[Preview] France – Australie, un match d’ouverture délicat

Pour leur premier match depuis la fameuse demi-finale olympique de Sydney en 2000, Français et Australiens croisent à nouveau leurs routes aux JO, cette fois, en match d’ouverture. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Bleus ne l’abordent pas dans la plus grande sérénité après trois défaites consécutives contre l’Argentine, la Croatie et la Serbie.

En face, Patty Mills a de grandes ambitions pour son équipe mais l’escouade australienne a également connu une phase de préparation compliquée, avec de larges défaites face à la Lituanie et le Brésil. Andrew Bogut tout juste de retour, les Boomers n’en restent pas moins un adversaire très dangereux, capable de jouer physique et de mettre une grosse pression défensive.

C’est un vrai combat qui va attendre l’équipe de Vincent Collet pour ce premier plongeon olympique.

C’est un grand classique du genre : le combat entre le maître et son disciple. Tous deux aux Spurs depuis belle lurette, Tony Parker (depuis 2001) et Patty Mills (depuis 2012) vont se livrer une nouvelle bataille sur la scène internationale. Parker, le titulaire, devrait savoir dompter sa doublure, mais le vétéran reste prudent.

« C’est une très très forte équipe, leur meilleure depuis longtemps, » avoue-t-il dans Le Monde. « Ils jouent bien ensemble, ils sont physiques, ce sera un candidat pour la médaille. »

Car, outre Patty Mills, il faudra également se coltiner Matthew Dellavedova. Moins en vitesse, Delly est néanmoins une peste en défense avec son jeu parfaitement taillé pour le modèle FIBA. Thomas Heurtel et Antoine Diot devront être prêts. À noter que l’ancien de Nanterre, Kevin Lisch, fait partie de l’effectif australien… et s’en est plutôt bien sorti en préparation.

Sans Dante Exum, la ligne arrière perd tout de suite un de ses meilleurs éléments. Toujours en phase de reprise, le prodige du Jazz observera ses camarades à la TV. Et pour les Bleus, il s’agira de surveiller la doublette Joe Ingles – Ryan Broekhoff.

Un Jazz peut en cacher un autre donc, puisque Joe Ingles a assumé un vrai rôle de leader dans sa sélection. Shooteur de série, il apporte en tout cas une grosse défense et un créateur de jeu pour les Boomers. A ses côtés, Ryan Broekoff est une gâchette qui tourne à 47% de réussite à trois points cette saison en Euroligue pour Kuban. Nicolas Batum et Nando De Colo (qui le connaît bien en Russie) sont prévenus.

Les Bleus ont a priori un avantage assez net sur les postes extérieures, avec Batum et De Colo au sommet de leur art, et puis les spécialistes Gelabale et Kahudi pour en remettre une couche, que ce soit offensivement et défensivement.

Blessé en finale NBA, Andrew Bogut s’était lancé dans une course contre la montre après la défaite confirmée de son équipe des Warriors. Le pivot, transféré depuis à Dallas, a suivi un traitement de faveur pour soigner son genou. 9 minutes pour 2 rebonds face à la Chine ont rassuré et Bogut devrait être sur les planches ce soir, surtout qu’il a impressionné les observateurs lors d’un match à huis clos face à l’Espagne ensuite.

« Il ne sera pas à 100% mais sa simple présence sur le parquet nous fait beaucoup de bien, » confirme Patty Mills.

Face à lui, Rudy Gobert aura un grand rôle à jouer pour l’équipe de France. La polyvalence offerte par Lauvergne, Tillie et Pietrus devrait poser des problèmes au secteur intérieur australien plutôt dans le contact physique. Peu utilisé à Chicago, Cameron Bairstow a su se montrer utile par séquences. Quant au panzer des Pistons, Aron Baynes, on sait qu’il peut faire du dégâts aux rebonds. Brock Motum est aussi un bon client, 2m08 sous la toise, au pedigree Euroligue à Kaunas.

Sans oublier l’inusable David Andersen et son bon tir extérieur pour faire craquer les défenses.

Australie : Patty Mills, Matthew Dellavedova, Joe Ingles, Aron Baynes, Andrew Bogut
France : Tony Parker, Nando De Colo, Nicolas Batum, Boris Diaw, Rudy Gobert

« J’espère qu’on pourra déjà faire un bon match contre l’Australie, mais je ne suis pas sûr que cela suffise pour passer, car c’est une équipe solide, rugueuse, et que nous ne sommes pas encore à notre meilleur niveau. Si on devait perdre contre l’Australie, il ne faudrait pas perdre le goal average, parce qu’après les Australiens peuvent perdre contre la Serbie et nous battre la Serbie. »

Australie – Pac-12 College All-Stars (92-83) | Meilleur marqueur : Aron Baynes (28 points)
Australie – Pac-12 College All-Stars (93-63) | Patty Mills (29 points)
Australie – Argentine (84-83) | David Andersen (16 points)
Australie – Brésil (67-96) | Patty Mills (18 points)
Australie – Lituanie (68-81) | Joe Ingles (16 points)
Australie – Chine (82-53) | Joe Ingles (21 points)

19h15 : France-Australie (H) France Ô/Canal+/Canal+ Sport