Comme son ami Kobe Bryant avant lui, Carmelo Anthony fait figure d’ancien au sein de cette nouvelle sélection de Team USA. Après plusieurs campagnes avec les sélections de jeune, l’ailier des Knicks a débuté sa carrière internationale dès 2004, lors de Jeux Olympiques d’Athènes bien difficile pour les États-Unis. Cette année-là, Team USA a fini avec une médaille de bronze, une breloque indigne du statut de cette équipe mais justifiée après bien des années d’arrogance face au reste du monde.
« Les J.O. 2004 étaient un moment très gênant pour nous »
En fait, Carmelo Anthony a presque tout connu avec la sélection américaine : les déceptions comme en 2004 ou aux championnats du Monde 2006 puis les hauts, avec la rédemption en 2008 (la fameuse « Redeem Team ») et la confirmation en 2012. D’ailleurs, même si les Américains n’ont pas manqué leur première sortie amicale face à l’Argentine, l’ailier en sait suffisamment sur les circonstances de cette compétition olympique pour rappeler à l’ordre ses troupes face aux risques d’un relâchement : il avait perdu en demi-finale olympique en 2004 contre ces mêmes Argentins.
« Je sais qu’on nous pronostique la médaille d’or et que tout le monde veut la gagner mais la route n’est pas facile. » assure t-il au New York Post. « Je ne veux pas que les gars pensent que parce que nous sommes les meilleurs joueurs du monde, cela va être facile… car ça ne l’est pas (…) Avec Jerry Colangelo (patron d’USA Basketball), on parle tout le temps de 2004, pas en termes de basket mais le fait de voir le reste du monde nous rattraper… Nous devions nous reprendre. 2004, c’était un moment très gênant, pas seulement pour moi mais pour le pays. »
Dans le basket FIBA, Carmelo Anthony est un monstre : la combinaison de son physique et de sa technique à mi-distance font des ravages (51.9% au tir en carrière), et la distance rapprochée de la ligne à trois-points lui facilite la tâche (42.7% de loin). Les pauvres Nigérians se souviennent bien du match face à Team USA lors des J.O. 2012 : l’ailier avait décroché la plus grosse marque olympique de l’histoire d’USA Basketball avec 37 points à l’aide d’un… 10/12 derrière l’arc, également un record de sélection pour les Jeux.
Et si nombre de ses amis et homologues déclinent l’invitation d’USA Basketball à longueur d’années, Carmelo Anthony les accepte autant que possible, malgré l’âge qui avance. À l’image d’un Boris Diaw avec l’équipe de France, le joueur adore la sélection nationale.
« Beaucoup de gens m’ont dit de ne pas y aller. » confie t-il. « Mais en fait, j’apprécie d’y aller. Je fais partie d’USA Basketball depuis que je suis junior ou senior à l’université. J’aime vraiment ça et c’est l’opportunité d’obtenir une autre médaille d’or. Je ne voulais pas la manquer. Vous n’avez pas à avoir le même rôle qu’en club. C’est pourquoi les gars aiment jouer en sélection, ils n’ont pas à en faire autant. Ils doivent juste tenir leur rôle et s’appuyer sur les autres, en l’occurrence les meilleurs joueurs du monde. »
« Il s’agit juste de prendre du plaisir et d’essayer d’avoir l’or »
Vétéran de la bande du haut de ses 32 ans, Carmelo Anthony profite aussi de cette campagne estivale pour passer le flambeau à ses cadets, Kyrie Irving, Kevin Durant, Klay Thompson ou Paul George, des habitués de la sélection.
« C’est un nouveau groupe. J’ai la chance d’être là, d’être le leader de l’équipe, de guider ces gars et d’en profiter. Il s’agit d’aller là-bas, de prendre du plaisir et d’essayer d’obtenir une autre médaille d’or. »
Saluée par tout le staff, de Mike Krzyzewski à Gregg Popovich, la présence du joueur est très précieuse pour Jerry Colangelo. Selon le dirigeant de la sélection, le New Yorkais embrasse en effet avec grand plaisir ses responsabilités.
« Il a pris ce rôle de leader dès le départ et c’était super de sa part de s’engager à revenir. » explique Colangelo. « Pour un gars avec autant de kilomètres au compteur, c’est une vraie force. Il s’éclate tellement dans le contexte du basket international. »
Quant à la menace du virus Zika, le natif de Brooklyn fait savoir avec le sourire qu’il en a vu d’autres.
« C’est l’hiver là-bas. Il ne va pas y avoir beaucoup de moustiques… »
Les 16 points de Carmelo Anthony face à l’Argentine hier
https://www.youtube.com/watch?v=2i3xfizigU8
Les 37 points de Carmelo Anthony face au Nigéria