Adoubé par Kevin Durant à qui il ressemble beaucoup physiquement, Brandon Ingram intrigue énormément.
Ses qualités techniques ne sont pas remises en cause, mais c’est son physique, longiligne et frêle, qui inquiète de nombreux observateurs, estimant qu’il va devoir rapidement prendre du poids et du muscle pour survivre en NBA.
Une thèse rejetée par Tim Grover, le célèbre préparateur physique de Michael Jordan, Kobe Bryant ou encore Dwyane Wade.
Prendre du poids rapidement serait inutile
Dans son livre Relentless: From Good to Great to Unstoppable, il explique qu’il ne faut pas tout confondre.
« L’objectif est d’entraîner les muscles pour une vitesse et une explosivité maximales », écrit-il. « Si vous cherchez un programme de body builder pour montrer vos muscles à la plage, allez voir ailleurs. »
Une prise de poids ou de muscle de manière rapide n’a donc aucun intérêt, selon lui. Elle peut même s’avérer contre-productive.
« C’est comme cela qu’on échoue en NBA », estime-t-il dans des propos rapportés par ESPN. « C’est un processus lent. Ce sont des joueurs de basket, pas des body builders. Ils bougent. Ils connaissent leur corps. On ne peut pas simplement leur faire prendre du poids et espérer qu’ils puissent toujours shooter ou bouger de la même façon. »
L’équilibre le plus adéquat pour son jeu
En 1989, lors de sa première rencontre avec Michael Jordan, Tim Grover avait proposé à l’arrière des Bulls de prendre 2 kilos par an.
« Il prenait 2 kilos par an jusqu’à ce qu’il me dise qu’il se sente bien. Puis, on a arrêté. »
Au fil de la prise de poids, le joueur voit son corps évoluer, il doit s’adapter sur le terrain et tirer bénéfice à cette évolution physique. Si les qualités de basketteur de Brandon Ingram disparaissent pour laisser place à un athlète parfait, les Lakers auraient alors fait un bien mauvais choix.
« C’est pourquoi une prise de poids se fait sur la longueur », poursuit Tim Grover. « Si on peut ajouter 2 ou 3 kilos de muscle chaque année, ce qui est déjà difficile à faire, alors on peut voir si le joueur se sent bien. Il faut ensuite maintenir ce poids pendant la saison. Après, on en rajoute si besoin. Et si ce n’est pas agréable, alors on revient en arrière. »
Demander à Brandon Ingram de prendre 10 kilos par exemple cet été pourrait ainsi être une grosse erreur.
« Il faut se mettre à la place du joueur, puisque c’est lui qui est sur le terrain. Il connaît sa façon de bouger et ses sensations mieux que personne. »