaînement des matchs en saison régulière, ça m’a permis d’en arriver là où j’en suis maintenant. »
Quelle est votre relation avec Mike D’Antoni ?
« Il est super cool, super ouvert. Il est toujours de bonne humeur. C’est vraiment un très bon coach. Offensivement, il nous dit de courir à chaque fois, de prendre les tirs quand ils sont ouverts. C’est vraiment « free » comme système. »
On imagine que ça aide pour votre relation avec James Harden aussi, qui vous cherche quasiment tout le temps pour le alley oop…
« Il nous encourage beaucoup à jouer ensemble, c’est sûr. Et, comme on pu le voir ce soir, ça se passe plutôt bien ! »
Il y a eu un petit épisode de « Hack-A-Clint » en fin de match, mais vous avez réussi vos deux lancers, ce n’est plus une faiblesse dans votre jeu.
« Ça fait trois ans que je travaille là-dessus. Il faut juste être patient. On dit toujours que le travail paye et là, je pense que ça commence à venir pour moi. »
Vous avez réussi un très bon match face à Rudy Gobert l’autre soir, c’est une motivation supplémentaire de briller face aux Français ?
« Ça fait toujours plaisir d’être confronté à eux parce que ce sont des personnes que je côtoie, que je connais, à qui je parle. Donc, oui, ce sont toujours des moments particuliers de jouer contre les Français. »
Vous avez par contre été sur le poster de Russell Westbrook lors de la défaite sur le fil face à Oklahoma City… mais vous avez bien progressé au contre cette saison, à 2 de moyenne. Comment l’expliquez-vous ? Vous avez pris de la carrure ?
« J’ai pris un peu de carrure oui. Mais c’est surtout à force de jouer. Plus tu joues, plus tu vois comment les arrières finissent leurs gestes. Tu vois leurs tendances, ce qu’ils aiment faire. Quand je vais au contre, je vois ce qu’ils essaient de faire et je peux m’adapter pour la suite. »
Quel est votre prochain objectif pour continuer à progresser ?
« Je travaille mon shoot à mi-distance, mais ça, ce serait surtout pour les années à venir. Cette saison, je veux surtout continuer à bien jouer et être constant dans mes performances. »
Propos recueillis à Portland
https://www.youtube.com/watch?v=5Gmk9mB-sm4