N’ayons pas peur des mots. L’intersaison 2010 de l’équipe de New York n’aura pas été à la hauteur des ambitions affichées. Donnie Walsh, le GM, l’avait préparée pendant plus de 2 ans, à coup d’échanges et de buy-out avec un objectif unique : libérer de la place sous le salary cap. Mais pas de Dream Team à New York, la plupart des gros poissons s’étant concentrés à Miami ou étant restés dans leur franchise d’origine (Atlanta, Memphis).
Mais, au final, les Knicks ont peut-être mieux réussi leur intersaison qu’on ne le pense. Basket USA vous explique pourquoi.
[Update 15h08 : mise à jour des postes]
Une stratégie sur le long terme
On se souvient de l’arrivée de Tracy McGrady à Big Apple, lors d’une opération massive qui avait vu Larry Hughes envoyé à Sacramento tandis que Jordan Hill (rookie) et Jared Jeffries s’envolaient vers Houston. Carl Landry et Joey Dorsey avaient pris le chemin de Houston vers Sacramento et Kevin Martin et Hilton Armstrong le chemin inverse. L’intérêt de l’échange pour New York était clairement extra-sportif : le contrat de 20 millions de dollar de l’ex All-Star expirait à la fin de la saison, fournissant des marges de manoeuvre importantes pour l’intersaison.
Un recrutement intéressant mais moins flamboyant qu’attendu
Et au final ? Un gros poisson signé : Amar’e Stoudemire s’est engagé pour 5 ans. Mais pas d’autre super-star. On avait attendu LeBron James ou Chris Bosh, il n’en sera rien. Amar’e avait espéré convaincre Tony Parker (et les Spurs) de le rejoindre. Peine perdue.
Les Knicks ont néanmoins été très actifs. Ils ont recruté le probable meilleur poste 1 disponible sur le marché, en la personne de Raymond Felton. Ils ont recruté un joueur dont on sent le potentiel et dont on attend encore l’éclosion : Anthony Randolph, qui n’a pu s’exprimer sous la direction de Don Nelson. Ronny Turiaf apportera ses muscles et sa présence dans la raquette, que Timofey Mozgov complètera du haut de ses 2m16.
Restent deux interrogations. D’une part le temps de jeu et la présence de Kelenna Azubuike, qui n’a pas joué depuis le 14 novembre suite à une blessure au genou, et qui devrait être de retour pour les training camp. Et d’autre part le rôle de Eddy Curry qui, s’il est certain qu’il consommera des Big Mac et des dollars, devra cravacher pour espérer trouver une équipe à la fin de la saison prochaine, où son contrat expire.
Quelles perspectives d’ici à la reprise de la saison ?
Pas de doute, c’est maintenant autour de Stoudemire que les Knicks sont en train de construire une équipe. Pour la saison prochaine, 11 joueurs sont d’ores et déjà sous contrat.
Poste | Joueur |
---|---|
Meneur | Raymond Felton, Toney Douglas (1 et 2) |
Arrière | Wilson Chandler (2 et 3), Bill Walker (2 et 3) |
Ailier | Danilo Gallinari, Kelenna Azubuike (2 et 3), |
Ailier-fort | Amar’e Stoudemire, Anthony Randolph |
Pivot | Ronny Turiaf, Timofey Mozgov, Eddy Curry |
A la lumière de ce tableau, deux constations :
1/ au delà même de la présence de Stoudemire, la raquette des Knicks est intéressante. Le trio Stoudemire, Randolph, Turiaf constitue une ossature solide avec une présence aux points, rebonds et contres. Mozgov devra prouver qu’il peut apporter, et sa taille sera pour cela un avantage évident.
2/ Le back-court a vraiment besoin d’être complété, avec au minimum un back-up au poste 1 et un shooter plus convainquant au poste 2.
Pour commencer, New York possède les droits sur 3 rookies choisis au 2ème tour : Andy Rautins et Landry Fields sont des arrières qui pourront compléter le roster. Jerome Jordan, pivot, devra trouver sa place dans la rotation. Tous les 3, pour lesquels la signature d’un contrat n’est pas garantie, devront convaincre cet été, mais n’offrent pas de solution définitive aux faiblesses actuelles de l’équipe.
Restent alors un peu plus de 3,4 millions de dollars sous le salary cap pour recruter, puis éventuellement des joueurs au salaire minimum. Les Knicks étant sous le salary cap, il ont dû renoncer à l’ensemble de leur exception (Mid-Level, Bi-Annual). Pour 3 millions, Luke Ridnour ou Rasual Butler pourraient par exemple offrir un complément intéressant.
Mais il semble probable que le renforcement de l’équipe passe par un trade. Si Azubuike revient en forme, le trio Gallinari/Azubuike/Chandler ne se contentera pas des minutes disponibles. Echanger l’un d’entre eux pour un arrière ou un pivot titulaire aurait du sens.
Il serait aussi idéal d’échanger Curry, mais cela n’arrivera probablement pas avant le milieu de la saison, dans la mesure où la valeur de son contrat augmente au fur et à mesure des semaines qui passent pour les équipes en mal de place sous le cap.
Au final, l’intersaison des Knicks semble bien avancée. L’équipe n’est probablement pas de celle qui va jouer le titre cette année, mais elle offre une fondation intéressante pour l’avenir.
Le vrai objectif : 2011 ?
À observer les mouvements de l’équipe, il apparaît que Walsh a relativement bien joué, une fois le deuil d’une autre superstar effectué. Autour de Stoudemire, il a recruté des roles players de qualité, assortis à quelques jeunes dont le potentiel ne demande qu’à éclore. Au delà de Randolph, Gallinari a montré des choses intéressantes la saison précédente, améliorant la majeure partie de ses stats, y compris rapportées à 40 minutes de jeu effectif.
Mais surtout les Knicks ont conservé une marge de manœuvre intéressante pour l’intersaison 2011.
D’une manière où d’une autre, Curry libérera plus de 11 millions de dollars. Mais ce n’est pas tout. Seuls 4 joueurs bénéficient d’un contrat garanti au delà de la saison prochaine : Stoudemire, Felton, Mozgov et Walker. La flexibilité dont bénéficient les Knicks est donc appréciable.
Gallinari, Randolph et Douglas seront dans leur 3ème ou 4ème année de contrat rookie. Les Knicks possèderont donc une team option, qu’ils devront néanmoins choisir d’exercer ou pas avant le 31 octobre. S’ils ne le font pas, ils gagneront de la liberté pour recruter, à hauteur de $4,2 millions pour Gallinari, $2,9 millions pour Randolph et $1,1 pour Douglas.
Wilson Chandler arrivera à la fin de son contrat rookie. Ils devront donc choisir de lui faire une qualifying offer, mais la date limite est le 30 juin 2011. Turiaf bénéficie lui d’une player option.
Au final, même si l’ensemble des joueurs sous contrat est conservé (la qualifying offer ne compte pas), les Knicks auront 42,8 millions de dollars sous contrat, soit 15 millions sous le salary cap de cette saison, pour comparaison. En n’activant pas la team option pour un ou plusieurs joueurs sous contrat rookies, ils seraient donc en mesure de recruter un autre joueur au contrat maximum. De quoi rendre crédible l’hypothèse, comme nous l’écrivions ce matin, d’une arrivée de Carmelo Anthony…
On le voit, autour axe meneur – ailier fort , des rôles players de qualité et une flexibilité intéressante, la réussite de New York durant cette intersaison pourrait bien être là où l’on ne l’attendait pas : faire le premier pas vers un prétendant solide au titre à venir en 2011.
Reste une incertitude majeure néanmoins : la négociation salariale et la menace d’un lock-out, qui pourraient, à nouveau, bouleverser tous les plans de la franchise de Big Apple.