Depuis quelques années, des voix s’élèvent contre la NCAA et le fait que les joueurs ne soient pas rémunérés alors que l’institution américaine engrange des milliards de dollars en droits TV, merchandising et autres sources de revenus. Autre sujet de polémique : les résultats scolaires, parfois bidons…
Le dernier en date à s’en prendre à ce système n’est autre que Ben Simmons, le numéro 1 de la dernière draft. Voici ce qu’il déclare dans « One and Done« , un documentaire diffusé vendredi sur Showtime.
« La NCAA déconne vraiment » lâche-t-il, dans des propos relayés par ESPN. « Tout le monde se fait de l’argent sauf les joueurs. On est les premiers à se lever le matin pour être les meilleurs sur le terrain et faire tout ce qu’on nous demande, et les joueurs n’ont rien. Ils parlent d’éducation, mais si je ne reste qu’un an, je n’aurai pas plus d’éducation. »
Dans ce documentaire, on suit l’itinéraire de l’ailier australien, de ses débuts chez lui aux Antipodes, à son arrivée à Montverde Academy en Floride, puis à LSU, avant d’être sélectionné par les Sixers en juin dernier.
« J’ai dû éviter les tentations » raconte-t-il. « Une Bentley… Une Rolls… Des montres, des bijoux, une maison… Les gens vous approchent et vous offrent tout et n’importe et quoi. »
« J’ai le sentiment d’avoir perdu mon temps »
C’est sa soeur, qui travaille d’ailleurs pour l’agence de Rich Paul, l’agent de LeBron James, qui se charge de garder les factures de tout ce qu’il achète. A la moindre éventuelle enquête de la NCAA, Simmons est blindé pour justifier tous ses achats. Pour sa mère, ce système est hypocrite : « Si votre enfant est un prodige du violon, personne ne l’oblige à aller un an à l’université avant de rejoindre un orchestre philharmonique. »
Résultat, Simmons ne s’est pas investi dans ses cours, et ses mauvaises notes l’ont empêché de concourir pour le Wooden Award qui récompense le meilleur joueur de l’année.
« J’avais des B et des C. Je n’irais pas en cours au second semestre » racontait-il la saison passée. « Je suis là pour jouer, pas pour aller en cours. »
Via ce documentaire, il veut alerter les joueurs universitaires, et il assume ce rôle de porte-voix.
« Ne dites pas que je suis amateur, si vous m’obligez à prendre des photos, à signer des trucs et que vous gagnez des centaines et des milliers de millions de dollars. Je vais quitter la NCAA. Je peux être une voix pour n’importe qui à l’université. Je suis ici car on m’y oblige. Je ne peux pas avoir un diplôme en deux semestres, et d’une certaine manière, c’est sans intérêt. J’ai le sentiment de perdre mon temps. »
Rappelons tout de même que beaucoup de joueurs poursuivent leurs études après avoir été draftés, notamment en suivant des cours l’été, sur place ou par correspondance. Un grand nombre obtiennent ainsi leurs diplômes quelques années après avoir quitté la fac’.