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Les meilleures feuilles de la biographie d’Allen Iverson

Allen Iverson« Not a game », la biographie d’Allen Iverson signée Kent Babb, est désormais disponible chez Talent Sport et sur la boutique de Basket USA. Si vous voulez de la lecture pour les longues soirées d’hiver, précipitez-vous sur ce livre proposé avec une réduction dans la boutique Basket USA, comme les autres ouvrages basket parus chez le même éditeur : Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » ; Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » ; Jack McCallum, « Dream Team ». Autre nouveauté : le calendrier NBA officiel 2017.

Voici trois extraits de la bio d’Iverson.

EXTRAIT 1

not-a-gameAllen Iverson avait soif la nuit précédant le test qui déterminerait à quelle fréquence il verrait ses cinq enfants, mais il était surtout à cran. Sa villa de six chambres au nord-ouest d’Atlanta était dorénavant une prison : une prison vide de 720 m2 avec un seul détenu. Et Iverson ne supportait pas le silence. Nous étions fin décembre 2012. Sa femme l’avait quitté quelques mois plus tôt. Elle était partie avec les enfants et avait pris un appartement en location dans les environs de Suwanee (Géorgie). Elle ne cessait d’affirmer qu’elle allait demander le divorce, mais ce n’était pas la première fois qu’elle le faisait ; ni même la première fois qu’elle se plaignait auprès des autorités. Iverson se disait qu’elle reviendrait, car quels que soient son état d’ébriété, son agressivité, ou sa violence, quels que soient l’heure ou l’état dans lequel il rentrait en titubant à la maison, Tawanna était toujours revenue, remplissant cette maison de vie et de sons – tout comme l’aimait Iverson.
Mais aujourd’hui, elle était silencieuse. Si inconfortablement silencieuse. Iverson n’avait plus joué en NBA depuis trois ans, et il s’était produit pour la dernière fois lors d’un match exhibition en Chine deux mois plus tôt – un petit contrat facile pour calmer ses créanciers. La maison avait maintenant une deuxième hypothèque. Dans moins de deux mois, elle arriverait à échéance et la maison devrait être vendue aux enchères. Mais pour l’instant, c’était encore chez lui, même s’il semblait que cela ne devait plus l’être pour longtemps. Ça avait été Noël la veille, les voix et les chansons avaient vibré dans l’air ; mais aujourd’hui, en ce mercredi soir, c’était de nouveau silencieux, et Iverson était ému. Il allait peut-être sortir un moment. Il aimait le bar le P.F. Chang’s parce qu’il y était un habitué, qu’il était proche, à 8 km de la maison, qu’il y avait un service voiturier sur le parking et qu’on y servait de la Corona fraîche.
Un verre, ça ne ferait pas de mal, non ? Juste pour décompresser un peu. Peut-être deux.

L’alcool…

Le lendemain après-midi, il marchait en direction du cabinet du docteur, près de l’aéroport Hartsfield-Jackson à Atlanta, pensant qu’il avait suffisamment récupéré pour réussir les tests. Iverson avait bu plus d’un verre ou deux la veille, mais il était 4h de l’après-midi à présent, soit beaucoup de temps pour que son corps élimine l’alcool. Le problème était qu’Iverson avait toujours surestimé les capacités de son métabolisme, même avant ses 37 ans. Son visage avait un peu gonflé, ses abdos et ses bras avaient perdu du volume depuis l’époque où il avait été nommé MVP, en 2001, l’année où il avait emmené les Sixers en Finales NBA, et où toute la détermination de son jeu clamait au monde qu’un athlète, qu’un homme, ne devait pas être jugé sur sa seule apparence.

À cette époque, il pouvait veiller jusqu’à l’aube – un ami l’aidait à regagner sa chambre d’hôtel à Atlantic City après une nuit marathon au casino, ou bien Tawanna le hissait en haut des escaliers de la maison jusqu’au lit – et être suffisamment opérationnel pour arriver à l’heure à la salle et enquiller 40 points, casser quelques chevilles avec son crossover et puis fuser vers le panier où il enfumait des colosses deux fois plus grands que lui. Cependant, il approchait des 40 ans, et les années ne l’avaient pas épargné. Il buvait plus aujourd’hui, et les séquelles se résorbaient moins facilement. La boisson le rendait nerveux, moins patient, plus grossier, et parfois, il urinait sur le sol devant les enfants, ou bien, si Tawanna le regardait de travers, il faisait gravir les escaliers à sa chère et tendre rencontrée au lycée en la tirant par les cheveux, ou encore il lui écrasait les orteils avec ses Timberland comme on écraserait une cigarette. Parfois, il lui rappelait quelles étaient ses fréquentations, affirmant qu’il pourrait la faire tuer pour une bouchée de pain ; Iverson avait estimé sa vie à environ 5 000 dollars.

EXTRAIT 2

Pendant l’une de ces nuits, avant que sa première saison commence, Iverson est allé dans un salon de tatouage. John Thompson avait une politique stricte anti-tatouage, mais Iverson était déterminé. Quelques heures plus tôt, Iverson et Jamil Blackmon, son vieux pote de la Presqu’île qui l’avait reçu dans sa famille pendant une période difficile et qui avait été présent plus tard à la réunion entre Ann et Thompson, avaient déliré ensemble sur le tatouage en faisant leur linge. Iverson voulait un surnom, comme toutes les légendes de summer league : Earl « the Pearl » Monroe, Frank « Shake ’n’ Bake » Streety, Rafer « Skip to My Lou » Alston. Quel serait celui d’Iverson ? Blackmon eut un flash : la NBA voyait les ères de Magic Johnson, Larry Bird et Michael Jordan tirer à leurs fins, et elle était confrontée à beaucoup de questions. Blackmon lâcha sa suggestion, et Iverson l’adora.
Écoutant le surnom résonner dans son esprit, Iverson, assis dans la chaise du salon de tatouage, désigna son bras gauche, à l’endroit où l’épaule rencontrait son biceps. Il voulait que sa nouvelle identification le suive pour toujours, le définisse, parle pour lui. L’aiguille vibra et perça la peau d’Iverson. Elle dessina neuf lettres dans la police Old English, et quand l’artiste eut terminé, Iverson le vit pour la première fois : « THE ANSWER » (la Réponse).

La NBA n’aime pas son look

La NBA n’aimait pas le message que l’image d’Iverson était supposée renvoyer, même si Iverson devenait un héros populaire dans l’Amérique noire. Quand Iverson est apparu en janvier 2000 sur la couverture du magazine Hoop, la publication officielle de la Ligue, ses tatouages ont été gommés de la photographie. Son bijou d’oreille et sa chaîne en or étaient absents, bien qu’il les ait portés pendant le shooting photo. Devant les protestations générales, la Ligue s’était finalement excusée et avait ensuite publié des clichés plus authentiques dans l’un de ses numéros, mais Iverson était indigné. Son look était le reflet de sa personnalité et l’une des façons de rester connecté avec les hommes et les femmes qui s’étaient mis debout pour l’acclamer quand il avait réalisé son crossover sur Jordan – les mêmes personnes qui, depuis le début, l’avaient aidé à se hisser à ce stade, ceux qu’il représentait et la nouvelle génération qu’il voulait inspirer. « Ils auraient pu utiliser quelqu’un d’autre s’ils ne voulaient pas m’accepter tel que je suis, a commenté Iverson à l’époque. C’est qui je suis. Ça dérange, que j’aie le nom de ma mère sur mon corps, le nom de ma grand-mère, de mes enfants, de ma fiancée. Ça a beaucoup de sens pour moi. Les gommer, c’est comme me gifler en plein visage. »
Il ne faisait aucun doute qu’Iverson aimait Tawanna et les enfants ; cependant, pour ceux qui le côtoyaient au plus près, son haut degré de férocité ne faisait aucun doute non plus. C’était devenu à la fois ce qu’ils aimaient et ce qu’ils détestaient chez lui, la chose qui l’avait construit et qui allait le faire tomber, et Iverson était aussi passé maître dans l’art de demander pardon. « Son histoire est qu’il me dira ce qu’il doit me dire pour m’embobiner et me faire revenir à la maison, mais sans y donner suite », a dit Tawanna lors d’une audience de divorce.
Il était à la fois l’une des personnes les plus sensées, les plus attentionnées qu’ils connaissaient – et l’une des plus imprévisibles. Le problème était qu’Iverson perdait son sang-froid en prenant conscience de ses erreurs, et ensuite il devenait l’homme que tout le monde espérait qu’il soit.
« Je savais que dans un moment apaisé, il serait l’A.I. doux que je connaissais, une fois la contrariété passée. Il pouvait faire des trucs dingues, que ce soit l’herbe et le pistolet dans la voiture, que ce soit les textes de rap misogynes ou n’importe quoi. Mais ensuite, après avoir éprouvé des remords, on pouvait voir le véritable Bubba pointer son nez », a raconté Pat Croce.
Tristement, pour ceux qui passaient le plus de temps avec lui, cette image était généralement de courte durée. Il passait quelques heures ou quelques jours à la maison, montrait sa face tendre à Tawanna et aux enfants, et puis il sortait boire et devenait le monstre que seule la famille connaissait. Ces transformations arrivaient plus souvent, et ont progressivement éloigné Tawanna.
« Que feriez-vous différemment dans votre mariage, si tant est que cela soit possible, si vous pouviez recommencer ? lui a-t-on demandé pendant sa déposition.
– Je serais partie plus tôt », a-t-elle répondu presque immédiatement.

EXTRAIT 3

Pendant ce temps, les Lakers avaient remonté l’avance à deux chiffres des Sixers, et quand le match est parti en prolongation, ils ont obtenu une avance de 5 points. C’était en train de se produire : Los Angeles allait gagner encore une fois, ce serait leur vingtième victoire d’affilée. Leurs joueurs étaient trop grands, trop forts, trop bons. Et Tyronn Lue avait créé des problèmes à Iverson, qui n’avait marqué que 4 points durant les 22 dernières minutes. Alors, l’arrière des Sixers a remonté le terrain à une minute de la fin de la prolongation, s’est enfoncé sur l’aile, a planté un 3-points qui donnait l’avantage aux Sixers, et serré le poing en se repliant en défense. « Cette équipe des Sixers ne va rien lâcher, n’est-ce pas ? », a commenté Doug Collins.

L’épisode Tyronn Lue

Pat Croce, assis au bord du terrain, savourait ce moment. « Chaque fois que je me levais pour encourager, tout le gradin me gueulait dessus : “Assieds-toi, Croce, putain !” », a-t-il raconté.
Sur l’action suivante, Raja Bell a remonté la balle en attaque, et Iverson a feinté à droite pour partir à gauche, Lue à ses trousses. Il a attrapé la passe de Bell, a levé le ballon haut tandis que Lue essayait de le lui prendre et s’érigeait en un mur entre Iverson et le panier. Il a porté le ballon en bas, les yeux fixés sur ce casse-pieds, et a enchaîné un move qui lierait encore ces deux hommes une décennie plus tard.

À l’été 2014, près d’un millier d’articles ont mentionné Iverson et Lue ensemble, et des rétrospectives de la carrière d’Iverson montraient ou décrivaient invariablement les quelques secondes suivantes comme la définition même du mec qui déchirait sa race.
Iverson s’est engagé à droite, et Lue l’a suivi. Comme un éclair, Iverson s’est figé, a fait un pas en arrière, et s’est élevé pour tirer. Lue, en panique, s’est jeté vers lui, a perdu son équilibre et a chuté au sol tandis que le ballon transperçait les filets. Lue a terminé en glissade puis a levé les yeux. Iverson jetait un regard noir à l’homme qui l’avait traqué la plupart du temps pendant trois périodes – répondant par une démonstration de sa maîtrise supérieure des appuis sur le parquet. « Et il marche par-dessus Tyronn Lue ! », a crié dans son micro le commentateur télé Marv Albert.
À travers tout le pays, les fans hurlaient et s’exaltaient devant ce qu’ils venaient de voir. C’était, en effet, un « Va te faire foutre » de 3 secondes, diffusé encore et encore, édifiant plus haut encore le statut d’icône d’Iverson. Ce move était mimé sur les playgrounds et présenté dans les « sports bars » comme étant peut-être l’instant signature d’Iverson – la maîtrise, l’enjeu, et l’attitude combinés, pour l’éternité, amen. Croce, dont les manœuvres politiques avaient mené les Sixers jusque-là, s’est levé quand Iverson a effectué son tir et, parce que ça avait autant de sens que n’importe quoi, il a hurlé en direction de l’actrice Sharon Stone qui était assise dans la même rangée que lui. « In your face ! a crié Croce dans sa direction. In your face ! »
Une minute plus tard, le chrono était à zéro et la sirène retentissait dans le Staples Center. Les Sixers avaient gagné 107-101, grâce aux 48 points d’Iverson et à son refus d’abandonner. « Je suis heureux que personne n’ait parié sa vie sur ce match, parce qu’il serait mort aujourd’hui, » a-t-il déclaré ensuite.
Les quatre matches suivants ont été, on s’en souviendrait comme tel, plutôt flous. Les Lakers les ont tous gagnés, remportant le deuxième de leurs trois titres NBA consécutifs. Et suivant qui raconte l’histoire, soit l’équipe la plus forte s’est fait réveiller par les Sixers, soit, avec un peu plus de magie ou de travail de fond, Philadelphie aurait gagné. « Je sais que c’est une hérésie de dire ça, mais si George (Lynch) avait été à 100%, si (Matt) Geiger avait joué, si Eric (Snow) avait été opérationnel, si Aaron (McKie) avait été à 100%, nous aurions battu cette équipe. Dans mon esprit, ça ne fait aucun doute. Ils n’avaient aucune réponse face à Allen », a déclaré Brown.

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