Après une draft mouvementée et des échanges incessants, il est temps de faire un point sur les vrais vainqueurs et les vrais perdants, les bons choix et les mauvais. L’avenir nous dira si nous avons raison.
Les grands gagnants:
Oklahoma City Thunder : Sam Presti a réussi une draft incroyable. Après un tas d’échanges, il a obtenu un shooteur à 3 points de haut niveau (Daequan Cook), un vétéran (Morris Petterson), un prospect allemand très intéressant (Tibor Pleiss), deux intérieurs (Latavious Williams et Ryan Reid) qui vont sans doute aller mûrir en D-League et surtout la présence intérieure qui lui manquait avec Cole Aldrich. Et tout ça sans quasiment rien donner en retour. Monumental.
Sacramento Kings : Réussir à récupérer DeMarcus Cousins avec le cinquième choix tient du miracle tant le pivot de Kentucky est doué. Sa maturité peut inquiéter mais le garçon est un pur compétiteur, ce qui tend à effacer beaucoup de problèmes de discipline. Cousins peut devenir le pivot le plus dominant offensivement de NBA.
De plus, les Kings ont récupéré Hassan Whiteside, une vraie force de dissuasion sous le cercle. Les Kings ont fait le plein dans la peinture. Tant mieux.
Les gagnants:
Atlanta Hawks : Jordan Crawford, gros scoreur, arrive. Il rejoindra un autre Crawford, Jamal, et devra apprendre à partager le ballon. Car le garçon est assez croqueur et pas vraiment enclin à faire l’extra-passe. Un choix en prévision du départ de Joe Johnson ?
Pape Sy atterit aussi à Atlanta. Il semble avoir fait un très bon workout chez les Hawks mais joue très peu au Havre. On imagine qu’il restera quelques temps en Europe.
Boston Celtics : Boston récupère Avery Bradley, énorme défenseur extérieur mais un peu frustre en attaque et Luke Harangody, un intérieur roux qui n’est, malgré les rumeurs, pas le fils de Brian Scalabrine. Les Celtics peuvent se réjouir d’avoir hérité de Bradley. L’ancien de Texas peut apporter dès sa saison rookie, c’est ce dont ils avaient besoin.
Chicago Bulls : Les Bulls ne gardent aucun joueur lors de cette draft mais sont désormais capables d’attirer deux free-agents tout en ayant conservé leur noyau dur. Miami et New-York peuvent s’inquiéter.
Detroit Pistons : Un autre combo-guard, Terrico White, qui ne pourra pas combler le manque de création des Pistons. Et puis Greg Monroe. L’intérieur de Georgetown est une énigme. Potentiellement, c’est l’un des meilleurs intérieurs de cette draft. De bons moves, un bon physique, une très bonne vision du jeu, un sens inné de la passe et un vrai sens du collectif. Mais aussi une tendance à s’effacer et un manque d’agressivité. Avec Ben Wallace pour le guider, il peut devenir énorme.
Houston Rockets : Pattrick Patterson est tombé là où il fallait. Joueur intelligent qui ne rechigne jamais devant les tâches intégrâtes, il apportera beaucoup aux Rockets. Pas aussi doué qu’un Carl Landry en phase offensive, il peut par contre apporter le même type d’intensité.
Los Angeles Clippers : Deux bonnes drafts consecutives pour les Clippers ? Avec Al-Farouq Aminu et Blake Griffin, les Clippers vont récupérer un front court très physique et qui aime courir. Si Baron Davis parvient à les abreuver, ça peut être explosif. Aminu n’est par contre pas un très grand shooteur et se sert très rarement de sa main gauche.
Eric Blesoe et Willie Warren, ancien coéquipier de Blake Griffin à Oklahoma, complètent la ligne arrière. C’est jeune, ça risque d’être un peu juste pour l’an prochain mais ça regorge de potentiel.
Los Angeles Lakers : Incroyable. Avec le 43ème choix et le 58ème, les Lakers parviennent à récupérer Devin Ebanks, annoncé dans le Top 10 il y a encore quelques mois, et Derrick Caracter.
Ebanks, gros défenseur extérieur, est visiblement l’assurance de Luke Walton au cas où celui-ci serait toujours gêné par des problèmes de dos. Carcater, lui, est une réplique de Glen Davis avec plus de technique. Comme Davis, il est un peu fou et a eu quelques soucis extra-sportifs mais c’est une vraie force à l’intérieur. Et il a du talent.
Memphis Grizzlies : Xavier Henry, un arrière/ailier, et Greivis Vasquez, un meneur. Voilà ce qu’ont choisi les Grizzlies. Henry peut combler un départ de Rudy Gay et c’est sans doute pour cela qu’il a été choisi. Quant à Vasquez, il sera en concurrence avec Mike Conley qui n’a toujours convaincu personne à Memphis. Une draft logique.
Milwaukee Bucks : Larry Sanders fera un parfait back-up pour Andrew Bogut et vient compléter une semaine riche en mouvements dans le Wisconsin. Trois joueurs choisis au second tour (Darington Hobson, Tiny Gallon and Jerome Jordan). Il semble que Jerome Jordan soit sur le point de rejoindre les Knicks et si Tiny Gallon devrait imposer son physique dans la raquette des Bucks, Hobson devra prouver qu’il mérite sa place à l’aile. Pas gagné. Mais les Bucks construisent un effectif solide et cohérent.
New Jersey Nets : Récupérer un intérieur d’avenir comme Derrick Favors et un rôle player comme Damion James est toujours une bonne chose mais on sent les Nets un peu déçus par cette draft. Peut-être ont-ils compris que le chemin de la reconstruction serait long après le désastre des années de gestion de Bruce Ratner.
New Orleans Hornets : Ils auraient bien eu besoin de Cole Aldrich mais ils ont préféré récupérer Craig Brackins. Dans la transaction, ils ont tout de même rajouté Quincy Pondexter à leur roster et économiser 6 millions de dollars, ce qui les place en-dessous de la luxury-tax, le but de l’équipe depuis des mois. Pendant ce temps, d’autres visent le titre…
Philadelphia Sixers : Un choix : Evan Turner. On a déjà tout dit sur l’ancien d’Ohio State. Complet, créateur, il aime avoir la balle en mains. Les Sixers ne pouvaient pas le laisser passer.
Portland TrailBlazers : Kevin Pritchard, malgré son licenciement, a encore fait du très bon boulot. Martell Webster jouait peu et a donc été échangéà Minnesota contre Luke Babbitt qui est sans doute un peu surcoté mais qui pourra faire la même chose que Webster, et avec un salaire moindre.
Les Blazers ont récupéré Ryan Gomes, qui ne devrait pas rester et Armon Johnson, dont la vivacité et la délicieuse patte gauche pourraient faire merveille en sortie de banc. Du coup, Rudy Fernandez devrait faire ses bagages.
San Antonio Spurs : Encore une fois, les Spurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu. James Anderson possède un profil de scoreur qui pourrait faire énormément de bien à San Antonio la saison prochaine. Ryan Richards, lui, devra travailler pour percer la rotation intérieure des Spurs. On imagine qu’il fera quelques passages en D-League.
Toronto Raptors : Les Raptors n’imaginaient sûrement pas qu’Ed Davis serait encore disponible au moment de leur choix. Mais Bryan Colangelo n’a pas hésité à recruter l’ancien de North Carolina. En cas de départ de Chris Bosh, il pourrait faire un très bon joueur de rotation à l’intérieur qui amènerait de la présence physique à une raquette canadienne qui en manque.
Toronto a également acquis Solomon Alabi, qui va venir apporter sa défense et pourrait décaler Andrea Bargnani au poste d’ailier fort, là où il a toujours voulu jouer. Si les Raptors récupèrent un autre pivot, il pourra tout de même faire un back-up solide.
Les deux joueurs risquent d’avoir besoin de temps pour être totalement efficaces en NBA mais ils représentent des solutions très intéressantes en cas de départ de Chris Bosh.
Washington Wizards : John Wall, Kirk Hinrich, Kevin Séraphin (qu’ils surveillaient visiblement depuis pas mal de temps) et le très puissant Trevor Booker, sorte de réincarnation de DeJuan Blair. On le voit, les Wizards ont plutôt réussi leur draft même si on peut s’interroger sur la date à laquelle Séraphin rejoindra Washington. L’avenir s’éclaircit dans la capitale.
Les énigmes :
Indiana Pacers : Avec leur dixième choix, ils ont choisi le meilleur joueur disponible : Paul George. Problème, il joue au même poste que Danny Granger et possède un profil tout à fait similaire. Comment Jim O’Brien va gérer cette équipe qui regorge d’ailiers et ne possède quasiment aucun arrière potable ?
En parlant d’arrière, les Pacers ont aussi récupéré Lance Stephenson. Lui qui rêvait de New-York atterrit dans l’Indiana et peut devenir, au choix, un gros contributeur offensif ou un porteur d’eau grincheux.
Ah, et ils ont aussi récupéré Magnum Rolle, un joueur dont j’ignorais même l’existence.
Miami Heat : Le Heat a tout fait pour reculer au second tour pour ne pas avoir à payer de joueurs avant le marché des free-agents. Ils récupèrent Dexter Pittman, Da’Sean Butler et Jarvis Varnado.
Pittman est un pivot imposant mais devra perdre du poids s’il veut s’imposer en NBA. Varnado est une vraie présence défensive sous le cercle mais semble encore un peu juste. Quant à Butler, s’il méritait certainement d’être drafté, l’état de son genou inquiète.
Les trois joueurs n’auront de toute façon aucune garantie de la part du Heat qui va attendre de connaitre la destination des free-agents avant de les signer. A ce moment-là, ils représenteront des solutions bon marché intéressantes et adaptables aux besoins de l’équipe.
Orlando Magic : Le Magic obtient Daniel Orton avec le 29ème choix. Orton n’est sans doute pas prêt pour s’imposer en NBA mais peut apporter en sortie de banc. Reste à savoir ce que cela signifie pour Marcin Gortat…
Phoenix Suns : Gani Lawal peut aider la rotation des Suns, surtout si Louis Amundson et Channing Frye s’en vont. Dwayen Collins aura lui bien du mal à se faire une place au soleil. On attend de voir.
Utah Jazz : J’aime beaucoup Gordon Hayward mais le prendre en 9ème position me semble être un gros risque. Surtout que le Jazz possède déjà une ribambelle d’ailiers : C.J. Miles, Andrei Kirilenko… Peut-être que Jerry Sloan souhaite développer Hayward en attendant le départ de Kirilenko. Et puis le vieux sage d’Utah se trompe rarement. A suivre.
Les perdants :
Dallas Mavericks : Ils ont payé pour récupérer Dominique Jones, un arrière qui va venir compléter leur collection. Interrogé au sujet de Rodrigue Beaubois, avec qui il risque d’être en concurrence, Jones a répondu un « Qui ? » assez limite.
De plus, ils ont vendu les droits du pivot Solomon Alabi alors que Brendan Haywood est free-agent et qu’Erick Dampier pourrait faire ses valises. Visiblement, Mark Cuban ne comptait pas sur la draft pour se renforcer.
Golden State Warriors : Ekpe Udoh me semble douteux. Assez limité offensivement, il peut s’épanouir dans un système rapide et imposer son physique dans la raquette. C’est tout de même un pari risqué pour un 6ème choix.
Minnesota Timberwolves : 5 choix de draft, presque autant que l’an dernier. Si la saison dernière, David Kahn avait fait une moisson chez les meneurs, cette fois-ci, il s’est intéressé aux ailiers. Wesley Johnson avec le quatrième choix puis un trade pour Martell Webster et la sélection de Lazar Hayward.
Viennent ensuite trois joueurs internationaux : l’utlra-talentueux ailier (décidemment…) Nemanja Bjelica, le pivot Paulao Prestes et le contreur Hamady N’diaye. Aucun d’eux n’est assuré de rejoindre le Minnesota.
J’ai beau essayé de comprendre David Kahn mais drafter 4 ailiers en compagnie de 2 pivots qui ne rejoindront certainement pas l’équipe ne va certainement pas améliorer la santé de la franchise à court-terme. Désespérant.
New-York Knicks : Tout le monde attendait Lance Stephenson. Les Knicks avaient deux picks pour le prendre, ils ont finalement préféré Andy Rautins et… Landry Fields. Rautins est un shooteur compulsif qui devra apprendra à faire d’autres choses s’il veut rester en NBA. Quant à Landry Fields, personne ne s’attendait à le voir drafté. C’est un ailier qui crée pour les autres mais le choix parait curieux.
Les inactifs:
Charlotte Bobcats, Cleveland Cavaliers, Denver Nuggets