Signé à prix d’or par Dallas (94 millions de dollars sur 4 ans), Harrison Barnes s’est attiré nombre de doutes au moment de son arrivée dans le Texas : comment une 4e option offensive allait-elle pouvoir se muer en leader ?
Une star des lycées confrontée au scepticisme à l’étage professionnel
Ce scepticisme, Harrison Barnes le connait depuis son parcours à North Carolina : star des lycées, l’ailier a eu bien du mal à assumer son statut de go-to-guy en Caroline du Nord. Une fois à Golden State, beaucoup ont vu dans l’omniprésence offensive de Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green un prétexte pour se cacher derrière ses responsabilités. Cette critique, pas toujours infondée, omettait tout de même son importance en tant qu’homme de l’ombre. Après tout, Harrison Barnes n’était pas pour rien dans le parcours d’une équipe championne et finaliste deux fois consécutives.
« Il nous permettait de jouer petit en tant qu’ailier-fort. Nous pouvions écarter le terrain grâce à son adresse et il pouvait défendre sur les postes 4 grâce à sa puissance. » a expliqué Steve Kerr.
Néanmoins, sa traversée du désert lors des derniers playoffs (9 pts à 38.5%, 34.2% à 3-pts en 31 min), ses passages fantômatique aux Jeux Olympiques (4.3 pts à 33.3% à 3-pts, 1.3 rbd de moyenne en 4 matchs) et sa pré-saison erratique (6.8 pts à 25.8%, 3.2 rbds en 19.4 min) n’ont pas dissipé le scepticisme ambiant à son sujet.
Un début de saison prometteur à titre individuel
Sept matchs de saison régulière plus tard, Harrison Barnes commence pourtant à assumer le potentiel qu’on lui prête depuis sa jeunesse. Même si les résultats collectifs tardent à suivre (5 défaites lors des 5 premières rencontres), même s’il marque parfois le pas comme lors du deuxième match face à Houston (10 pts à 3/11), l’ailier de Dallas éclot : 22.3 points à 50.8% et 5.9 rebonds en 38.7 minutes. L’absence de Dirk Nowitzki depuis deux matchs l’amène également à prendre encore davantage de responsabilités. Résultat : deux matchs de suite à plus de 30 points (à 50% ou plus) et deux victoires, dont une cette nuit face aux Lakers.
En premier lieu, Harrison Barnes embrasse peu à peu son rôle : son volume de tirs (17.4 tirs par match) n’a ainsi plus rien à voir avec ses années à Golden State, même sur un temps de jeu équivalent.
Dallas l’utilise bien davantage que Golden State (24.3% de possessions passent par lui, contre 15.9% l’an passé) et de son côté, Harrison Barnes accepte d’attaquer.
« Je suis juste agressif. » a t-il répondu à StatesMan. « C’était mon plus gros problème lors de mes premiers matchs avec Dallas : j’essayais de trouver quand l’être et quand je ne devais pas l’être. En fait, il faut juste rester dans cette intention et si vous échouez, faites-le en étant agressif. »
Aussi, Harrison Barnes confirme des dispositions déjà entrevues à Golden State : en dehors de ses dernières finales, l’ailier a régulièrement montré sa fiabilité dans les instants décisifs.
“Il y a une raison pour laquelle il jouait dans les moments chauds,” a rappelé Steph Curry auprès du Mercury News.
En dehors de sa deuxième saison, Harrison Barnes a ainsi toujours shooté à 50% ou plus dans les trois dernières minutes du dernier quart-temps. Depuis le début de saison, il est même à 60% de réussite dans cette période.
Une présence aussi conséquente en défense
Et à côté de l’attaque, l’influence de l’ailier se retrouve également de l’autre côté du terrain : il faut certes compter la présence d’Andrew Bogut (2ère notation défensive de l’équipe derrière Seth Curry avec 90.7 pts/100 poss) dans ce secteur mais celle de l’international U.S fait également ses preuves. L’an passé, Dallas encaissait 104.3 points sur 100 possessions (16e), cette saison l’équipe texane est 8e avec 100.3 pts sur 100 possessions.
À titre individuel, il présente ainsi la 3e notation défensive de l’équipe : 97.2 pts sur 100 possessions.
Bien évidemment, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur le choix de Mark Cuban d’offrir 23.5 millions de dollars annuels à Harrison Barnes et quoi qu’il arrive, le bilan collectif primera. Or, pour le moment, celui-ci est négatif. Mais il semble bien que le joueur soit déterminé à l’idée d’inverser cette tendance et s’affirmer comme un leader.
« Il aura toujours des hauts et des bas, il doit encore s’adapter à ce nouveau rôle : première option de l’équipe. » a estimé Andrew Bogut devant Mavs.com. « Mais je l’ai dit depuis le début : il bosse comme un acharné. Il fait des heures supplémentaires à l’entraînement dès qu’il peut. Il prend son travail très, très sérieusement. »