A bien y réfléchir, on se demande ce qui a bien pu passer par la tête Jerry Reinsdorf lors de la dernière draft, pour que Chicago envoie Kirk Hinrick et son 17ème choix à Washington en échange d’un futur second tour de draft. C’est à dire, contre rien…
On lit un peu partout que les Bulls cherchaient à libérer encore plus de place sous le salary cap pour recruter cet été, et que c’est pour cela qu’ils ont fait ce cadeau… pardon ce transfert.
Toutefois, cela semble un petit peu léger comme raison, et c’est à se demander si la franchise de l’Illinois ne nous cacherait pas un petit quelque chose.
En réalité, il vaudrait mieux qu’ils aient une idée précise derrière la tête, car échanger un joueur sans même tenter d’en récupérer un autre plus jeune, ou moins cher puisque c’était le but de la manœuvre, nous laisse envisager quelques éventualités très intéressantes pour la suite des événements.
Dwyane Wade ne viendra pas ?
Ceci n’est basé sur aucune rumeur mais, à mes yeux, il se pourrait que les Bulls aient déjà reçu l’assurance de récupérer un, voire deux joueurs parmi les plus courtisés.
Si c’était le cas, vous pouvez déjà rayer Dwyane Wade de la liste. Ce dernier souhaite rester à Miami et il va attendre de voir ce que fait le Heat avant de prendre une décision. S’il n’est pas sûr qu’il reste à Miami, il est quasiment impossible qu’il se soit engagé ailleurs à l’heure actuelle.
Même chose pour Amar’e Stoudemire et Carlos Boozer. Ces deux-là semblent bien partis pour quitter leurs franchises respectives, mais ils ont régulièrement répété qu’ils souhaitaient voir comment la situation allait évoluer avant de prendre une décision. Traduction, ils veulent une équipe compétitive qui ait encore assez de place pour leur offrir le maximum d’argent. Les Bulls pourraient certainement correspondre à ce profil, mais ils ne semblent pas très motivés à l’idée de signer l’un des deux pour un contrat maximum.
On pourrait aussi se poser la question pour LeBron James, qui semble un peu plus s’éloigner de Cleveland au fur et à mesure que nous approchons du 1er juillet. Néanmoins, s’il souhaitait rejoindre Chicago, pourquoi les Bulls n’auraient-ils pas préféré transférer Deng, qui joue au même poste, plutôt que Hinrich ?
Joe Johnson ou Chris Bosh pour appâter un « plus gros » ?
Si les Bulls ont d’ores et déjà trouvé un accord « verbal » (c’est évidemment interdit de discuter avec les joueurs ou leurs agents…), Chris Bosh et Joe Johnson sont les principaux « suspects ». Les Bulls n’ont jamais caché leur intérêt pour l’arrière des Hawks, et le nom de Chris Bosh a souvent été associé à celui de Chicago dans certaines rumeurs, mais ce n’est pas cela qui me pousse à envisager ce scénario.
Avec Joe Johnson, les Bulls auraient leur scoreur, ce qu’ils cherchent désespérément depuis le départ de Ben Gordon. Après des playoffs complètement ratés, la cote de Johnson a énormément baissé, et Chicago pourrait donc se permettre de le recruter sans avoir à lui assurer une place de franchise player. Au-delà de ça, les Bulls pourraient signer Joe Johnson pour quelques millions de moins qu’un contrat maximum, sans risquer de se le faire piquer, car beaucoup d’équipes hésitent à griller une partie de leur salary cap pour lui.
Pour Chris Bosh, c’est tout l’inverse, il veut l’assurance d’un gros salaire, et le rôle qui va avec. L’argent, les Bulls sont capables de le lui offrir, et dans un effectif composé de Rose, Johnson, Deng et Noah, si Bosh vient s’ajouter, vous n’avez pas nécessairement besoin de faire ressortir un leader. Toutefois, Bosh n’aurait aucun mal à être considéré comme le franchise player de cette l’équipe, alors si ça peut lui faire plaisir…
Bien sûr, les Bulls peuvent « viser » plus gros avec un LeBron ou un Wade, mais le fait de signer Johnson ou Bosh dès l’ouverture du marché serait un avantage énorme pour attirer d’autres agents libres.
Eté 2010, quitte ou double pour les Bulls
Bien sûr, il faut aussi imaginer l’inverse : Chicago n’a aucune assurance, et là, cela devient plus dangereux.
Les Bulls ont de l’argent pour recruter, ça c’est une certitude, mais il ne faut pas oublier que cet été 2010 est dans toutes les têtes depuis plus de deux ans. Il n’y a jamais eu autant de superstars libres en même temps sur le marché, et de nombreuses équipes ont préparé le terrain pour les accueillir depuis bien longtemps. Au final, ne soyons pas naïfs, les joueurs les plus courtisés iront au plus offrant, et cela peut créer un risque pour une équipe comme Chicago.
A l’image des Bulls, les équipes qui ont libérer une masse salariale énorme ont souvent tout fait pour arriver au 1er juillet avec très peu de joueurs sous contrats. Ces équipes là ont conditionné tous les transferts qu’ils ont réalisés depuis deux ans pour en arriver là, et elles ne peuvent pas se permettre de rater leur intersaison. On ne libère pas 30 millions de dollars pour engager 10 role players, il faut une ou deux stars, mais il n’y en aura pas pour tout le monde.
Le danger pour Chicago est de trop rentrer dans le jeu de la course aux stars. Evidemment, il y a des joueurs sur le marché qui peuvent faire de vous un favori au titre, mais comme je le disais, beaucoup d’équipes sont prêtes à offrir des contrats faramineux à ces joueurs. Si vous voulez obtenir l’un d’entre eux, il ne faudra pas être avare, mais attention à ne pas recruter une star juste pour le prestige, car un ou deux contrats max sur le long terme peuvent vous plomber une équipe pour plusieurs années si la mayonnaise ne prend pas.
L’idée que les Bulls aient trouvé un accord avec Johnson et Bosh est sans fondement, cela pourrait très bien être d’autres joueurs, voire aucun. Cela dit, un cinq majeur composé de Rose, Johnson, Deng, Bosh et Noah semble séduisant.
Mais ce qui semble encore plus séduisant, c’est que si Chicago a effectivement d’ores et déjà réussi à attirer une ou deux superstars, ils pourraient être les grands gagnants de cet été 2010.
Ce sera le cas de n’importe quelle équipe qui signera un gros poisson en premier, car, à l’heure où tout le monde cherchera à attirer James, Wade & co, cette équipe pourra se concentrer sur les autres joueurs « non stars » libres, moins courtisés, mais essentiels pour composer une équipe qui vise le titre.