Il y a quelques jours, Vivek Ranadive donnait une longue interview à USA Today, dans laquelle il admettait avoir fait des erreurs de débutant depuis qu’il a racheté les Kings, tout en se déchargeant de pas mal de décisions ratées. Le propriétaire explique ainsi qu’il ne savait pas qu’il fallait engager son GM avant de recruter son coach, ce qui a ensuite mené au licenciement de Mike Malone, et qu’il a surtout hérité d’une franchise en lambeaux.
« La salle d’entraînement était vide. La Draft allait débuter et les joueurs ne voulaient pas venir faire des essais », assure-t-il. « Il n’y avait personne. J’avais besoin que quelqu’un aille travailler avec les joueurs mais personne ne voulait être là. Geoff [Petrie, le GM de l’époque] ne voulait pas être là. Le coach [Keith Smart] ne voulait pas être là. Il n’y avait personne ».
Élu deux fois dirigeant de l’année (1999, 2001) et architecte de la superbe équipe des Kings du début des années 2000, Geoff Petrie a très mal pris ces accusations. Même s’il avait décidé de quitter la franchise après le rachat par Vivek Ranadive, il maintient qu’il a fait son travail de GM jusqu’au bout, préparant la transition et la Draft de 2013 au mieux.
« Nous avons pris toutes nos infos sur la Draft, toutes nos statistiques, nous les avons mises sur des iPads et nous les lui avons données, ainsi qu’à tous ceux qui les voulaient. Nous avions des workouts programmés. Nous sommes allés en Grèce pour observer Giannis [Antetokounmpo], ce gamin choisi par Milwaukee. Nous avions fixé un workout avec lui, nous leur avons vivement recommandé de le tester et, bien sûr, ils ne l’ont pas fait. Le truc sur cette partie de l’interview, c’est que c’est totalement faux. L’idée que personne ne voulait faire son boulot… Certaines personnes ont passé 10, 15 ou 20 ans de leur vie chez les Kings, ils ont fait partie de la période la plus brillante du club et, maintenant, on dirait qu’on peut affirmer n’importe quoi parce qu’ils ne comptent plus ».
« Toutes les erreurs sont mes erreurs »
Cette explication publique fait désordre, Geoff Petrie dressant un portrait peu flatteur de Vivek Ranadive.
« Je n’ai eu qu’un court meeting de 8 ou 10 minutes avec lui. J’ai trouvé que c’était quelqu’un de très arrogant et dédaigneux. Il n’a pas l’air de comprendre qu’il doit assumer. C’est lui qui est arrivé avec son Basket 3.0, en voulant changer la culture du club, en disant qu’il avait avec lui les cerveaux les plus brillants, qu’ils étaient en avance sur tout le monde, qu’ils avaient 80 gigabits de data et que personne n’avait ça. Super ».
Dans son interview à USA Today, le propriétaire des Kings tente ainsi souvent de rejeter les erreurs du club sur d’anciens dirigeants. Il assure ainsi qu’il a tenté de calmer les choses entre le coach Mike Malone et le GM Pete D’Alessandro, qui ne se supportaient pas [mais qui travaillent actuellement ensemble à Denver] et qu’il voulait choisir Elfrid Payton lors de la Draft 2014 mais que ses conseillers l’ont poussé à sélectionner Nik Stauskas. À l’époque, Grantland avait pourtant pu suivre la Draft avec les dirigeants des Kings et Vivek Ranadive semblait bien faire le forcing pour recruter le shooteur de Michigan.
En tout cas, il a fait machine arrière en présentant ses excuses.
« Je veux m’excuser sincèrement auprès de Geoff Petrie et de son équipe. Je ne voulais pas leur manquer de respect », assure Vivek Ranadive. « J’ai le plus profond respect pour ce qu’ils ont fait dans cette franchise et ce qu’ils ont accompli. Je comprends parfaitement que c’est un énorme privilège de posséder un club de basket et qu’en tant que président des propriétaires, la responsabilité me revient. Je l’accepte. Toutes les erreurs sont mes erreurs ».